Réalisé par Brett Ratner
Avec
Nicolas Cage, Téa Leoni et Jeremy Piven
Édité par Metropolitan Film & Video
1987. Jake (Nicolas Cage) et Kate (Tea Leoni) sont deux jeunes
tourtereaux éperdument amoureux l’un de l’autre… Cette
année-là, la vie a décidé de les séparer momentanément afin
que Jake effectue un stage de courtier dans une grande banque
londonienne. Mais à son retour le jeune homme a promis
d’épouser Kate…
Treize ans se sont écoulés. Jake est devenu un richissime
homme d’affaires mais il n’a pas tenu sa promesse. Son cynisme
n’a d’égal que son envie de collectionner les jolies
maîtresses et de dévorer les entreprises. Un matin, pourtant,
le destin de Jake bascule : il se réveille au côté de Kate, de
ses deux enfants dans une maison du New-Jersey… Home sweet
home ? Pour Jake tout cela s’apparente plutôt à un mauvais
rêve…
L’Amérique conservatrice a toujours prôné les mérites du
libéralisme comme source d’accomplissement économique et
d’épanouissement personnel. Elle a aussi chanté les louanges
d’une cellule familiale modèle aimante et unie. Au tout début
de son long métrage, Brett Ratner (Rush Hour) assène
bien quelques piques envers cette Amérique des affaires mais
il retombe assez vite dans un discours « politically correct »
lorsqu’il se met à défendre les belles valeurs familiales.
Ceci affaiblit un film qui, à l’image de son héros principal,
ne fait qu’hésiter entre deux mondes trop grossièrement
brossés pour sonner « vrais »…
Même s’il ne se regarde pas sans déplaisir, « Family man »
manque un peu de souffle et emprunte certains raccourcis
sémantiques. Toutefois, la dernière demi-heure, bien qu’assez
prévisible, est plus enlevée - la preuve que Ratner est plus à
l’aise quand il s’agit d’agiter le cocotier !
On peut toujours fantasmer sur ce qu’aurait donné une telle
fable entre les mains d’un Rob Reiner période
Quand Harry rencontre Sally, d’une Nora Ephron à la
production… ou tout simplement de Curtis Hanson qui, à
l’origine, devait réaliser ce film.
Metropolitan soigne très souvent ces éditions DVD. Celle-ci ne
déçoit pas. Un 16/9 anamorphique, une piste anglaise en DD 5.1
et le choix entre le DTS et le DD 5.1 pour la VF.
La navigation est claire sans être particulièrement originale.
En dehors du menu principal introduit par un splash screen,
les autres menus sont fixes et muets. De très nombreux bonus
agrémentent l’ensemble. Une édition complète et
enthousiasmante.
Une avalanche de bonus… dont l’intérêt reste toutefois
variable.
Commençons tout d’abord par un petit documentaire
« autour du film » (VOST) où l’on apprend, entre autres, que
Curtis Hanson (L.A. Confidential, Wonder Boys)
avait été choisi comme réalisateur. On s’en mord un peu les
doigts… Ce documentaire est émaillé de nombreuses
interventions de Brett Ratner, visiblement très exalté par le
scénario du film : « je n’avais jamais eu entre les mains un
aussi beau script ! » dit-il. Il compare même son film à
Kramer contre Kramer ou encore à
Tendres passions… chacun jugera…
Ensuite, deux commentaires audio nous sont
généreusement proposés. Le premier est celui du réalisateur
Brett Ratner : un exposé assez bavard, brouillon qui laisse
transparaître à la fois une certaine candeur et un manque de
concision réels chez ce réalisateur.
Déjà habitué aux commentaires audio pointus, Danny Elfman, le
compositeur fétiche de Tim Burton et aujourd’hui de la musique
de « Family Man », nous livre quelques secrets bienvenus. Si sa
musique est nettement moins inspirée qu’à l’accoutumée, Elfman
travaille en parfaite osmose avec le réalisateur et connaît le
scénario sur le bout des doigts. Une bonne idée : ses
commentaires (VOST) sont chapitrés.
Autre supplément : neuf scènes coupées (VOST). Elles
n’apportent pas grand chose de plus à la compréhension du
film.
Après avoir visualisé le clip du chanteur Seal, vous
pourrez naviguer dans un bêtisier (VOST) drôle et
réussi. Vous y découvrirez un Nicolas Cage qui a visiblement
connu certains problèmes de concentrations tout au long du
tournage…
Pour terminer, il vous reste quelques notes de production en
français (écrites assez lisiblement - ce qui est rare), des
filmographies des principaux acteurs et du réalisateur, des
liens Internet vers le site officiel du film et celui de
Metropolitan.
Petite cerise sur le gâteau : « Le jeu du destin » - un test
amusant pour savoir si vous êtes plutôt « Family Man » ou
« Businessman ».
Magnifique piqué, image chaude bien contrastée et naturelle. Quelques scintillements épars mais le travail de compression est très bon.
La piste DTS française est dynamique et propose quelques effets surround et latéraux réussis. La musique est très bien répartie sur les cinq enceintes. Toutefois, cette piste ne se détache pas suffisamment de son homologue française en DD 5.1. Cela se vérifie sur les dialogues de la voie centrale. S’ils sont clairs, ils manquent un peu de dynamisme. Quant à elle, la VO en DD 5.1 jouit d’une bonne clarté globale. On la préférera peut-être aux deux VF à la fois pour son authenticité et pour son équilibre.