Souviens-toi... l'été dernier (1997) : le test complet du 4K UHD

Un crochet remplace l’habituel poignard du slasher dans ce premier long métrage de Jim Gillespie, écrit par le scénariste de Scream.

Dans la nuit du 4 juillet, jour de la fête nationale de l’Indépendance, Julie, Helen, Ray et Barry ont accidentellement renversé un inconnu. Ils décident de faire disparaître le corps et font le serment de ne jamais révéler l’incident, à qui que ce soit. Mais l’été suivant, Julie reçoit une enveloppe avec une note écrite en lettres capitales : « Je sais ce que tu as fait l’été dernier »…

Souviens-toi… l’été dernier (I Know What You Did Last Summer) est adapté d’un roman de Lois Duncan par Kevin Williamson, dont c’est le deuxième scénario après celui de Scream (Wes Craven, 1996). Il lancera la série Dawson (Dawson’s Creek, 1998-2003, 128 épisodes), écrira le scénario des trois autres films de la saga Scream, supervisera l’écriture de la saga Vampire Diaries (2009-2017, 171 épisodes) et créera l’excellente série The Following, 2013-2015, 45 épisodes).

Souviens-toi… l’été dernier est aussi le premier long métrage de Jim Gillespie qui avait attiré l’attention de Columbia Pictures avec un court métrage sélectionné à Telluride et à Toronto, Joyride (joint en supplément à cette édition), avec le chef-opérateur britannique qui tiendra encore la caméra pour son premier long métrage.

Souviens-toi… l’été dernier, pour surfer sur la vague soulevée par Wes Craven avec Les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street, 1984), entretenue par Scream, devait rassembler une distribution visant la même cible, celle des adolescents. Un choix inspiré, celui de deux jeunes actrices avec le vent en poupe et qui n’avaient pas fini de faire parler d’elles. Jennifer Love Hewitt avait été révélée par sa contribution à 100 des 143 épisodes de la série La Vie à cinq (Party of Five, 1994-2000), avant de devenir le célèbre medium de Ghost Whisperer (2005-2010, 107 épisodes). Sarah Michelle Gellar avait attiré l’attention, à 14 ans, en incarnant Jackie Kennedy adolescente dans la minisérie Une femme prénommée Jackie (A Woman Named Jackie, 1984), avant de se faire une réputation planétaire dans le rôle-titre de l’inoubliable série créée par Joss Whedon, Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer, 1997-2003, 149 épisodes).

Le choix est harmonieusement complété, côté garçons, par Ryan Phillippe et Freddie Prinze Jr. qui ont continué de dérouler une belle carrière. Le premier allait, notamment, inscrire son nom en tête de l’affiche de deux films majeurs, Gosford Park (Robert Altman, 2001) et Mémoires de nos pères (Flags of Our Fathers, Clint Eastwood, 2006). Freddie Prinze Jr., devenu en 2002 l’époux de Sarah Michelle Gellar, s’est surtout fait connaître sur le petit écran en interprétant Fred dans les deux premiers films live Scooby-Doo! et en prêtant sa voix à Kanan Jarrus dans la série Star Wars Rebels.

Souviens-toi… l’été dernier, s’il n’est pas inoubliable, permet de passer un bon moment grâce à l’efficacité de sa mise en scène et de son montage et au charme et à la présence des jeunes acteurs.

Cette édition, sortie pour le 25ème anniversaire du film, la première en 4K Ultra HD, est complétée par deux bonus que ne proposait pas l’édition de 2008, deux entretiens exclusifs enregistrés en 2020.

Souviens-toi… l’été dernier (101 minutes) et ses suppléments (102 minutes) tiennent sur deux disques, un Blu-ray BD-100 4K UHD et un Blu-ray BD-50, logés dans un digipack à trois volets, glissé dans un étui.

Le menu fixe et musical du Blu-ray 4K Ultra HD propose, à partir de trois vignettes à droite de l’écran, de lancer directement la lecture de trois suppléments d’une durée cumulée de 50 minutes. Le film est proposé dans sa langue originale, en anglais, au format audio Dolby Atmos (compatible Dolby TrueHD 7.1) et dans un doublage en sept langues, dont le français au format DTS-HD Master Audio 5.1, avec sous-titres dans 21 langues, dont le français, « parisien » ou québécois, et l’anglais.

Le menu animé et musical du Blu-ray BD-50 propose le film en anglais et dans un doublage en français et en portugais, tous au format Dolby TrueHD 5.1, avec sous-titres dans 10 langues, dont le français et l’anglais et des suppléments d’une durée cumulée de 42 minutes, sans compter le commentaire audio du film. La fonction BD-Live n’est plus activée, bien que le raccourci apparaisse encore.

À l’intérieur de l’étui, une réduction de l’affiche au format 35 x 43,8 cm, six tirages argentiques de photos du film au format 10 x 15 cm et l’enveloppe reçue par Julie James avec le message « I know what you did last summer ».

Sur le Blu-ray 4K Ultra HD :

Sept scènes coupées (5’), manifestement pas restaurées, d’une médiocre qualité technique.

Entretien avec le réalisateur (30’, 2020). Jim Gillespie, avec un accent écossais qui a survécu à des décennies de vie aux USA, rappelle que le virus du cinéma, inculqué par les films de John Ford et Howard Hawks, l’a attiré à Hollywood où il est devenu assistant, avant que son premier film, le court métrage Joyride n’attire l’attention des producteurs qui lui donnèrent les moyens de réaliser son premier long métrage. Il évoque le choix des quatre jeunes acteurs, les lieux de tournage, en Caroline du Nord et en Californie, la délicate réalisation des scènes à bord du chalutier, le surprenant tout dernier plan dont l’idée lui est venue au dernier moment…

Entretien avec Muse Watson (15’, 2020). L’interprète du marin-pêcheur au crochet a été attiré dès l’adolescence par le métier d’acteur (il a, pendant ses études, tenu sur les planches un rôle dans The Taming of the Shrew, la comédie de William Shakespeare). Il a exercé plusieurs petits boulots à Hollywood, exploité une flotte de camions pour le transport de matériel de prises de vues, parallèlement à sa carrière d’acteur. Il dévoile des anecdotes sur le tournage des scènes finales, à bord du chalutier.

Sur le Blu-ray BD-50, repris de l’édition de 2008 :

Un compte-rendu très détaillé de la genèse du film, du casting, des options de mise en scène, des anecdotes du tournage… par Jim Gillespie, interrogé par le monteur.

Joyride, court métrage de Jim Gillespie (1996, 10’), avec ou sans le commentaire du réalisateur. La nuit tombée, un ouvrier chargé de réparer le réseau électrique arrête sa voiture : un homme est étendu sur le bas-côté. C’était un piège : assommé par un complice, il se réveille ligoté dans le coffre d’une voiture… Adapté d’une nouvelle de Ramsey Campbell, tourné en Angleterre, dans le Surrey, produit par le British Film Institute, un petit thriller efficacement réalisé avec une fin inattendue, annonçant celle de Souviens-toi… l’été dernier. Complété par un intéressant commentaire.

Maintenant, tu t’en souviens (27’, 1997). Réalisateur, scénariste, producteurs et les actrices Jennifer Love Hewitt et Anne Heche se livrent à un exercice de promotion du film, illustré par de nombreux extraits de scènes.

Clip : Hush par Kula Shaker (3’), l’inoubliable leitmotiv du film.

Bande-annonce (2’19”).

L’image (2.39:1, 2160p, HEVC, Dolby Vision, HDR10) a tiré un indiscutable profit de la remasterisation 4K opérée pour cette édition. Il se traduit par une remarquable résolution (sans altération du fin grain argentique), un gain de luminosité, un affermissement des contrastes avec des noirs très denses et un ravivement des couleurs. La lisibilité des nombreuses scènes de nuit est parfaite.

Le remixage Dolby Atmos, testé sous le format compatible Dolby TrueHD 7.1, est lui aussi à la hauteur. Sans souffle, il assure une claire restitution des dialogues et donne une belle ampleur à l’accompagnement musical. La sensation d’immersion dans l’ambiance est au rendez-vous et très cohérente, dans toutes les scènes, en extérieur comme en intérieur. Impeccable !

Le doublage en français, s’il manque un peu de naturel, a été bien servi techniquement par un encodage DTS-HD Master Audio 5.1 sur le Blu-ray 4K Ultra HD et Dolby TrueHD 5.1 sur le Blu-ray BD-50.

Crédits images : © Columbia, Mandalay