Réalisé par Cate Shortland
Avec
Scarlett Johansson, Florence Pugh et Rachel Weisz
Édité par Marvel Studios
C’est une étrange idée qu’a eu Marvel Studios que de
repartir en arrière dans la continuité du Marvel Cinematic
Universe, surtout pour le démarrage de sa 4ème série de
films et avec un personnage qui n’est plus censé être là…
Calée principalement après Captain America 2 : Le soldat de l’hiver,
l’intrigue de Black Widow n’est pas tout à fait une
« origin story », mais plus une manière de donner au personnage
de Natasha Romanoff une épaisseur qui n’était pas vraiment
nécessaire et de lever le voile sur le passé d’un personnage
resté finalement assez mystérieux depuis son apparition dans
Iron Man 2. Après tout, pourquoi pas ?
Ce « pourquoi pas » trouve même dans l’exécution signée Cate Shortland (Lore), des éléments de soutien. Mettant en avant un personnage sans super-pouvoir, Black Widow s’appuie en effet principalement sur des bastons délirantes, des courses-poursuites spectaculaires, mais insiste aussi sur des aspects plus psychologiques, plus féminins, plus éthiques et plus viscéraux. Le côté « Marvel » tend même à se dissiper dans toute la première moitié du film qui fait plus penser à un James Bond sous caféine (on voit passer d’ailleurs un extrait de Moonraker), avant de reprendre le dessus avec des séquences d’action dont la vraisemblance n’est qu’un lointain souvenir.
Autre élément à verser au crédit de Black Widow, son auto-dérision omniprésente, notamment grace à la présence de la « soeur » de Natasha Romanoff, incarné par une réjouissante Florence Pugh (Midsommar) qui se fait le complice du spectateur habitué des films Marvel en raillant certains aspects spectaculaires comme les poses héroïques dont les héros usent et abusent. Mené par une Scarlett Johansson au top de sa forme, le casting de Black Widow est également soutenu par Rachel Weisz (The Constant Gardener) et David Harbour (Stranger Things) en couple d’agents russes flamboyants, un Ray Winstone (Hors de contrôle perturbant et une présence presque symbolique de Olga Kurylenko, un autre clin d’oeil à James Bond (Quantum of Solace).
Volonté du studio ou grain de sel de la réalisatrice, Black Widow ne manque pas non plus d’appuyer sur le sujet sensible de la femme-objet et de son émancipation, avec des détails aussi perturbants que contemporains concernant la manipulation des esprits, une des clés du programme « widow ».
On le sait depuis maintenant le premier Iron Man, le Marvel Cinematic Universe est un gigantesque puzzle duquel il ne vaut mieux rien manquer si on ne veut louper aucun indice et aucun lien vers les autres pièces. Black Widow toute parenthèse flashback qu’il est ne déroge pas à la règle et invoque autant Captain America 2 : Le soldat de l’hiver que la série Falcon et le Soldat de l’hiver, avant de paver le chemin pour la récente série Hawkeye qui retrouve le personnage de Yelena incarnée par Florence Pugh. Quant à Natasha Romanoff, c’est via l’étonnante série animée What if… que l’on peut la « retrouver » et espérer, peut-être, la revoir à l’écran…
Black Widow en 4K Ultra HD + Blu-ray est ici proposé
dans un boîtier standard UHD noir glissé dans un surétui
métallisé qui fait son petit effet. Les informations du
surétui et de la jaquette sont claires, précises et complètes.
Il est possible d’opter pour un boîtier SteelBook disponible en parallèle en exclusivité enseigne.
On a vu bien plus riche pour un film Marvel ! Un demi-heure
de suppléments et pas du plus intéressant…
Une très courte introduction de la réalisatrice Cate
Shortland est proposée en option au lancement du film.
Une banalité. Puis la section bonus démarre sur la featurette
de 5 minutes Les Soeurs, dégoulinante de
compliments et qui n’apprend rien que le film ne nous ait déjà
montré. Les coulisses du tournage est légèrement
plus nourrissant avec ses 8 minutes de cascades et d’effets
spéciaux, mais ça reste court. On enchaîne sur le traditionnel
bêtisier avant de découvrir 9 scènes
coupées ou plutôt souvent écourtées qui n’apportent
aucun élément capital. Le seul véritable making of du film (57
minutes) est malheureusement pour le moment réservé à la
plateforme Disney+.
Tous ces bonus sont sous-titrés.
Toute une palette de moyens techniques ont été employés pour
tourner les images de Black Widow, en numérique, avec des
définitions sources allant du 4K au 8K. Le résultat est immédiatement
convaincant avec une définition fabuleuse sur le 4K UHD qui
offre une lisibilité de chaque instant, jusque dans les scènes
les plus « agitées ». Mais ce qui marque vraiment avec l’UHD, c’est
l’aspect presque surréaliste des couleurs et des contrastes…
on peut même avoir parfois l’impression de regarder au travers
d’une vitre vers l’extérieur, tant le naturel des images ne donne
pas l’impression d’être face à une image vidéo, mais face au
réel. Toujours à l’instar d’un James Bond, Black Widow se
promène dans plusieurs pays et capte à chaque fois une ambiance
de couleurs particulières et une atmosphère propre.
Le Blu-ray s’en sort à merveille également, mais il faut bien
admettre que le comparatif sur le moment, ne laisse plus
beaucoup d’appétence pour l’antique galette bleue…
Le Dolby Atmos sur piste TrueHD de la VOST a de quoi réveiller
un mort, mais c’est le minimum syndical pour un film de ce
calibre. Cependant, tout n’est pas dans la brutalité, fort
heureusement, et certains effets son finement placés pour donner
à l’ensemble une belle impression d’immersion, notamment
pendant les poursuites ou la scène de destruction finale où
il pleut des débris. La VF se contente d’un Dolby Digital Plus
7.1 qui manque évidemment de souffle en comparaison, mais reste
d’une certaine efficacité pour les réfractaires à la VO, ce
qui les prive tout de même des belles voix de Scarlett
Johansson, Florence Pugh ou encore Ray Winstone.
Sur le Blu-ray, la VOST est proposée en DTS-HD MasterAudio
7.1 avec une scène sonore un poil moins enveloppante, mais
dont le spectacle sonore à toujours de quoi décoiffer. La VF
est la même que pour le disque UHD.
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