Ben-Hur (1959) : le test complet du DVD

Réalisé par William Wyler
Avec Charlton Heston, Jack Hawkins et Haya Harareet

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 22/04/2002
Critique

« Ben Hur » est un décalque de la vie du Christ, écrit il y a un siècle par un officier de l’armée sudiste. Succès littéraire puis succès théâtral, il ne devait pas tarder à croiser la trajectoire du cinéma, à plusieurs reprises.
Bien entendu, la version qui nous intéresse est la dernière en date, réalisée par William Wyler, et interprétée par l’icône du cinéma à influence biblique qu’était devenu Charlton Heston (qui jouera dix ans plus tard un antihéro anarchiste dans La Planète des singes et dans « Soleil Vert ») bien avant de devenir le croisé du lobby des armes.
« Ben Hur », c’est deux morceaux de bravoure entre lesquels on bâille poliment. En fait, le film manque d’une réelle ambition (non pas cinématographique, mais d’auteur). Bien sûr, le début du film est riche en promesses ; Wyler transformait Messala (Stephen Boyd, impeccable) en amant éconduit par Ben Hur (une illustration un peu bas de plafond de la rencontre entre deux mecs en jupette). Un vrai pied de nez au instances très polliticaly-correct hollywoodiennes. Mais, hélas, l’irrévérence s’arrête là. Wyler (son cachet aidant) s’assagit très vite pour, finalement, se contenter d’illustrer un scénario trop convenu.
Fort heureusement, les scènes de la bataille navale et de la course de chars viennent réveiller cet ensemble ronflant. Si on sourit aujourd’hui de l’aspect imparfait des maquettes de trirèmes lors de la bataille, on se laisse prendre au jeu. Mais c’est surtout la course de chars qui nous laisse le souffle coupé. Car, il s’agit d’un spectacle inégalé à ce jour (qui fait pâlir jusqu’à la course de pods de Star Wars - Episode I : La Menace fantôme). Pendant dix minutes, on est pris à la gorge par une séquence de grande tenue, au découpage parfait, et exécutée d’une main de maître par le meilleur réalisateur de seconde équipe de l’époque, Andrew Marton (les scènes américaines de Le Jour le plus long). Il bénéficie non seulement d’un décor gigantesque, mais également de deux acteurs qui poussèrent le professionnalisme jusqu’à exécuter 95 % des cascades eux-mêmes.

Présentation - 4,0 / 5

Un des plus beaux coffrets disponibles sur le marché qui fait penser à une boîte de cigares : le couvercle, sur lequel un support de DVD type coffret digipack est (mal) collé, s’ouvre sur un livret des Cahiers du cinéma. Mais si on retire ce livret on trouvera… Et bien, ma foi, rien. En fait la moitié de l’épaisseur du boîtier est occupée par du vide. Warner aurait pu profiter de la place disponible pour nous présenter le film sur deux DVD, plutôt que de se contenter d’un disque double face, nous privant ainsi de deux sérigraphies.
Les menus, mêmes s’ils sont musicaux, auraient gagné à être animés, et différenciés selon les faces.

Bonus - 4,0 / 5

Cette section nous laisse sur le même sentiment que le coffret : c’est riche, mais pas forcément essentiel.
Sur une piste isolée, on nous concède un commentaire de Charlton Heston, dont on ne peut bénéficier en sous-titres lors du visionnage du film en VO ou VF, ce qui est une grosse erreur de conception.
Notez aussi que l’on ne peut pas passer du commentaire à une autre version à la volée (c’est vraiment ce qu’on appelle une piste isolée).
Le making of (environ une heure) est épatant, dommage simplement qu’il se partage entre les versions 1929 et 1959 de « Ben Hur », une heure entière consacrée à la version de Wyler n’aurait pas été hors sujet.
Les bouts d’essai (étonnament renommés tests d’audition, plait-il ?) n’apportent pas d’eau au moulin de nos connaissances cinématographiques. On notera toutefois la présence de Leslie Nielsen (vu de dos !). Une (courte) galerie de photos sur fond marbré vient aussi completer cette section un peu inutile.
On fera un détour par le livret concocté par une journaliste des Cahier du cinéma, qui reprend les explications données par le making of, la où on aurait aimé une analyse approfondie.
Pour finir, on trouvera l’indétrônable bande-annonce et le détail de l’équipe technique, venus compléter ce « collector », qui manque finalement un peu de consistance.

Image - 5,0 / 5

Quelques taches viennent ponctuer ici où là un master quasi parfait. A comparer avec des éditions de films plus récents, tels que Deep Impact ou Le Pacificateur (pour ne pas les nomer), « Ben Hur » présente un piqué sensationnel, et des couleurs vives comme au premier jour.
Le format, quant à lui, est l’une de ces preuves qui montrent les batailles sanglantes auxquelles se livraient les studios afin de présenter un spectacle à chaque fois plus sensationnel (2.70 : 1). Un ratio très peu usité depuis, et qui faire apparaître des barres noires de bonne taille, même sur un téléviseur 16/9. Mais on ne le répétera jamais assez, quel piqué, quel foisonnement dans les détails. Et surtout, quelle restitution. Chapeau bas !

Son - 5,0 / 5

Deux pistes remasterisées 5.1. On préférera la VF, pour une fois, car les dialogues, plus présents, se marient mieux avec la musique et les effets sonores. La VO présente des voix bien trop timides, qui restent en retrait. Certains bruitages on été rajoutés récemment, ce qui leur donne cet aspect clinquant et bien trop net, et jurent en fin de compte avec l’ensemble. Les enceintes arrières sont toutes dévouées à la musique dans un surround gonflé, pauvres en effets.
Le gros (quand je dis gros, je ne parle pas d’un type obèse, bien sûr, dans ce cas on est plutôt en présence d’un type un peu enrobé) du spectacle se situe sur les enceintes avant, où l’on aura la chance (une fois par heure environ) de s’entendre offrir un déplacement gauche-droite.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Samsung 16/9 70 cm
  • Sharp DV-560S
  • Pioneer 609 RDS
  • Pack JBL SCS 75
Note du disque
Avis

Moyenne

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P. de Melun
Le 22 février 2021
Le film de tous les superlatifs : plusieurs dizaines de milliers de figurants, un budget record de 15 millions de dollars (l'équivalent de 200 millions aujourd'hui), près de 14 millions de spectateurs rien que dans les salles françaises et pas moins de 11 Oscars. Cette superproduction hollywoodienne de 3h30, portée par le charismatique Charlton Heston, est indiscutablement un très beau moment de cinéma. Avec plusieurs séquences mythiques, la plus connue – la fameuse course de char – est toujours exceptionnelle. La façon dont William Wyler choisit de mettre en scène l'histoire de Jésus – parallèlement à celle de Ben-Hur, dont l'existence est fictive – en filigrane de l'action principale, est audacieuse et particulièrement réussie.
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Philippe Gautreau
Le 15 décembre 2019
Du cinéma populaire superlatif, avec une explosion de couleurs, une débauche de costumes chamarrés, des décors colossaux, une foule de figurants (pas numériques !), la spectaculaire course de chars et la musique de Miklós Rózsa... tout ça dans une sublime édition. Pourquoi résister ?
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francis moury
Le 19 mars 2019
Pas de commentaire.

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