Désigné coupable (2021) : le test complet du 4K UHD

The Mauritanian

4K Ultra HD + Blu-ray - Édition limitée

Réalisé par Kevin Macdonald
Avec Tahar Rahim, Jodie Foster et Shailene Woodley

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 12/01/2022
Critique

La poignante reconstitution de l’enfer vécu à Guantánamo par un homme injustement suspecté d’avoir organisé les attentats du 11 septembre.

Désigné coupable

Mohamedou Ould Slahi est arrêté en Mauritanie en novembre 2001, soupçonné, pour avoir reçu d’Afghanistan un appel d’un cousin à partir du téléphone satellite d’Oussama Ben Laden, d’être un des organisateurs des attentats du 11 septembre 2001. Remis par les autorités mauritaniennes à la CIA, il est détenu à Amman, en Jordanie, puis à Bagram, en Afghanistan, avant d’être transféré à Guantánamo en août 2002. Là, il a dû attendre sept ans avant d’être enfin jugé et acquitté par la Cour suprême, grâce à l’intervention de deux avocates d’Albuquerque, Nancy Hollander et sa collaboratrice Teri Duncan qui ont pu, en produisant un document classé « secret défense », prouver que ses aveux avaient été arrachés par la torture. L’appel interjeté par l’administration Obama prolongera de sept autres années sa détention.

Désigné coupable (The Mauritanian), réalisé en 2021 par le documentariste écossais Kevin Macdonald, auteur d’une trentaine de longs métrages, Oscar du meilleur documentaire en 2000 pour Un jour en septembre (One Day in September) sur les attentats terroristes des Jeux Olympiques de Munich en 1972, d’un BAFTA Award pour Le Dernier Roi d’Ecosse (The Last King of Scotland), un documentaire-fiction sur le dictateur Idi Amin Dada, et du remarquable documentaire Marley, sorti dans une édition ultime par Wild Side Vidéo en novembre 2012.

Le scénario est adapté de Guantánamo Diary, le récit par Mohamedou Ould Slahi de sa détention, mais qui ne sera déclassifié par les USA qu’en 2012. Publié en 2015, il est devenu un bestseller international. Bien que les conditions de détention dans le camp de Guantánamo aient été jugées illégales par la Cour suprême en 2006, le plan de fermeture présenté par Barack Obama le 23 février 2016 ne sera pas mis en oeuvre et Donal Trump décréta au Pentagone « de maintenir les installations ouvertes ». Joe Biden a résisté à la pression des élus démocrates et maintenu le camp.

Désigné coupable

Désigné coupable, grâce à un habile bouleversement de la chronologie par le scénario, coécrit par Michael Bronner, Rory Haines et Sohrab Noshirvani, sous la supervision de Mohamedou Ould Slahi et de Nancy Hollander, maintient le suspense et ménage deux rebondissements majeurs.

Une curiosité de la réalisation tient au format de l’image alternant entre deux extrêmes : le ratio passe de 2.39:1 à 1.20:1dans les scènes montrant Mohamedou Ould Slahi à Guantánamo avant qu’il ne reçoive l’assistance de ses avocates, probablement dans l’intention de faire passer ces séquences pour des vidéos captées par ses geôliers.

Désigné coupable est servi par une belle distribution, avec Tahar Rahim qui tient là un de ses grands tôles (la prison lui réussit depuis Un prophète !) et continue un assez beau parcours si l’on oublie la minisérie Le Serpent (Hans Herbots, Tom Shankland, 2021). Il est soutenu, dans le rôle des avocates, par Jodie Foster, saluée par le Golden Globe du meilleur second rôle, et Shailene Woodley, dans un emploi nouveau pour elle, et par Benedict Cumberbatch, dans celui d’un colonel missionné pour obtenir des preuves irréfutables de culpabilité du détenu.

Metropolitan Films réserve à Désigné coupable les honneurs d’une édition 4K UHD en exclusivité mondiale, enrichie d’un extrait sur 102 pages du journal de captivité de Mohamedou Ould Slahi, publié en France par Michel Lafon en 2015 sous le titre Les Carnets de Guantánamo.

Désigné coupable

Présentation - 5,0 / 5

Désigné coupable (129 minutes) et ses suppléments (51 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-100 4K UHD logé, en compagnie d’un Blu-ray BD-50 dans un boîtier, non fourni pour le test, effectué sur check discs.

Le menu animé et musical propose le film, dans sa version originale, en anglais avec sous-titres anglais optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 7.1 sur disque UHD.

Piste d’audiodescription DTS 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Sont sorties simultanément deux éditions single, une sur Blu-ray, l’autre sur DVD, avec les mêmes suppléments vidéo, mais sans l’extrait du livre.

Dans l’édition 4K UHD, un livret de 102 pages reproduit le premier chapitre du journal tenu par Mohamedou Ould Slahi pendant l’été et l’automne 2005, avec des mots, des phrases, des paragraphes, voire des pages entières, noircis par la censure de l’armée et du gouvernement sur le manuscrit de 466 pages qui a pu, après une action en justice être sorti de Guantánamo et publié avant sa libération. L’éditeur, Larry Siems, a tenté de reconstituer certains des passages censurés.

Bonus - 2,5 / 5

L’histoire (3’). C’est le premier récit d’un détenu de Guantánamo.

Le réalisateur (1’24”). L’équipe et les acteurs s’accordent sur le talent de Kevin Macdonald.

Scènes coupées (6’).

Rencontre avec Tahar Rahim (5’, Allociné, 2021). Le rôle a été éprouvant : il lui a fallu trois semaines pour sortir du personnage. Il a été surpris que Mohamedou Ould Slahi pardonne ceux qui lui ont pris 14 ans de sa vie.

Le Club 300 (4’, Allociné, 2021). Après une projection privée, Tahar Rahim confirme que, pendant le tournage d’une scène, il s’est cru réellement détenu, sans pouvoir faire la différence entre fiction et réalité.

L’avant-première mondiale en Mauritanie (10’). Une projection, perturbée par quelques défaillances techniques, en présence de Mohamedou Ould Slahi et de la première dame de Mauritanie. À la demande du ministre de la culture, la scène montrant le personnage principal au lit avec son épouse a dû être floutée !

My Brother’s Keeper (22’, The Guardian, 2021). Ce court métrage de Laurence Tophan montre les retrouvailles, à Nouakchott, de Mohamedou Ould Slahi avec Steve Wood, un de ses gardiens devenu son ami. Quatre ans après sa libération, il a toujours peur des uniformes et ne se sent toujours pas libre : l’interdiction de quitter la Mauritanie l’empêche de revoir sa famille vivant en Allemagne.

Désigné coupable

Image - 5,0 / 5

L’image (4K HEVC - HDR10) s’inscrit sous deux ratios extrêmes, 2.39:1 et 1.20:1. D’une résolution poussée, lumineuse et agréablement contrastée, avec des noirs très denses, elle déploie des couleurs naturelles.

Elle tire le meilleur parti du BD-50, au format 1080p, AVC.

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 7.1 de la version originale, avec une forte dynamique, restitue clairement les dialogues. La répartition du signal sur les sept canaux assure une parfaite immersion dans l’action, permettant de localiser précisément chaque protagoniste hors-champ.

Ces observations valent pour le doublage en français avec des dialogues au timbre un peu mat et pas toujours très naturels.

Sur le BD-50, la version originale bénéficie d’un encodage DTS-HD MA 7.1, le doublage en français est limité à 5.1.

Crédits images : © SunnyMarch, TM Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 13 janvier 2022
Un homme suspecté, à tort et sans la moindre preuve, d’avoir participé à l’organisation des attentats du 11 septembre 2001 est resté enfermé pendant quatorze ans dans la zone de non-droit de Guantánamo. Ce film met fidèlement en images les faits consignés dans son journal. À ne pas manquer !

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