Seven

Seven (1995) : le test complet du DVD

Se7en

Édition Prestige

Réalisé par David Fincher
Avec Brad Pitt, Morgan Freeman et Gwyneth Paltrow

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 28/03/2001
Critique

Un scénario particulièrement diabolique (la fin est déjà dans les annales du cinéma), une étude oppressive de la morale et du châtiment, un exercice de manipulation du spectateur menée jusqu’au bout par David Fincher.

C’est ce qu’affirmait notre critique de l’édition « standard » de Seven. La nouvelle édition collector arrive dans un contexte nord-américain très marqué par les fusillades dans les écoles, et par des timides décalogues du FBI pour essayer de déceler dans le visage d’un ado mal dans sa peau, les signes d’un potentiel tueur en liberté.

Le contexte de Seven est le même. Des montagnes d’indices, des détails grandguignolesques, la quête obsessionnelle de deux inspecteurs, et à l’arrivée aucune explication qui puisse decrypter pourquoi un John Doe parfaitement anonyme devient un monstre moderne.

A l’instar de son thème, « Seven » est un film qui s’insinue au dessous de la peau du spectateur, et qui ne s’explique pas. Cette nouvelle édition « ultime » nous plonge au coeur du procéssus de création, mais même cette accumulation de détails ne peut revèler la recette qui l’a transformé en un pur OVNI de la décennie précédente. On connaît depuis le talent de Kevin Spacey et l’art de David Fincher de manipuler son public, mais le mystère de « Seven » reste entier. Tout comme l’essence même du cinéma.

Présentation - 5,0 / 5

Cette critique - elaborée à partir des check-discs - fait abstraction pour l’instant du packaging final du coffret.
Seven est le Criterion de Seven7 et New Line Cinema. Tout comme les produits prestigieux de la Rolls des cinéphiles, cette édition ne choisit pas la route de l’accumulation d’éléments marketing, mais ressemble plutôt à un exercice d’archéologie moderne, qui recompose les pièces d’un puzzle daté de 1995, pour donner vie à un kit ultime et tout aussi cult que le film qu’il renferme.
Ne cherchez pas la force brute des éditions collector courantes. La découverte du double DVD s’apparente plutôt à une quête au coeur des tenèbres du thriller de David Fincher. Le premier contact avec le coffret donne la mesure de l’amplitude des éléments. Des menus animés seveniens accompagnent l’utilisateur à la redécouverte du film. D’abord le film, resuscité grâce à la haute-définition. Ensuite des premiers commentaires sur les scènes, et un carnet multi-angle sur la nouvelle jeunesse de « Seven ». Et pour finir, un deuxième disque qui autopsie les scènes-clé et les sources du procéssus de création. Renversant.
A l’issue de la séance, le spectateur ressort avec une énorme connaissance des ingrédients et des visages cachés du film. Mais pas avec la recette ultime qui saurait expliquer la nature même du cyclone « Seven ». Aucun DVD au monde ne peut dévoiler le mystère du cinéma, mais celui-ci s’approche bien davantage que les autres.

Bonus - 5,0 / 5

Par où commencer ? C’est l’angoisse du premier instant, face à la profusion des élements indiqués au verso de la jaquette. La conception pédagogique du coffret fournit automatiquement la réponse. On peut redécouvrir « Seven » dans le quête initiatique, dans un crescendo régulier. Ou on peut se fabriquer son propre parcours. Ce choix est le vôtre. Pour souci de simplicité, ce texte suit la première voie.

Le premier gros supplément est constitué par les trois commentaires audio qui accompagnent le film (direction la fiche pour les noms des gens concernés). Des pistes d’une richesse impressionnante, qui plongent le spectateur au coeur de l’oeuvre, et qui font vite oublier l’absence du quatrième commentaire (pour des problèmes de droit).
Zap ensuite sur la remasterisation. Cette section très spectaculaire analyse les différences entre l’édition standard et le nouveau télécinéma haute définition. Aucun détail n’est épargné, grâce aux commentaires et aux demonstrations des responsables. Trois sections, suivie par le clou du disque : un effet « avant/après » en multiangle, entre les deux télécinema. L’image n’est pas le seul éménent concerné : on peut aussi entendre les différences entre le mix original 5.1 et la nouvelle version. Wow !

On passe maintenant au disque 2, qui concentre l’essentiel des bonus :
- Analyse du générique. L’apprentissage vaut bien cinq visionnages. C’est le nombre des choix possibles, pour suivre la création des titres. D’abord en examinant les story-boards, ensuite la version intermédiaire avec les photos fixes, et pour finir la composition définitive. Deux commentaires audio - uniques pour les trois segments - offrent un contexte additionnel sur le concept lui-même et sur le choix des musiques. Mais ce n’est pas fini : le spectateur a aussi le choix entre de pistes Dolby Surround, DD EX, DTS ES, et PCM 24/96. Que demande de plus le monde ?
- Les scènes coupées et/ou rallongées. Un texte d’introduction avertit que, à l’exception du pré-générique original, les 6 autres sequènces sont des versions longues ou altérnatives du matériel existant. Chaque scène offre le choix d’un visionnement avec ou sans commentaires. Une section essentielle pour les amants du montage. On vous laisse découvrir les subtilités.
- Autres fins. Tant qu’on y est, faisons l’impasse pour l’instant sur les filmographies et les photos. Les fans de « Seven » connaissaient l’existence d’une fin altérnative, jamais tournée. En fait, il y en a deux. La première est la fin « sneak preview », projetée aux audiences-test. Aucun plan d’hélicoptère n’est présent (pour des raisons de budget), et plusieurs cadrages sont différents. La fin alternative assemble les story-boards originalement prévus. Et - sans dévoiler la surprise - on réalise que la fin « définitive » était assurement le meilleur choix possible pour le film ! Comme d’habitude, les deux sequènces peuvent être visionnées avec ou sans commentaires audio.
- Marche arrière vers la galerie de photos. Cette section comporte en fait 4 carnets : « Les photos de John Doe », « La décomposition de Victor » (brrr..), « Les photos de police » et « Les photos de plateau ». Chaque segment est animé et commentée soit par les auteurs des images, ou par David Fincher himself. Fascinant.
- A partir d’ici, on progresse vers les dessins de production, commentés par le chef-décorateur du film. Le segment animé (9 minutes environ) illustre comment les filmmakers se sont inspirés de vraies scènes de crimes.
- « Le carnets de John Doe » met justement en valeur le travail ultraminutieux du directeur artistique Clive Percy et du designer John Sable. Ce document fascinant de 8 minutes environs, agrementé de photos inédites des détails des carnets, decrypte cet étonnant coup de maître pour visualiser la personnalité tordue de John Doe.
- Le reste du DVD est dans la norme. Une featurette promo de 6 minutes, la bande-annonce (en VF ou VO sous-titrable), et 13 (treize !) filmographies des acteurs et de l’équipe de tournage.

Pour finir, en cliquant sur le logo New Line sur le menu principal, on accède à deux pages techniques, avec la liste des concepteurs de l’édition Z2 du coffret.

Image - 5,0 / 5

A quoi cela sert de restaurer un film, lorsque la pellicule n’est pas en danger d’estinction ? Pourquoi passer par la case HDTV, étant donné que de toute façon la planète entière vit encore à l’heure des 515 ou 625 lignes ? La réponse se trouve dans le document multi-angle à la fin du disque 1. Son visionnement est un passage presque obligé. Le vieux « Seven » utilisait ses tons glauques et ses ombres comme un alibi pour justifier la perte de ses couleurs lors du télécinéma. Le nouveau réconcilie le spectateur avec la source argentique. La totalité est plus charnelle, sans nuire pour autant à l’esprit dark du film. La définition s’envole vers le nirvana. Les contrastes et le piqué retrouvent le sens du détail jusqu’aux arrière-plans. Un résultat incroyable.

Son - 5,0 / 5

A vos choix. Quatre pistes audio en support du film, sans compte les trois supplémentaires pour les commentaires. DD EX et DTS ES pour la version originale, DTS et DD 5.1 pour l’audio français. Et le tout avec des changements fluides à la volée.
Pour le dire en d’autres termes, « Seven » est un film qu’on avait l’habitude de visionner en VO. Ce coffret collector marque notre réconciliation avec l’audio français. La raison est une seule : le doublage DTS 5.1. Ce qui fait la différence n’est pas tellement la dynamique (pourtant au top), mais plutôt la savante reconstitution de l’univers sevenien. On aurait envie de s’asseoir sur le sol, au centre de la pièce, et de fermer les yeux. Le bruit de la pluie battante lors de la découverte du premier cadavre. L’accumulation des rythmes industriels. Chaque instant et chaque syllabe de Kevin Spacey dans les derniers 10 minutes du film.
On prefère presque la VF DTS à sa grande soeur en VO. Malgré l’ajout de la syllabe ES, cette dernière aurait tendance à dessiner un universe plus contrit et opprimé, avec de voix graves mais distantes.
Et il y a bien sûr les deux pistes additionnelles en Dolby Digital. L’audio français fait de son mieux pour ne pas demeriter. Quitte à ne pas pouvoir restituer les détails du DTS, il se console avec une dynamique dopée à l’adrénaline et un tissu très percutant. Le constat sur la VO EX est assez similaire à celui de la piste ES : un univers de détails, mais un parti pris plus renfermé.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony WEGA 16/9 82 cm
  • Sony PlayStation 2
  • Denon AVR-1801
  • enceintes frontales, centre et surround Davis Odyssée
Note du disque
Avis

Moyenne

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Olivier Demangeon
Le 10 août 2016
« Seven » est un excellent thriller policier. Le film nous conduit, par l’intermédiaire de la religion, dans la folie psychiatrique d’un individu. L’ensemble présenté dans une atmosphère noire, lugubre et humide. Le scénario est remarquablement bien écrit et la mise en scène est très maîtrisée. Le casting est somptueux offrant des performances de premier plan. La photographie est volontairement sinistre, ajoutant une dimension funeste à l’histoire. Le final est stressant à souhait. Un « classique » à posséder dans sa DVDthèque.
Lire ma critique complète concernant ce film : http://wp.me/p5woqV-1Qr
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ouioui
Le 15 février 2015
Pas de commentaire.
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Baptiste
Le 9 janvier 2014
Pas de commentaire.

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