Armageddon Time (2022) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par James Gray
Avec Anne Hathaway, Jeremy Strong et Banks Repeta

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 04/05/2023
Critique

Le réalisateur James Gray se rappelle le temps où il avait 12 ans dans le Queens, de son ami Johnny et de son grand-père. Émouvant…

Armageddon Time

Paul Graff, 12 ans à l’automne 1980, entre dans un collège public du Queens, obnubilé par une idée fixe : il est une graine d’artiste. Une attitude en décalage avec les aspirations de ses parents et les attentes des enseignants. Paul se lie d’amitié avec le cancre de la classe, Johnny Davis, un jeune Afro-américain rêvant de devenir astronaute…

Armageddon Time, le huitième long métrage de James Gray, sorti dans nos salles en novembre 2022, fut nommé pour la Palme d’or à Cannes, comme le furent quatre autres de ses films, The Yards (2000), La Nuit nous appartient (We Own the Night, 2007), Two Lovers (2008) et The Immigrant (2013).

Armageddon Time tire son titre insolite d’une mise en garde contre un risque de dérive apocalyptique agitée dans un entretien télévisé par Ronald Reagan pendant la campagne électorale qui le conduira à la Maison Blanche en 1981 : « Do you ever feel that we might be the generation that sees Armageddon? ».

Après l’escapade spatiale d’Ad Astra en 2019, James Gray, reprend un thème récurrent dans son oeuvre, le conflit des générations su sein d’une famille d’immigrés restée au bord du chemin vers le rêve américain et revient dans l’environnement de son enfance, dans les quartiers populaires de New York, qui furent le cadre, en 1994, de son premier long métrage, Little Odessa (enfin réédité en exclusivité en France par Metropolitan Films).

Armageddon Time

Armageddon Time est le rappel d’un moment de l’enfance du réalisateur. Paul, comme lui, est né en 1969 dans une famille juive du Queens, originaire d’Ukraine. L’entrée au collège avec la découverte du racisme et des inégalités sociales, va entraîner la perte de beaucoup de ses illusions et donner au film sa dimension politique. Seul Aaron, le grand-père, échappera à la révolte de Paul contre une famille dont il commence à percevoir les travers.

La qualité du scénario et des dialogues, écrits comme pour tous ses autres films par James Gray, est soutenue par la rigueur de la mise en scène, par une reconstitution convaincante du début des années 80 et par la beauté de la photo de Darius Khondji, chef opérateur de 80 films dont le talent fut révélé en France par sa collaboration avec Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet pour Delicatessen en 1991 et La Cité des enfants perdus en 1995.

Armageddon Time tire aussi profit d’une bonne distribution, avec Anthony Hopkins, touchant dans son interprétation du grand-père, Jeremy Strong et Anne Hathaway, les parents. Banks Repeta, à 13 ans au moment du tournage, démontre des dispositions au métier d’acteur auquel il s’était déjà frotté cinq fois depuis 2017. Avec une expérience plus courte, Jaylin Webb est très convaincant dans son incarnation de Johnny Davis.

Armageddon Time prend sa place auprès d’autres oeuvres inoubliables sur la sortie de l’enfance, de deux films de John Boorman, La Forêt d’émeraude (The Emerald Forest, 1985) et La Guerre à 7 ans (Hope and Glory, 1987), de King of the Hill (Steven Soderbergh, 1993), de Nos âmes d’enfants (C’mon C’mon, Mike Mills, 2021), de Belfast (Kenneth Branagh, 2021)…

Armageddon Time

Présentation - 2,0 / 5

Armageddon Time (114 minutes) et ses suppléments (16 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier de 11 mm d’épaisseur.

Le menu propose le film dans sa version originale, l’anglais, au format audio Le son DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en français et en allemand, les deux au format DTS Digital Surround 5.1.

Sous-titres en français, allemand, néerlandais et anglais pour malentendants.

Bonus - 1,5 / 5

Trois scènes coupées (4’). En anglais, avec sous-titres, comme les trois autres bonus.

Casting : comment interpréter une famille (4’). Le réalisateur et les acteurs échangent des compliments entre des rappels de l’intrigue qui n’ajoutent rien au visionnage.

Grandir en étant un Gray (4’). James Gray a amené ses enfants dans le quartier où il a grandi, sans y retrouver les traces des siens, toutes effacées, mais dont le souvenir reste présent…

L’héritage d’un grand-père (4’). Une troisième fois, le réalisateur et les acteurs, rappellent l’intrigue et les personnages sur un mode promotionnel.

Armageddon Time

Image - 4,5 / 5

L’image numérique (1080p, AVC), prise par une caméra Arri Alexa 65, au ratio original 2.39:1, a été légèrement adoucie par l’ajout en postproduction d’un léger grain qui lui donne sa patine des années 80 sans compromettre une bonne résolution, dans une palette de couleurs assez peu saturées. Lumineuse, agréablement contrastée avec des noirs denses, elle assure une excellente lisibilité de tous les plans, même en très faible lumière.

Armageddon Time

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 restitue avec la clarté attendue la composante essentielle du film, les dialogues, dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical et les standards du début des années 80. La répartition du signal sur les cinq canaux entraîne un effet immersif cohérent, mais un peu trop discret dans les rues de New York.

Le doublage en français, avec des dialogues peu naturels et une restitution étouffée de l’ambiance, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © 2022 Focus Features, LLC.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 6 mai 2023
Après l’escapade spatiale d’Ad Astra en 2019, James Gray reprend un thème récurrent dans son œuvre, le conflit des générations au sein d’une famille d’immigrés restée au bord du chemin vers le rêve américain et revient dans l’environnement de son enfance, dans les quartiers populaires de New York. Un film émouvant sur la sortie de l’enfance, sélectionné pour la Palme d’or.

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