Notre-Dame brûle (2022) : le test complet du 4K UHD

4K Ultra HD + Blu-ray - Édition limitée

Réalisé par Jean-Jacques Annaud
Avec Samuel Labarthe, Jean-Paul Bordes et Mickaël Chirinian

Édité par Pathé

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Le 19/07/2022
Critique

Une reconstitution, impressionnante et réaliste, du combat contre le feu des pompiers qui permit d’éviter l’effondrement de la cathédrale.

Notre-Dame brûle

Une reconstitution minutieuse de la lutte des pompiers pour éteindre l’incendie qui, le 15 avril 2019, aurait pu détruire la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Notre-Dame brûle, le quatorzième long métrage de Jean-Jacques Annaud, revient sur l’incendie d’un des monuments les plus connus de la planète, dont la construction avait commencé il y a huit siècles et demi, en 1163. L’événement a été filmé, de l’apparition au pied de la flèche des premières fumées, le 15 avril, un peu après 18h00, jusqu’à l’extinction du feu, le 16 avril à 9h50, et largement diffusé sur toute la planète.

Notre-Dame brûle, pourtant, montre ce que le public n’avait pas pu voir, le combat des sapeurs-pompiers de Paris contre le feu qui, sans leur intervention, aurait fait s’effondrer l’édifice. Sa reconstitution des faits est conforme à tous les rapports et aux dires des deux sous-officiers des pompiers choisis comme conseillers techniques. Certains plans ont été tournés en décors réels, à Notre-Dame et dans les cathédrales de Sens, de Bourges, de Saint-Denis et d’Amiens, d’une architecture proche de celle de Notre-Dame. Et les scènes de feu, sur de gigantesques décors construits aux Studios de Saint-Denis, des reproductions, grandeur nature, notamment d’un beffroi et de sa cage d’escaliers, du bourdon, la cloche de 13 tonnes, d’une partie de la « forêt », la charpente d’origine, faite de chênes assemblés entre 1220 et 1240.

Notre-Dame brûle

Dans un assez long préambule (l’attaque du feu ne commence qu’à la 35e minute du film), le scénario, sans commentaire, seulement par les images, suggère deux causes de l’incendie, un mégot non éteint en dépit de l’interdiction de fumer affichée sur le chantier de rénovation de la flèche, ou un court-circuit dans l’installation électrique, en particulier celle du carillon qui aurait dû être démontée en 2011 ou refaite selon des normes de sécurité plus strictes. Le scénario souligne aussi la présence d’un seul agent de sécurité sur les deux requis, une mauvaise interprétation de l’alarme affichée sur le panneau de contrôle. Des informations intéressantes, vite évoquées, alors que trop de temps est alloué à la course effrénée du conservateur, le seul à pouvoir ouvrir le coffre renfermant la couronne d’épines, un morceau de la croix et un clou, dont la valeur symbolique, en dépit des doutes sur leur authenticité, en ont fait les pièces maîtresses du trésor de la cathédrale.

Notre-Dame brûle

Notre-Dame brûle aura coûté plus de trente millions d’euros (cinq pour les décors). De grosses équipes ont dû être rassemblées pour le tournage de certains plans, en particulier celui de l’effondrement de la flèche sur la nef, filmé par onze caméras, avec le renfort de cascadeurs… et de vrais pompiers pour assurer la sécurité. En plus d’une armée de figurants, la distribution est composée d’une petite centaine d’acteurs, en tête de laquelle Samuel Labarthe tient le rôle du général commandant les quelques 600 pompiers mobilisés.

Notre-Dame brûle, en dépit de petites digressions vite oubliées, restera un documentaire-fiction de bonne tenue avec une reconstitution réaliste des conditions auxquelles ont été confrontés les pompiers, en particulier ceux qui se sont portés volontaires pour sauver la cathédrale d’une ruine annoncée. De plus, le scénario, coécrit par le réalisateur et Thomas Bidegain, ainsi qu’un montage habile réussissent à capter l’attention, presque sans relâche. Une confirmation des talents de conteur de Jean-Jacques Annaud, vérifiés de longue date par La Guerre du feu (1981) et sa fascinante adaptation du roman d’Umberto Eco, Le Nom de la Rose (Der Name der Rose, 1986).

Notre-Dame brûle

Présentation - 3,0 / 5

Notre-Dame brûle (110 minutes) tient sur un Blu-ray 4K UHD et ses suppléments (45 minutes, sans compter le commentaire audio du film) sur un Blu-ray BD-50. Les deux disques sont logés dans un boîtier, non fourni pour le test, effectué sur check discs.

Le menu animé et musical propose le film au format audio Dolby Atmos, compatible Dolby TrueHD 7.1.

Piste d’audiodescription DTS-HD Master Audio 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Bonus - 5,0 / 5

Commentaire audio de Jean-Jacques Annaud. Il assure avoir interrogé presque tous les personnages montrés dans le film, témoins du drame, pour garantir la véracité de la reconstitution faite par le film, y compris des moindres détails. Il signale les lieux de tournage de chaque plan, les différentes cathédrales, le QG des pompiers de Paris, les studios de Saint-Denis, l’utilisation d’archives et « les petites tricheries » avec recours à des effets visuels…

Un modèle de commentaire, détaillé, précis et clair.

Entretien avec Jean-Jacques Annaud (15’). Une des premières photos prises avec l’appareil qu’on lui avait offert dans son enfance fut la Stryge, la chimère de Notre-Dame qui contemple Paris. Le déroulement des faits fut rocambolesque : les pompiers de Paris ont été informés de l’incendie par un des leurs, en congé à Florence ! Il lui a fallu un mois pour reconstituer la chronologie des événements, en examinant les photos qui indiquent souvent l’heure du cliché, en interrogeant les pompiers, avec l’appui du ministère de la défense. Toutes les scènes de feu ont été prises dans des décors, les autres à l’intérieur de cathédrales gothiques. L’incendie de la charpente et la chute de la flèche ont été tournés dans les Studios de Saint-Denis.

Making of Notre-Dame brûle (27’). Les repérages et la préparation des décors, sous la direction artistique de Jean Rabasse, ont demandé un an, en suivant les conseils techniques de deux sous-officiers des pompiers de Paris. La sécurité du tournage a été assurée par plusieurs « vrais » pompiers. Les « faux » pompiers ont subi une immersion dans des casernes. Une longue préparation a été nécessaire pour le tournage du plan de l’effondrement de la flèche qui ne dure qu’une dizaine de secondes.

Redondant avec le commentaire audio et nettement trop chargé en échanges de compliments !

Cantate à Notre-Dame, archive Pathé (1963, 3’). Une évocation de la cathédrale à travers le temps, à l’occasion du huit centième anniversaire du début d’une construction qui s’est étalée sur près de deux siècles.

Notre-Dame brûle

Image - 5,0 / 5

L’image numérique prise par une caméra Arri Alexa Mini LF (1.85:1, 2160p, 4K HEVC - HDR10) assure une parfaite lisibilité des nombreux plans pris à la lumière des lampes-torches ou sous l’éclairage des flammes et donne une remarquable profondeur de champ. Les noirs, très denses, toujours modelés, ne sont jamais bouchés. Un soin particulier a été pris pour qu’il soit difficile de distinguer les archives de l’incendie et les prises du film.

Notre-Dame brûle

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Atmos, testé sous le format Dolby TrueHD 7.1, avec une large bande passante et une bonne dynamique crée une ambiance réaliste. L’effet immersif, cohérent, est toutefois un peu limité, sauf pour l’accompagnement musical de Simon Franglen. À souligner, la clarté des dialogues, pas toujours garantie par les films français.

Crédits images : © Mickael Lefevre - BSPP (1 à 4), David Koskas (5), Guy Ferrandis (6)

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Ludo_88
Le 8 octobre 2022
Si le Blu-Ray 4K est techniquement irréprochable (hormis quelques "archives" logiquement en retraits et un HDR10 relativement discret - Panasonic OLED), j'en suis sorti un peu déçu ayant plus eu l'impression d’assister à l'incendie d'une grosse église que de Notre-Dame...
On voit 3 ou 4 camions de pompiers, une dizaine de ces derniers, quelques figurants dans la cathédrale qui fait toute petite... Et où sont passé les ouvriers qui travaillaient sur le chantier ? Aucune allusion sur les travaux en cours.
Bref, quand on sait qu'il y avait plus de 600 pompiers mobilisés !
Et Samuel Labarthe y tient du coup un rôle mineur où on le voit prendre que deux ou trois décisions...
Bref, pour moi, cela fait un film un peu vide, un feu de broussaille, là où la réalité à été tout autre... Manque de budget ?
Mais cela reste un bel hommage au pompiers.
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Philippe Gautreau
Le 21 juillet 2022
L’événement a été filmé en direct et largement diffusé sur toute la planète. Mais le film de Jean-Jacques Annaud montre ce que le public n’avait pas pu voir, le combat des sapeurs-pompiers de Paris contre le feu qui, sans leur intervention, aurait fait s’effondrer l’édifice. Stupéfiant !

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