Réalisé par McG
Avec
Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu
Édité par Sony Pictures
Prenez l’imagerie de Matrix et
M:I-2 - Mission : Impossible 2, et ajoutez un zeste
d’Austin Powers : L’espion qui m’a tirée. Et voici « Charlie et ses drôles de
dames », un film conçu dans le seul but d’en mettre plein la
vue aux spectateurs, en se souciant placidement du reste.
Tout le monde connaît les « Charlie’s Angels ». Trois
investigatrices-kickboxeuses avec les coiffures toujours en
place, même après le pire des combats ; le chef de l’agence
(Charlie), dont on ne verra jamais le visage ; et un
intermédiaire-pigmalion (Bosley), qui se la joue à la Hugh
Hefner. Un pur moment de trash-TV sérialisée, une sorte de
« Love Boat » contre les méchants.
Pour récupérer à la fois l’audience des jeunes et les baby-
boomers, « Charlie et ses drôles de dames - Le film » est donc
une adaptation techno-trash. Un conte jamesbondesque dans le
seul but d’attenter à la vie de Charlie ; une toile d’araignée
de câbles et FX numériques pour récréer des combats à la
Matrix ; et bien sûr troix petits anges post-modernes,
à moitié entre Walt Disney et un gala d’MTV (Drew, Lucy et
Cameron, excellent casting). C’est ce qu’on appelle un « pop-
corn movie », car même si on passe dix minutes en cuisine à
micro-onder le dîner, on ne rate pas une seule ligne du
scénario.
« Good morning, Charlie ». Columbia passe à la vitesse supérieure, et réserve un traitement collector au DVD, sans même soucier de le labelliser sur la jaquette (de toute façon, les Columbia « nus » n’existent plus). Seule différence : tandis que les éditions collector s’offrent des documentaires exclusifs, « Charlie » se limite aux bonus prêt-à-porter conçus par les producteurs. Couverture sur fond argent, disque sérigraphié, menus MTV : tout est prévu pour un accès ludique et complet à l’imagerie de la saga. Le seul tort du disque est de se limiter à une simple standardisation « Studio-approved » de ses contenus, et de ne pas viser plus haut.
Un DVD rempli de bonus angéliques et… standardisés par la
Major. C’est ce qu’on appelle « EPK » (Electronic Press Kit) :
une armée de featurettes et produits clé-en-main préconçus et
packagés pour la TV (et maintenant le DVD). 5 minutes pour les
décors (« Bienvenue dans le monde des anges »), 3 minutes
pour les costumes (« Atouts angéliques »), 6 pour le
réalisateur (« La méthode G »), et 7 pour les cascades
(« Le Maître et les anges »). Il n’y a rien de mal dans
cela, mais cette avalanche de propos consensuels ne
permettent pas au DVD d’atteindre l’excellence d’un
Les Rivières pourpres. Le franc parler paie toujours.
Deux featurettes s’élèvent toutefois de la moyenne :
« Effets angéliques » (7 minutes) et « Comment volent
les anges » (2 minutes), qui offrent un aperçu de la
conception des FX numériques, et le découpage (un peu court,
dommage) d’une scène d’action très physique.
Les 3 scènes supplémentaires sont à ranger dans le rang
des curiosités, tandis que le bêtisier est une sorte de
version longue du générique final du film. Les fans du style
adrénalinique de McG apprécieront son commentaire audio (sous-
titré en français comme tout le reste : bravo, Columbia), où
il est secondé par son directeur de la photo.
Pour finir, le DVD offre également le teaser et la bande-
annonce (le premier en 16/9 et le deuxième en 4/3, étrange),
plus une flopée d’autres films-annonces Columbia et non (ne
pas rater celui de « Vertical Limits »). On trouve également
deux clips vidéos, et les habituelles bio-filmographies. Un
packaging tout à fait complet. Il ne lui manque qu’une âme.
Mais ce n’est pas fini ! En cherchant bien, on trouve encore
quelques à-coté : trois minuscules bonus cachés, tous
accessibles à partir de la section des suppléments. Les
voici :
- Dans la 1ère page des bonus, se positionner sur « Bienvenue
dans le monde des anges » et cliquer à droite (le curseur se
déplace sur le mot « Interactivité » en haut). On tombe sur un
mini-clip des trois filles.
- Dans la 2ème page des bonus, se positionner sur « Comment
volent les anges » et cliquer à gauche (le curseur se déplace
sur le mot « Interactivité » en haut). Cela donne accès à la
séance de maquillage de Drew Barrymore pour la séquence
initiale du film.
- Dans la 3ème page des bonus, se positionner sur la flèche et
cliquer à droite (le curseur se déplace sur le mot
« Interactivité » en haut). On accède ainsi aux coulisses du
tournage.
Note : les utilisateurs de DVD-Rom doivent obligatoirement
utiliser la fonction joypad du player pour accéder aux bonus
cachés.
Une image bonne, mais pas exceptionnelle. Pour le dire autrement, l’encodage semble fait plus avec un cerveau siliconé qu’avec le coeur. Certes, la photo et ses contrastes sont de qualité, et la fluidité reste constante. Mais on aurait apprécié un zeste de définition supplémentaires, et plus de recherche dans les arrière-plans, même dans les scènes chaotiques, où le regard est détourné par le rythme de l’action.
Même constat que pour l’image. Les bruits de balles et les effets sonores fusent dans tous les sens… mais il manque quelque chose. La dynamique, le mordant et surtout le détail des pistes audio, sont un peu phagocyté par le vacarme sonique. Sony croît davantage au mixage de l’ensemble, qu’à la précision de la bande son. Le volume est un peu plus bas que dans les standards courants. La VO et la VF sont à égalité.