Réalisé par Ryutaro Nakamura
Édité par Dybex
Une fillette rose bonbon à l’âge indéfinissable, reçoit un
email d’une amie, le jour après que celle-ci se soit jeté du
toit d’une maison. C’est le début d’un conte en équilibre
constant entre deux mondes - le ciel et la terre, la vie et
l’au-delà, le réel et le virtuel. « Lain » emprunte les thèmes
cyber chers à William Gibson et Neal Stephenson, pour
atteindre des sommets dans l’animation.
Cette saga en 13 épisodes - ou, plutôt, « layers » - offre le
charme et le mystère d’une Polaroid qui se matérialise sous
les yeux du spectateur. Dans ces premiers segments, Lain
commence à prendre conscience d’elle-même dans un monde
ultramoderne et impalpable. Le style à contre-courant de
l’animation, plus vouée à l’introspection qu’aux rythmes
serrés, garde intact le mystère de cette saga SF atypique et
émouvante.
Après une longue attente, les DVD de Dynamic se matérialisent.
Ce premier disque de la saga (qui en compte quatre) est une
réussite. Galette sérigraphiée, menus cyber très soignés,
encodage stratosphérique, génériques en seamless branching,
tout y est. Les non-adeptes de la saga seront déroutés au
début par l’interface de navigation du disque (avec clins
d’oeil à un OS défunt de Apple). Pas de problème, en regardant
les premiers épisodes, tout redeviendra clair.
Après le premier choc, les transitions des menus risquent
d’apparaître un peu longues. Voici donc une astuce : cliquez
sur chapitre suivant, pour atteindre directement le point
d’arrivée. Les langues et sous-titres ne sont pas imposés (les
didascalies sont traduites automatiquement en VF). Les fans
apprécieront la présence des génériques de chaque épisode,
mais les autres regretteront l’impossibilité de voir les 4
segments de façon ininterrompue..
Tout est concentré dans la section « Deleted Files ». L’éditeur offre ici les 2 clips vidéos de la saga, plus un tir nourri de bandes-annonces (dont celle de « Lain »), qui feront saliver les fans pour la suite des opérations. Pas mal comme début.
Dynamic frappe un grand coup, avec une compression vidéo d’une clarté exceptionnelle. Certes, on pourrait arguer que l’imagerie surexposée et éthérée de « Lain » se prête bien à la numérisation, mais cela n’enlève rien à la qualité du travail. Les contrastes et le piqué de l’image ne faiblissent pas, même dans les scènes plus difficiles. La définition est superbe, et les effets d’aliasing sont virtuellement absents du disque. L’une des meilleures images dans l’animation à ce jour.
Quatre pistes 2.0 bien exploitées. Des voies arrière quasiment inexploitées, mais une bonne localisation sonore sur l’avant, et un excellent travail sur la clarté des timbres et des voix. La VF, qui donne l’impression d’être un peu plus rugueuse de la japonaise, est néanmoins aidée par un bon doublage. A noter que les sous-titres traduisent automatiquement les didascalies japonaise, lorsqu’on sélectionne la version doublée.