Réalisé par Richard Donner
Avec
Christopher Reeve, Margot Kidder et Marlon Brando
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Il existe des acteurs qui ne sont nés que pour interpréter un
seul rôle, mais qui le revêtent comme une seconde peau, à tel
point que l’on ne distingue plus l’artiste du personnage.
Ainsi, Mark Hamill restera à jamais le Luke Skywalker un peu
terne de « La guerre des étoiles » et Christopher Reeve sera
toujours « Superman », l’icône en collant bleu dont il fut le
seul à pouvoir assurer la crédibilité.
Ce premier film nous permet de découvrir « Superman », de son
enfance sur Krypton à son adolescence sur Terre, ainsi que ses
débuts de super héros. C’est un film sans réelle unité, riche
en péripéties ; il se dévore sans jamais lasser, tant les
histoires sont nombreuses.
Mais si la bande dessinée live de Richard Donner est une
réussite, ce n’est pas du seul fait du sieur Reeves, il faut
aussi applaudir le reste de la distribution, fort bien
choisie : Gene Hackman est un savoureux savant fou, Margot
Kidder apporte la touche de modernisme qui installe le film
dans son époque et Ned Beatty est un véritable cartoon vivant.
A cela s’ajoute le travail impeccable des effets spéciaux, qui
exploite toute la gamme des effets visuels et en invente de
nouveaux. Grâce à eux, Superman vole, expédie des missiles
dans l’espace en un festival de tous les instants.
Pour la petite anecdote, rappelons que les deux premiers films
de la saga devaient être tournés simultanément ; mais devant
le retard accumulé par Richard Donner, les producteur décident
de lui retirer la responsabilité de « Superman 2 » alors que de
nombreux plans avaient déjà été mis en boîte. Hélas pour eux,
si « Superman », sans réelle homogénéité scénaristique, fut
cimenté par une mise en scène enthousiaste, le deuxième film
fut massacré par une réalisation impersonnelle.
La jaquette n’est pas des plus réussies ; le pourtour bleu
marbré, qui devait sûrement donner du prestige à la
couverture, a le désavantage de retirer toute personnalité au
produit, on a l’impression d’acheter un film d’une collection
quelconque, et non le premier film de la collection
« Superman ». Le recto de la jaquette est saturé de détails et
ne se laisse pas déchiffrer facilement.
Le menu, qui s’ouvre sur une superbe animation, alterne des
plages animées et sonorisées et de simples fonds d’écran ; les
sous-menus sont pléthore et différents à chaque fois, c’est
plutôt agréable.
Derniers regrets tout de même, on aurait aimé quelques
transitions animées, un peu comme sur un collector.
Voilà une édition qui, sur un seul disque, réussit le pari -
épatant - de regrouper le maximum de bonus ; une galette que
les cinéphiles attendent.
Commençons par la face A du DVD-18 avec le commentaire du
réalisateur non sous-titré (s’il vous plait Messieurs les
éditeurs, pourriez-vous penser aux cinéphiles récalcitrants à
la langue de Shakespeare), l’absence de traduction interdit à
beaucoup d’acheteurs de bénéficier de ce bonus, qui, par
conséquent, occupe la place d’une VF mono d’origine qui aurait
réjoui le coeur des amateurs de la première heure.
Toujours de ce côté du disque, on pourra visionner un par un
les onze scènes ou plans inédits qui ont été rajoutés
au nouveau montage. Les sempiternelles filmographies
(ce qui est un minimum) des membres du casting et de l’équipe
technique. Enfin, on appréciera la musique de John Williams
sur une piste isolée, et en 5.1 il vous plait !
Jusqu’à présent c’est riche, mais la face A n’est pas faite de
cette étoffe dont on fait les collectors.
« Superman » gagne ses galons grâce à la face B, sur laquelle on
trouvera des bonus bien consistants, en commençant par
trois making of : tout d’abord « L’envol », qui traite du
développement du projet et de la sélection du casting, il
forme en fait avec le deuxième documentaire (« Les coulisses de
Superman ») un seul making of, les coulisses traitant du
tournage et de la sortie du film. Enfin, « La cape magique » est
un reportage qui revient en détail sur les différents effets
spéciaux utilisés sur le film. Trois reportages (pour un total
d’une heure et demi de vidéo) passionnants et instructifs.
L’autre gros morceau de ces bonus se trouve dans la section
Musiques supplémentaires, où l’on nous propose pas
moins de huit thèmes inédits, ou alternatifs de John Williams,
en 5.1, certains abandonnés par bonheur comme cette version
pop de « Can You Read My Mind » (le monologue intérieur de Lois
Lane lorsqu’elle s’envole dans les bras de son héros au regard
d’acier trempé).
Les tests d’audition n’ont rien à voir avec les
sonotones. Ce n’est pas non plus un optimizer THX. Il s’agit
en fait du casting de Christopher Reeve et de plusieurs
actrices pour les rôles d’Ursa et de Lois Lane. sur cette
dernière, une option permet de visionner les bouts d’essais
avec le commentaire du directeur du casting (toujours non
sous-titré).
Deux scènes inédites viennent encore enrichir le DVD,
elles se renvoient l’une l’autre et ne sont pas vraiment
essentielles au film.
Enfin, l’édition se conclut sur une série de bandes-
annonces cinéma, dont un trailer qui ne dévoile rien et
des spots TV promotionnels.
Que dire sinon sublime ? Evidemment, le film datant de 1978, l’image n’a pas la précision de Star Wars - Episode I : La Menace fantôme, mais quelle luminosité, quelles couleurs ! C’est un travail de restauration digne des « Dents de la mer » que Warner nous sert, sublimée par une compression jamais prise à défaut.
Venons-en tout de suite au sujet qui fâche, en l’occurrence
l’absence de la VF d’origine, dont les voix typées et très
cartoons étaient un véritable régal. Hélas,
après Rencontres du troisième type, « Superman » fait
les frais d’une remise a niveau artistiquement bâclée : les
voix sont en effet trop nettes (elle tranchent avec l’ambiance
du film) et ont le gros défaut de toutes se ressembler.
Techniquement parlant, la remastérisation 5.1 est réussie et
riche en effet, les surround sont constamment sollicitées et
les ambiances précises. Certes, ce n’est pas non plus
l’abattage de Star Wars - Episode I : La Menace fantôme, mais pour un film de cet
âge c’est une réussite.
La VO et la VF sont à niveau égal, seuls les doublages les
différencient : trop présents sur la VF ils sont un peu
étouffés sur la VO.
En fait, avec les scènes supplémentaires, « Superman » c’est
deux heures et demie de grand spectacle.