Génération perdue (1987) : le test complet du 4K UHD

The Lost Boys

4K Ultra HD + Blu-ray - Édition boîtier SteelBook

Réalisé par Joel Schumacher
Avec Jason Patric, Corey Haim et Dianne Wiest

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 22/11/2022
Critique

Cette première édition UHD d’une originale variation sur le thème du vampirisme nous arrive en même temps qu’aux USA.

Génération perdue

Après le divorce de leur mère, Sam et son grand frère Michael emménagent dans la maison de leur grand-père, en bordure de la petite ville côtière californienne de Santa Clara. Michael, attiré par la beauté d’une jeune femme, Star, se laisse entraîner dans une bande de bikers de mauvaise réputation conduite par David. Des adolescents, fans de bandes dessinées, avertissent Sam de se méfier d’eux et lui remettent un comic book avec les bonnes recettes pour se protéger des vampires…

Génération perdue (The Lost Boys), tourné en Californie, à Santa Cruz, sorti en 1987, après St Elmo’s Fire qui avait révélé Demi Moore en 1985, est le quatrième long métrage pour le grand écran de Joel Schumacher et son premier grand succès, matérialisé par le Saturn Award décerné par l’Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films.

Warner Bros. a probablement été interpellé par le surprenant succès de Vampire, …vous avez dit vampire ? (Fright Night, Tom Holland), produit deux ans plus tôt par Columbia Pictures (il vient d’être édité en 4K UHD), pour composer sa propre recette d’un cocktail d’horreur et de comédie, avec une dimension comique apportée par trois adolescents, Sam et ses deux nouveaux amis Edgar et Alan Frog, et son fantasque grand-père, interprété par Barnard Hughes, populaire sur les petits écrans avec plus d’une centaines de rôles, mais qu’on avait aussi pu voir au cinéma dans des seconds rôles, notamment dans Macadam Cowboy (Midnight Cowboy, John Schlesinger, 1969).

Génération perdue

Génération perdue respecte les grands préceptes de la mythologie des vampires, tels que les avait définis Bram Stoker (1847-1912) dans Dracula, le roman, devenu la bible du vampirisme, qu’il publia en 1897, après s’être inspiré des Contes noirs des montagnes des Carpathes de l’universitaire et écrivain hongrois Ármin Vámbéry (1832-1913). Les vampires, créatures des ténèbres, continuent de se consumer sous les rayons du soleil, n’aiment pas l’ail et encore moins deux symboles chrétiens, la croix et l’eau bénite. Et un moyen classique pour les éliminer reste le pieu enfoncé en plein coeur. Mais Joel Schmacher apporte sa dose de sang neuf : les vampires sont des roturiers, en l’occurrence des bikers mal embouchés qui, au lieu de se réfugier dans un cercueil pendant la journée, s’accrochent à la paroi d’une grotte, la tête en bas, tels des chauves-souris.

Avec des effets spéciaux discrets mais soignés, Génération perdue tire profit du talent du chef-opérateur Michael Chapman, le directeur de la photographie de Taxi Driver en 1976 et d’un bon casting avec Dianne Wiest et de jeunes acteurs prometteurs, Jason Patric et Kiefer Sutherland, tout juste sorti du tournage de Stand by Me (Rob Reiner, 1986).

Génération perdue, pour son 35ème anniversaire célébré cette année, profite d’une première édition en Ultra HD après une nouvelle remasterisation en 4K, enrichie par la reprise des bonus qui complétaient l’édition collector Warner Bros. de 2004.

Génération perdue

Présentation - 3,0 / 5

Génération perdue (97 minutes) tient sur un Blu-ray BD-66 4K UHD et sur un Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier SteelBook. Les suppléments (147 minutes, sans compter le commentaire du film) sont supportés par la BD-50. Le commentaire du film par le réalisateur, non sous-titré, est disponible sur les deux disques.

Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en cinq autres langues, dont le français, au format Dolby Digital 2.0 stéréo.

Bonus - 4,0 / 5

Commentaire du film par Joel Schumacher (Dolby Digital 2.0, sans sous-titres). Le réalisateur indique que le tournage s’est fait sans trucages, à l’exception de deux plans filmés sur fond vert, souligne l’apport du chef-opérateur Michael Chapman (Taxi Driver, 1976, Raging Bull, 1982), de Thomas Newman pour l’accompagnement musical, présente les acteurs, évoque ses choix de mise en scène, met en avant sa nouvelle représentation des vampires… Ce commentaire manifestement bien préparé, clair et informatif, le meilleur complément du film, aurait largement mérité d’être sous-titré.

Génération perdue : rétrospective (24’). Joel Schumacher rappelle que la réalisation du film lui a été proposée après le refus de Richard Donner, pris par le tournage de L’Arme fatale (Lethal Weapon). Il a vu de nombreux jeunes acteurs peu connus avant de choisir Kiefer Sutherland, 19 ans, et Jason Patric, 18 ans, que lui recommanda Jami Gertz. Il a beaucoup apprécié que Dianne Wiest, saluée par un Oscar pour Hannah and Her Sisters (Woody Allen, 1986), accepte son rôle… Malgré l’absence de star dans la distribution, le film fut un succès en salles et en vidéo. (Avec la participation des acteurs, du chef-opérateur Michael Chapman et de Richard Donner).

Dans la grotte du vampire (19’), en quatre modules : La vision du réalisateur, Comédie ou horreur, Un nouveau regard sur les vampires et Génération perdue, une suite ? Le réalisateur a réussi à modifier la nature du projet, initialement destiné aux enfants, pour en faire une oeuvre difficilement classable, un vrai film d’horreur avec une dimension comique, en renouvelant la représentation des vampires à l’écran. L’idée d’une suite fut abandonnée : la plupart des personnages étaient morts et tous les jeunes acteurs avaient vieilli. (Avec la participation des acteurs, de Richard Donner).

Génération perdue

Les créations du maquilleur Greg Cannom (14’). Greg Cannom présente plusieurs de ses créations et, avec grand détail, celles de Génération perdue, les lentilles cornéennes, les crocs posés sur les deuxièmes incisives, les maquillages en polystyrène, les prothèses… (Avec la participation du réalisateur, des acteurs et du chef-opérateur).

Commentaires vidéo de plusieurs séquences (sans sous-titres), 18 ans après le tournage, par les jeunes acteurs Corey Haim (19’), Corey Feldman (18’) et Jamison Newlander (19’).

Un monde de vampires (14’). Le vampire hante plusieurs pays : c’est le Chiang-shih, couvert de poils blancs, en Chine, le Kappa, jaune-verdâtre, au Japon, le Penanggalan et le Langsuyar en Malaisie, le Rakshasas et le Churel en Inde, le Yara-ma-yha-who qui avale ses victimes d’une seule bouchée en Australie. Le vampire apparut dans l’Europe de l’Est dès le IXème siècle : un des plus connus, au XVème siècle, fut Vlad Tepes, en Roumanie, aussi appelé Dracula, le personnage qu’a fait revivre Bram Stoker. Le monstre sanguinaire fut aussi représenté, au XVIIème en Hongrie, par la comtesse Erzsebet Bathory qui se baignait dans le sang de vierges pour préserver sa jeunesse. La légende se perd dans la nuit des temps, remonte jusqu’en Mésopotamie où sévissait le Lamastu, à la Grèce antique avec les Stryges. Apparaissent au XIIème siècle dans l’archipel britannique des revenants sanguinaires et, en Amérique du Sud, une vieille femme, l’Asema, en Amérique centrale, une chauve-souris géante ou un reptile, le Chupacabra. Sous diverses apparences, humaines ou monstrueuses, toutes ces créatures maléfiques se nourrissent de sang humain.

Scènes perdues (15’), présentées en 16/9, alors que les autres suppléments sont en 4/3.

Bande-annonce (1’ 24 »), recadrée au ratio 1.78:1.

Clip Lost in the Shadows de Lou Gramm (1987, 4’).

Génération perdue

Image - 5,0 / 5

L’image (2.39:1, 2160p, 4K HEVC, HDR10), après comparaison avec l’édition précédente au format VC-1 apporte un net gain de luminosité, un rendu plus naturel des couleurs, soigneusement réétalonnées, et une amélioration des contrastes, avec des noirs denses, jamais bouchés, assurant une parfaite lisibilité des nombreuses scènes de nuit. Tout cela avec le maintien d’un grain fin et homogène respectant la texture du 35 mm.

Un modèle de remasterisation 4K UHD d’un film argentique !

Génération perdue

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, proche de celui mixé pour les tirages en 70 mm projetés dans certaines salles (et pas loin du Dolby TrueHD 5.1 de l’édition Blu-ray de 2008), assume parfaitement sa mission avec un rendu clair des dialogues, une bande passante ouverte aux basses fermes, et une répartition du signal sur les cinq canaux procurant une immersion dans l’ambiance, toutefois avec un manque occasionnel de cohérence.

Le doublage en français, réduit au format standard Dolby Digital 2.0 stéréo, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Warner Bros, Richard Donner

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 24 novembre 2022
Génération perdue, pour son 35ème anniversaire célébré cette année, profite d’une première édition en Ultra HD après une nouvelle remasterisation en 4K, enrichie par la reprise des bonus qui complétaient l’édition collector Warner Bros. de 2004.

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Giuseppe Salza
Le 12 mars 2009
Pas de commentaire.
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jean-marc
Le 23 février 2009
Ce film est un must, mais comme il a déjà plus de 20 ans, j'avais peur que le passage en HD ne lui rende pas grâce.
Finalement l'image même si elle conserve un peu le grain naturelle de la pellicule de certaines scènes, reste de très bonne facture, et permet de redécouvrir agréablement ce film de jeunes vampires qui essayent de convertir un jeune de leur âge supposé à leur style de vie.
La bande son est bien rendue, bien qu'en simple stéréo, et la B.O. de ce film reste un très bon exemple de la bonne musique qu'on devrait avoir dans les films.
Les suppléments contiennent des scènes coupées inconnues jusqu'à ce bluray. Les divers making of, sans être exceptionnels (et en SD) sont malgré tout agréables à suivre.
10 pour le film, 8 pour le bluray => 9 ça sera ma note.

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