Réalisé par Tarik Saleh
Avec
Tawfeek Barhom, Fares Fares et Mohammad Bakri
Édité par Memento Distribution
Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, sans le vouloir, au coeur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuses et politiques du pays.
La Conspiration du Caire (Walad min al-Janna) est le sixième long métrage pour le grand écran du Suédois d’origine égyptienne Tarik Saleh, journaliste, graphiste et cinéaste, également réalisateur de deux téléfilms et d’un épisode de deux séries remarquables, Ray Donovan et Westworld. Son premier long métrage, sorti en 2005, Gitmo, était un documentaire sur le camp de Guantanamo. Il s’était fait connaître, bien avant, à Stockholm pour ses graffiti. L’un d’eux fut le premier à recevoir en Suède la protection accordée à une oeuvre d’art.
Un seul de ses films avait été distribué et édité en vidéo, en 2017, par Memento Films en France où il attira plus de 400 000 spectateurs, Le Caire confidentiel (The Nile Hilton Incident), une coproduction entre France, Allemagne, Suède et Danemark, un thriller sur toile de fond politique salué en 2017 par le Grand prix du Jury à Sundance et le Grand prix du Festival International du Film Policier de Beaune.
La Conspiration du Caire, une autre coproduction internationale entre la Suède, la France, la Finlande et le Danemark, à laquelle a participé Atmo, une société créée il y a plus de vingt ans par Tarik Saleh, est un thriller sur le thème de la rivalité entre le pouvoir séculier, celui de la présidence de la république, et le pouvoir religieux, incarné par le Grand Imam de l’université Al-Azhar, une institution islamique sunnite d’enseignement fondée au Caire à la fin du Xème siècle.
La Conspiration du Caire ajoute aux ingrédients d’un bon thriller une dimension politique. Il épingle l’hypocrisie des religieux, les manoeuvres inavouables du pouvoir politique pour contrôler l’élection du successeur du cheikh défunt, les dangers de la confusion des pouvoirs politiques et religieux… Voilà ce qui fait l’intérêt et la richesse du scénario primé à Cannes en 2022 et, aussi, ce qui explique pourquoi le film n’a pas été tourné au Caire, mais à Istanbul.
Le colonel Ibrahim, chargé par la Sûreté de recruter un « ange », un informateur parmi les étudiants, est interprété par Fares Fares, un acteur suédois originaire du Liban que Tarik Saleh avait déjà employé dans Le Caire confidentiel. Avec plus d’une quarantaine de rôles à son actif, il est surtout connu pour celui d’Assad, un des deux personnages principaux des quatre premiers chapitres de l’excellente saga Les enquêtes du Département V. Le premier rôle, celui d’Adam, est tenu par Tawfeek Barhom. On a pu voir cet acteur israélien né en 1990 dans deux de la vingtaine d’emplois à son actif : Mon fils (Dancing Arabs, Eran Riklis, 2014) et Le Chanteur de Gaza (Ya tayr el tayer, Hany Abu-Assad, 2015).
La Conspiration du Caire ajoute à l’intérêt d’un scénario bien construit et d’un montage efficace la beauté de sa photographie, particulièrement dans les nombreuses scènes tournées dans la mosquée Süleymaniye dont l’architecture rappelle celle d’Al-Azhar au Caire.
La Conspiration du Caire (120 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un fin digipack.
Le menu propose le film dans sa langue originale, l’arabe, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.
Piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0.
Sous-titres pour malentendants.
Une édition DVD est disponible.
Aucun supplément.
L’image numérique (2.39:1, 1080p, AVC, caméra Arri Alexa LF), très finement résolue, lumineuse, efficacement contrastée avec des noirs denses, assurant une parfaite lisibilité des plans dans toutes les conditions d’éclairage, déploie des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 restitue clairement les dialogues et donne une belle ampleur à l’accompagnement musical. La répartition du signal sur les cinq canaux crée une discrète, mais cohérente, sensation d’immersion dans l’ambiance.
Le manque de naturel et le timbre mat des dialogues font qu’ils sont moins bien intégrés à l’ambiance par le doublage en français, au même format. Il n’a pas été pris en compte pour la note.
Crédits images : © Atmo Production