Predator (1987) : le test complet du DVD

Un commando rambesque dans la jungle de l’Amérique Latine, une mission search-and-destroy vite accomplie… et soudain, le film change de physionomie. Les chasseurs deviennent la proie d’un alien aussi monstrueux que chevaleresque, qui aime chasser le gibier à deux pattes. « Predator » s’aventure dans un domaine où peu de films fantastiques ont osé mettre les pieds, et offre à Arnold Schwarzenegger l’un de ses meilleurs rôles mythologiques. Bien secondé par Joel Silver, John McTiernan dessine de l’action pure, et préfigure Le 13ème guerrier avec plus de dix ans d’avance. Pas mal de stars parmi les second rôles, dont le catcheur Jesse Ventura, ensuite promis à une brillante - et bizarre - carrière politique (élu gouverneur du Minnesota en 1998 !).

Les mêmes attraits et handicaps de Commando : joli packaging BD, couleurs saturés, beau disque sérigraphié… mais un soin des détails et des suppléments absolument inexistant. Fox rattrape en partie son coup avec une remasterisation en 5.1 des pistes son ; mais est-ce la façon de traiter un petit film-culte, bien acclamé par ses fans ?

Moins du service minimum : une minuscule bande-annonce internationale, en VO uniquement (et sans sous-titres). Un demi-point de plus, uniquement car le film-annonce est assez rare.

Voici le point faible du disque : l’image est très granuleuse. En fait, « Predator » est un petit festival de fourmillements et de tempêtes de pixels. Nous doutons fort que les difficiles conditions de luminosité aient à voir avec ce défaut, car le grain tend à se manifester notamment dans des scènes assez claires. Avouons-le, Fox a songé au porte-feuille, et une fois le remixage audio effectué, il n’y avait plus d’argent (ou d’envie) pour trouver une source décente. La tension du film nous fait vite oublier le problème… notamment car il faut vivre avec.

Sans produire des résultats miraculeux, la remasterisation du son en 5.1 est à la hauteur des attentes. L’ambiance est très enveloppante, et les effets predatoresques sont un pur plaisir. Bonne dynamique, bien secondée par les graves. Comme c’est souvent le cas sur les film d’un certain âge, la VO est plus détaillée de la VF.