Réalisé par Guy Ritchie
Avec
Jason Statham, Holt McCallany et Rocci Williams
Édité par Metropolitan Film & Video
Le Britannique Patrick Hill se fait embaucher à un poste de convoyeur chez Fortico Security, une entreprise de transport de fonds de Los Angeles, cible d’attaques récentes, soldées par la mort de deux de leurs hommes. Patrick entretient le mystère sur son passé et ses motivations, ce qui lui vaudra d’être appelé « H » par l’homme qui a testé ses compétences, son coéquipier Bullet…
Un homme en colère (Wrath of Man), sorti dans nos salles en juin 2021, est un remake de Le Convoyeur, réalisé en 2004 par Nicolas Boukhrief et coécrit avec Éric Besnard, tous deux crédités au générique. Le scénario, assez distant du modèle, concocté par le réalisateur et les scénaristes Ivan Atkinson et Marn Davies, est divisé en quatre chapitres, A Dark Spirit (Une âme noire), Scorched Earth (Terre brûlée), Bad Animals, Bad (Méchants molosses) et Liver, Lungs, Spleen & Heart (Foie, poumons, rate et coeur). Les deux scénaristes s’étaient déjà acoquinés avec Guy Ritchie en 2019 pour un de ses meilleurs films, The Gentlemen, solidement soutenu par l’interprétation de Matthew McConaughey.
Jason Statham collabore ici pour la cinquième fois avec Guy Ritchie. Et ce ne sera pas la dernière : la sortie d’un sixième opus est annoncée pour janvier 2022, Operation Fortune: Ruse de guerre, un autre film d’action dans lequel il incarnera un agent du MI6, le service de contre-espionnage militaire du Royaume Uni. À l’aise dans la peau d’un personnage taiseux, taciturne même, mais à la gâchette facile, il apparaît dans tous les plans d’Un homme en colère, tout au long d’un récit tourné presque exclusivement vers l’action. Il est soutenu par une solide distribution, avec Holt McCallany, Josh Hartnett, Jeffrey Donovan, Eddie Marsan, Andy Garcia, Scott Eastwood, le fils de Clint Eastwood…
Réalisé avec de généreux moyens, 40 millions de dollars, soigneusement mis en scène et rythmé par un montage nerveux, particulièrement dans le casse final, Un homme en colère déçoit légèrement : il lui manque les touches d’humour loufoque qui ont fait la marque et le sel de l’exploration du filon de la comédie noire par Guy Ritchie, depuis son premier film, Arnaques, crimes et botanique (Lock, Stock and Two Smoking Barrels, 1998), ou la fantaisie du diptyque Sherlock Holmes (2009) et Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres (Sherlock Holmes: A Game of Shadows, 2011). De plus, les nombreux flashbacks, coutumiers au réalisateur, compliquent un récit à la progression un peu trop lente.
Un homme en colère (118 minutes) et ses maigres suppléments (3 minutes) tiennent sur un disque BD-66 4K UHD et sur un Blu-ray BD-50, logés dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur le seul 4K UHD.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 7.1.
Piste d’audiodescription DTS 2.0.
Sous-titres pour malentendants.
Le casting (1’35”). Les acteurs chantent les louanges du réalisateur : « He knows exactly what he wants! »
Le réalisateur (1’25”) chante les louanges des acteurs et s’autocongratule.
L’image numérique (2.39:1, 4K HEVC - HDR10), dans une palette très froide, avec des couleurs désaturées, frôlant le monochrome bleu-argent dans certains plans, laisse apparaître des couleurs naturelles, plus vives, dans quelques scènes. L’extraordinaire finesse de la résolution peut être testée dans quelques prises de vue aériennes. Généralement assez sombre, l’image est toujours parfaitement lisible.
Du grain a été ajouté pour donner une patine argentique. On peut discuter le procédé qui, ici, s’harmonise avec la rugosité du récit et du personnage principal.
Le son DTS-HD Master Audio 7.1 de la version originale répond à toutes les attentes pour un film d’action. Une puissante dynamique, une bande passante très large, une belle aération et une répartition cohérente du signal sur les cinq canaux, avec le renfort du caisson de basses, apportent une réelle sensation d’immersion dans l’action, spectaculaire dans la longue scène du braquage à la fin du film. Les dialogues sont agréablement priorisés et la partition de Christopher Benstead, sa troisième composition pour Guy Ritchie, est bien mise en valeur avec son lancinant leitmotiv sur quatre notes.
Ces appréciations valent pour le doublage en français, au même format, artistiquement au-dessus de la moyenne, quoiqu’un peu monotone.
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