Réalisé par Kevin Reynolds
Avec
Jason Scott Lee, Esai Morales et Sandrine Holt
Édité par Lancaster
Il y a cinq cents ans sur l’île de Pâques, la caste des
Longues-oreilles protégeait le peuple des Courtes-oreilles ;
en contrepartie ceux-ci devaient fabriquer d’énormes statues,
les moais, pour attirer le pardon des dieux qui les avaient
exilés sur cette île. Mais cet état de semi-esclavage pèse sur
cette tribu qui est prête à tout pour se libérer du joug des
Longues-oreilles, quitte à détruire l’équilibre précaire de
l’écosystème de l’île.
« Rapa nui » (« le Nombril du monde », l’ancien nom indigène de
l’île de Pâques), tout comme « La guerre du feu » ou
Dark Crystal, est un film totalement dépaysant, tant
le peuple qui y est décrit nous est étranger. Le film réussit
le tour de force de nous faire oublier le quotidien tout en
donnant une réponse intélligente et plausible au mystère de
l’île de Pâques (que représentent les mohais, quel est leur
but, comment ont-ils été érigés ?).
La mise en scène de Kevin Reynolds est efficace et jamais
ennuyeuse. En bon artisan qu’il est, Reynolds nous transporte
sur cette île oubliée et nous fait découvrir leurs coutumes
sans jamais nous perdre en route.
Le casting international est très réussi et nous permet de
découvrir une multitude de comédiens de talent dont la Néo-
zélandaise Rena Owen ( « L’âme des guerriers »). Pour la plupart
inconnus chez nous, ils participent d’autant mieux à la
crédibilité de l’histoire.
En revanche, le bât blesse du coté du scénario, qui, à force
de vouloir éviter tout manichéisme, nous laisse sur notre faim
: en effet, à la fin du film, les anciens esclaves, du côté
desquels nous penchions, se transforment en assassins envers
les Longues-oreilles, nous laissant dubitatifs. Certes, tout
n’est pas blanc ou noir, mais la morale du film implique que
les esclaves doivent rester esclaves faute de ne savoir
comment gérer leur autonomie sans se transformer en bêtes
sauvages.
C’est bien dommage car sans cette fin tendancieuse, le film
aurait été une réussite.
Jaquette orangée, des reproductions floues de photos de
tournage, les pistes sonores sont indiquées en stéréo, alors
qu’elles sont stéréo surround. Le disque est sérigraphié, le
chapitrage apparaît en transparence dans le boîtier.
Le menu, animé sur fond musical surround, très ample, reprend
des extraits du film, mais son look est un peu décalé par
rapport à l’ensemble du film.
Une bande-annonce, des sous-titres que l’on peut activer même
sur la VF, et c’est tout !
Même pas quelques notes de production sur les théories
fascinantes exposées dans le film, ou sur les rapports qu’on a
dit conflictuels entre les deux Kevin : Reynolds (réalisation)
et Costner (production) dont les deux autres films en
collaboration ont été remontés par Costner, tant il était peu
satisfait du résultat ( Robin des Bois, prince des voleurs et
Waterworld, dont l’introduction rappelle celle de
« Rapa nui » ). Bref, on aurait souhaité un peu plus de culture
car le film s’y prête.
Une très belle image aux tons orangés, toujours très détaillée, même lors des scènes nocturnes parfaitement rendues. Rien à redire.
Deux versions avec autant de qualités chacune, il est
impossible de changer de pistes à la volée. La VF est d’un
meilleur niveau, et fera fonctionner vos surrounds bien plus
que la VO, qui, en revanche, est beaucoup plus détaillée au
niveau des petits sons d’ambiance.
VF ou la VO ? A vous de choisir, elles se valent.
Le gros défaut, pour un film de 1994, est la pauvreté des
effets surround et le manque d’ampleur dans les deux cas.