Le 10ème royaume (2000) : le test complet du DVD

Et si Charles Perrault et les frères Grimm disaient la vérité ? Si Blanche-Neige et Cendrillon avaient vraiment existé, et si un vortex dimensionnel permettait le passage entre la réalité et la fantaisie ?

« Le 10ème royaume » (la dénomination Troll de notre monde) franchit la porte des étoiles, et entraîne les spectateurs dans une aventure féerique dans les premiers neuf mondes : des univers faits de magie et sortilèges, de trolls et lutins, de princesses et ogres, et bien sûr du bien contre le mal. Une plongée linéaire, voire enfantine, mais aussi incroyablement captivante. « Le 10ème royaume » est l’une des ces sagas qui vous colleront devant le petit écran jusqu’au fatidique « happy end », quelques 495 minutes après le générique du début !

Cette immersion totale dans les contes du merveilleux est secondée par une pluie d’effets numériques et matte paintings fort bien réussis, par des acteurs bien calés dans leurs rôles (de Kimberly Williams aux cameos de Rutger Hauer et Ann- Magret), et surtout par une histoire qui ne s’essouffle pas. Hallmark prépare le terrain au retour de Tolkien, avec la meilleure production de son histoire. La fin évoque une possible suite des aventures. On en redemande !

« Le 10ème royaume » sonne le glas du DVD-18. Certes, ce format avait permis d’accueillir l’intégralité de la saga aux Etats- Unis, mais au prix d’un disque non sérigraphié, où on peut toujours se tromper de face.
Free Dolphin - qui signe ici son meilleur DVD à ce jour - nous rappelle que dans cette époque de collector-mania, le conteneur est aussi important que son contenu. Le choix du format 3 disques (tous DVD-9) dans un boîtier Digipack, est une réussite. Pas de livret ; en revanche, les listes des chapitres sont dissimulées au-dessous des galettes. Bon tour de force des authoreurs de PerfectDVD et des infographistes, qui ont conçu des menus animés en 3D (avec des bonus cachés au passage). La palette des suppléments complète ce coffret hors du commun, avec un excellent rapport qualité-prix. Seul handicap de l’édition : les sous-titres français, imposés en VO…

Le coffret comprend deux niveaux de suppléments : les « bonus de support », communs aux trois disques, et les bonus vidéo, exclusifs au 3ème DVD.

Cette dernière partie est introduite par un imposant making of de la saga (45 minutes), signé par Hallmark, et sous-titré en français. Free Dolphin y ajoute (et produit) un deuxième documentaire-maison d’une demi-heure, « Les secrets du DVD », censé accompagner les lecteurs sur les phases de fabrication du disque. Le programme s’étend un peu trop sur certaines étapes (comme le doublage), certes intéressantes, mais qui rognent du minutage précieux aux processus essentiels d’un DVD (le bit-budgeting, la navigation, l’acquisition des suppléments..). Le making of définitif d’un DVD reste encore à faire.

La partie « standard » comprend une dizaine de bio-filmographies (assez complètes) sur les acteurs et l’équipe du film. Petit détail, en cliquant sur l’icône correspondante dans chaque interprète, on accède à la fiche du personnage (Blanche-Neige, le Chasseur, etc.). Amusant. Les notes de production donnent accès à un essai textuel sur les effets spéciaux (intéressant, mais un peu difficile à lire) et à une interview avec le scénariste de la saga.

Trois bonus cachés - dont un jeu - sont dissimulés dans chacun des trois disques. On en reparlera assez prochainement. Globalement, ils n’apportent pas des éléments essentiels au coffret, mais ils restent assez sympathiques.

Conclusion : une saga de cette envergure se devait d’offrir des bonus de qualité. La mission est presque accomplie : d’un coté, le matériel en dotation permet de revivre la saga ; mais de l’autre, on regrette l’absence d’une galerie d’images et croquis, et peut-être d’un documentaire sur le « Hallmark touch ».

Le choix du format DVD-9 a permis à l’éditeur de ne pas recourir à une compression excessive. La définition de l’image n’atteint pas le niveau des meilleurs encodages cinéma. Mais cela est compensé par une très belle colorimétrie, qui met en valeur la richesse des décors et les effets spéciaux. La fluidité et le contraste de l’image restent constants, malgré la longueur du programme. Les drops et instabilités sont au stricte minimum.

D’accord, « Le 10ème royaume » n’est pas en 5.1 en VO, ni en VF. On peut tirer les oreilles à Hallmark, qui aurait pu concéder quelques efforts supplémentaires à une saga d’une telle envergure (d’ailleurs ils le savaient qu’elle allait se retrouver en DVD, non ?). L’éditeur français est contraint à utiliser les sources sur le marché, le français et anglais en Pro-Logic (sous-titres imposés pour ce dernier). Si l’ampleur et la clarté sont bien là, les pistes audio souffrent de l’absence des graves et d’une certaine agressivité. Avantage à la VO, pour le plaisir d’entendre les voix originales des acteurs.