Réalisé par Wong Kar-Wai
Avec
Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai et Ping Lam Siu
Édité par Océan Films
Hong Kong, 1962. Monsieur Chow (Tony Leung) et Madame Chan
(Maggie Cheung) sont voisins de palier dans un petite pension.
Très vite ils découvrent que leurs conjoints sont amants…
Cette découverte va rapprocher ces deux êtres blessés… Peu à
peu des sentiments mutuels vont commencer à les envahir…
Ce film se ressent plus qu’il ne s’explique… Il ne déroge
pas à cette constante que développe son réalisateur Wong Kar-
Wai à travers toutes ses oeuvres cinématographiques - citons
notamment « Chungking Express », « Les cendres du temps », « Nos
années sauvages », « les anges déchus » : l’amour est vu et lu
sous un ton désespéré… tristement beau… Le non-dit, les
silences, les allures et les poses de ses personnages servent
à décrire autant une impatience ou un désir qu’une réflexion
ou un regret… Le temps passe dans ce Hong Kong des années 60
; seuls le vide et les souvenirs peuplent les choses, seul un
secret peut être enterré sans que quiconque ne vienne un jour
le voler…
« In the mood for love » est illuminé par la présence de deux
acteurs magnifiques, stars du cinéma de Hong Kong : Regarder
Maggie Cheung onduler sa silhouette gracieuse, la voir à la
fois frémissante et retenue est un vrai bonheur de cinéma…
Tony Leung lui donne la réplique avec la finesse et le
charisme que seul un artiste asiatique peut atteindre pour un
tel rôle…
Tant de choses font que ce film d’une sensualité et d’un
esthétisme sans faille renouvelle notre enthousiasme à chaque
vision… Le versant asiatique du Sur la route de Madison
d’Eastwood…
Une oeuvre profonde, parfaite, essentielle.
Quel packaging !
Deux DVD-9 sérigraphiés dans un digipack protégé par un
magnifique étui cartonné d’une extrême classe.
Un livret complet, présenté sous forme de vrai/faux guide du
voyageur, complète l’ensemble. C’est certain : avec un tel
objet entre les mains, on est parti pour un fabuleux voyage…
Et ce voyage commence plutôt bien ! Les deux disques offrent
des menus animés, musicaux, aux transitions douces et dans
l’esprit même du film. La navigation est très originale et
très ludique. Le film est découpé en 24 chapitres. L’image est
un 16/9 anamorphique. Quatre pistes sonores nous sont
proposées : cantonais et français en DD 5.1 et espagnol et
mandarin en Dolby Surround. Le film et les bonus sont sous-
titrables dans sept langues.
Une édition très séduisante.
Le premier disque fournit déjà quelques bonus :
- Un accès direct aux chansons du film (il suffit de
tourner les boutons d’un vieux poste de radio d’époque) ainsi
que la possibilité de choisir les scènes où sont joués ces
morceaux.
- Une bande-annonce originale.
Le second disque contient près de deux heures de suppléments !
Pour découvrir le contenu des bonus, il faut se rendre, au
choix, soit dans une pension soit dans un hôtel soit dans un
restaurant soit dans des commerces. La navigation est vraiment
plaisante !
- La pension : vous y trouverez une interview (VOST)
passionnante et essentielle de Wong Kar-Wai, des images du
tournage du film avec notamment des interviews (VOST) des deux
principaux acteurs, une présentation des différentes versions
du CD de la BO du film, leur contenu respectif, de nombreuses
biographies et explications détaillées sous forme de notes de
production et enfin un spot promo pour la vente du CD.
- L’hôtel : tout d’abord quatre scènes inédites (VOST).
Même si elles sont très belles, on comprend pourquoi le
réalisateur ne les a pas gardées. Il souhaitait un film plus
pudique et surtout moins long. La suite des bonus de cette
section est plus classique : des biographies (jetez tout de
même un coup d’oeil sur l’impressionnante filmographie de
Maggie Cheung !), des fiches artistiques et techniques sur le
film ainsi que les crédits du DVD. Enfin, les possesseurs de
DVD-Rom trouveront de jolis fonds d’écran, un écran de veille
ainsi que des liens internet.
- Le restaurant : en guise de hors-d’oeuvre un « promo
réel » tourné par Wong Kar-Waï lui-même pendant le tournage -
on se rend compte d’ailleurs que certaines images ne sont pas
dans le film - trois bandes-annonces cannoises, cinq teasers
et deux autres bandes-annonces. Ensuite en entrée, un
diaporama des différentes affiches du film,
en plat de résistance un document vidéo tourné pendant la
promo du film à travers le monde et qui témoigne combien
Maggie Cheung et Tony Leung sont des stars dans toute l’Asie.
Enfin, en dessert nous sont servies quelques notes sur les
récompenses glanées par le film à travers le monde.
- Les commerces : l’occasion de se rendre très
brièvement chez un tailleur pour voir comment il confectionne
le patron d’une robe (c’est assez anecdotique) et de visionner
un diaporama des différentes toilettes de Maggie Cheung.
Ensuite, direction le salon de coiffure pour voir comment se
réalise le joli chignon de Maggie Cheung. Il vous reste à
découvrir quelques recettes de cuisine - n’oublions pas que
l’idée de départ de Wong Kar-Wai était de faire un film sur
l’art culinaire à Hong Kong dans les années 60 !. Enfin vous
pourrez toujours visionner quelques photos du film, apprendre
à jouer au Mah-jong, jeu de dominos chinois… votre serviteur
n’a pas encore réussi à tout maîtriser…
Mais si vous étiez doué à ce jeu, sachez qu’il vous donnerait
accès à quelques bonus cachés : le clip Hua Yang Nian
Hua, une leçon de cinéma en multi-angles par Wong Kar-Wai,
l’avant-première à Hongkong, une galerie de photos et d’images
inédites, deux teasers et deux bandes-annonces, un projet de
T-shirt pour Agnès B., 2046 le logo du prochain Wong Kar-Wai.
Une petite astuce : rendez-vous sur
ce lien.
L’éditeur n’a pas été avare en suppléments, loin de là !
Toutefois, on regrette vraiment l’absence d’un commentaire
audio de Wong Kar-Wai sur l’ensemble du film.
L’image est très chaude. Les contours sont très nets. Il en va de même des premier et second plans. Les couleurs sont riches et très bien contrastées. Un petit grain présent volontairement sur la pellicule originale confère un relief supplémentaire à l’ensemble. Aucun effet de compression indésirable n’a été constaté.
Les pistes cantonaises en DD 5.1 offrent une bonne dynamique d’ensemble. La musique, élément moteur du film, est assez enveloppante. Les dialogues sont clairs dans les deux langues même si la VO s’impose sur un plan purement artistique. Les effets surrounds sont discrets mais très présents notamment sur les scènes de pluie. Le chapitre 23 est un peu aigu. Ce sera à l’appréciation de chacun. Quant à elles, les pistes espagnole et mandarine en Dolby surround offrent une moins grande spatialisation du son. Ceci peut se remarquer sur certaines scènes lorsque la musique ne se détache pas suffisamment des bruits de pluie.