Rapa Nui (1994) : le test complet du DVD

Réalisé par Kevin Reynolds
Avec Jason Scott Lee, Esai Morales et Sandrine Holt

Édité par Lancaster

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Le 11/04/2001
Critique

Il y a cinq cents ans sur l’île de Pâques, la caste des Longues-oreilles protégeait le peuple des Courtes-oreilles ; en contrepartie ceux-ci devaient fabriquer d’énormes statues, les moais, pour attirer le pardon des dieux qui les avaient exilés sur cette île. Mais cet état de semi-esclavage pèse sur cette tribu qui est prête à tout pour se libérer du joug des Longues-oreilles, quitte à détruire l’équilibre précaire de l’écosystème de l’île.

« Rapa nui » (« le Nombril du monde », l’ancien nom indigène de l’île de Pâques), tout comme « La guerre du feu » ou Dark Crystal, est un film totalement dépaysant, tant le peuple qui y est décrit nous est étranger. Le film réussit le tour de force de nous faire oublier le quotidien tout en donnant une réponse intélligente et plausible au mystère de l’île de Pâques (que représentent les mohais, quel est leur but, comment ont-ils été érigés ?).

La mise en scène de Kevin Reynolds est efficace et jamais ennuyeuse. En bon artisan qu’il est, Reynolds nous transporte sur cette île oubliée et nous fait découvrir leurs coutumes sans jamais nous perdre en route.

Le casting international est très réussi et nous permet de découvrir une multitude de comédiens de talent dont la Néo- zélandaise Rena Owen ( « L’âme des guerriers »). Pour la plupart inconnus chez nous, ils participent d’autant mieux à la crédibilité de l’histoire.

En revanche, le bât blesse du coté du scénario, qui, à force de vouloir éviter tout manichéisme, nous laisse sur notre faim : en effet, à la fin du film, les anciens esclaves, du côté desquels nous penchions, se transforment en assassins envers les Longues-oreilles, nous laissant dubitatifs. Certes, tout n’est pas blanc ou noir, mais la morale du film implique que les esclaves doivent rester esclaves faute de ne savoir comment gérer leur autonomie sans se transformer en bêtes sauvages.

C’est bien dommage car sans cette fin tendancieuse, le film aurait été une réussite.

Présentation - 3,0 / 5

Jaquette orangée, des reproductions floues de photos de tournage, les pistes sonores sont indiquées en stéréo, alors qu’elles sont stéréo surround. Le disque est sérigraphié, le chapitrage apparaît en transparence dans le boîtier.
Le menu, animé sur fond musical surround, très ample, reprend des extraits du film, mais son look est un peu décalé par rapport à l’ensemble du film.

Bonus - 2,0 / 5

Une bande-annonce, des sous-titres que l’on peut activer même sur la VF, et c’est tout !
Même pas quelques notes de production sur les théories fascinantes exposées dans le film, ou sur les rapports qu’on a dit conflictuels entre les deux Kevin : Reynolds (réalisation) et Costner (production) dont les deux autres films en collaboration ont été remontés par Costner, tant il était peu satisfait du résultat ( Robin des Bois, prince des voleurs et Waterworld, dont l’introduction rappelle celle de « Rapa nui » ). Bref, on aurait souhaité un peu plus de culture car le film s’y prête.

Image - 5,0 / 5

Une très belle image aux tons orangés, toujours très détaillée, même lors des scènes nocturnes parfaitement rendues. Rien à redire.

Son - 2,5 / 5

Deux versions avec autant de qualités chacune, il est impossible de changer de pistes à la volée. La VF est d’un meilleur niveau, et fera fonctionner vos surrounds bien plus que la VO, qui, en revanche, est beaucoup plus détaillée au niveau des petits sons d’ambiance.
VF ou la VO ? A vous de choisir, elles se valent.
Le gros défaut, pour un film de 1994, est la pauvreté des effets surround et le manque d’ampleur dans les deux cas.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Samsung 16/9 70 cm
  • Sharp DV-560S
  • JVC AX-V6 Pro-Logic
  • Enceintes frontales Thomson, Surround Sony