La Dernière séance (1971) : le test complet du DVD

The Last Picture Show

Director's Cut

Réalisé par Peter Bogdanovich
Avec Timothy Bottoms, Jeff Bridges et Ellen Burstyn

Édité par Sony Pictures

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Le 06/02/2002
Critique

Texas, 1951. Une ville au milieu de nulle part. Deux adolescents au quotidien morose. Une jolie fille un peu garce, une épouse triste et frustrée, un vieux cinéma qui va fermer… Le décor est planté.

Si l’histoire est censée se passer au début des années 50, c’est au milieu des Seventies, en pleine Guerre du Vietnam, que Peter Bogdanovich a réalisé son film… et ce n’est pas un hasard. En effet, la jeunesse des années « Flower Power » est désabusée par un conflit qui s’enlise.

Pourtant, quel rapport pourrait-il y avoir avec un film qui est supposé se passer plus de vingt ans auparavant ? Le réalisateur américain a peut-être voulu tout simplement évoquer cette morosité et ce malaise de la jeunesse des années 70 à travers celle de teenagers plantés là, vingt ans plus tôt, au beau milieu d’un Texas fantomatique.

Sur fond de Country-Folk (l’omniprésence des chansons de Hank Williams), « La dernière séance » évoque une certaine adolescence américaine, faite de flirts, de fantasme virginal, de promesses brisées.

Le film révéla notamment Jeff Bridges et Cybill Shepherd. Film culte à coup sûr, « The Last Picture Show » - c’est le titre original - préfigure déjà des longs-métrages comme American Graffiti et « Outsiders ».

Une oeuvre singulière, sensible, nostalgique à (re)découvrir.

Présentation - 4,0 / 5

Gaumont Columbia nous a habitués a mieux en matière d’authoring ! Mais comme apparemment ce film n’intéressera pas un public de « la génération techno », l’éditeur n’a pas souhaité soigner l’animation et le caractère ultra ludique de sa navigation… Ici aucun menu animé ou sonorisé mais uniquement des écrans fixes 4/3 sans originalité. Toutefois, un joli disque sérigraphié évoque l’affiche originale du film.

L’ensemble de ce long-métrage est découpé en 28 chapitres. Encore une fois, on apprécie un découpage aussi généreux car il permet de vraiment bien se repérer dans un film. L’image est en 16/9 anamorphique. Le tout est présenté en mono dans les cinq langues proposées. Les sous-titres sont très nombreux (vingt-et-un au total !). Des suppléments précieux et essentiels sont au rendez-vous.

Une bonne édition qui aurait toutefois mérité plus d’imagination dans sa navigation.

Bonus - 4,5 / 5

Du classique tout d’abord avec trois bandes-annonces (VOST) : Starman de John Carpenter avec, entre autres, Jeff Bridges, Le Ciel peut attendre où l’on retrouve Cybill Shepherd, et enfin « La dernière séance ».

Quelques filmographies sélectives et ensuite on entre dans le vif du sujet avec tout d’abord un document de près d’une heure (VOST) intitulé Génèse du film, où le réalisateur Peter Bogdanovich porte un regard nostalgique sur son film : il nous confie ses quelques difficultés à adapter le roman éponyme duquel est tiré son film mais il revient aussi sur sa rencontre avec l’ex-top model Cybill Shepherd et Jeff Bridges. Ces deux acteurs apportent également leur témoignage.

Regard d’un cinéaste est un document d’environ six minutes (VOST) où, trois ans après la sortie de son film, Bogdanovich évoquait son long-métrage : y sont révélées des choses tout aussi intéressantes que dans « Génèse d’un film » : le tournage particulier de certaines scènes, le jeu des acteurs, les références cinématographiques et les raisons pour lesquelles le film avait été raccourci pour qu’il ne dépasse pas les deux heures (rappelons que Columbia nous offre en DVD la version « Director’s cut »).

Seule ombre au tableau : l’absence d’un commentaire audio du réalisateur.

Image - 4,0 / 5

Tourné volontairement en noir et blanc, l’atmosphère souhaitée par le réalisateur est aujourd’hui magnifiée dans ce DVD à la copie lumineuse, très bien contrastée et propre. Même si l’on n’atteint pas la qualité visuelle d’éditions DVD zone 2 telles que Citizen Kane ou Certains l’aiment chaud, la copie est très belle et sans scintillements majeurs.

Son - 3,5 / 5

Un bon mono clair et assez dynamique que ce soit en VO, en VF, en version allemande ou en version espagnole. Seule, la piste italienne est un peu en-dessous de ses homologues. En effet, elle est plus sourde et les bruitages semblent par instants trop étouffés.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic TX PK20F 16/9 82 cm 100 Hz
  • Sony 535
  • Sony STR-DE 545
  • Enceintes Sony : frontales (SS MF415), Surround et centrale (SS CR290), caisson de graves Sony SAW M
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 2 avril 2019
Cette chronique tendre et désenchantée du lent assoupissement d’une petite ville du Texas, le troisième film de Peter Bogdanovich et probablement son chef-d’œuvre, est devenu un classique du cinéma grâce au talent instinctif du réalisateur, au scénario de Dalton Trumbo et au choix inspiré de jeunes acteurs qui n’allaient pas tarder à faire parler d’eux.
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Georges
Le 12 juin 2005
Un film magnifique aux acteurs justes et à la langueur aussi prenante que le noir et blanc de la photo. Une chronique humaine sur la vie de jeunes gens dans une ville texane quasi fantôme au tout début des années 50. Ici pas d'effets appuyés, juste une magnifique direction d'acteurs: Jeff Bridges, Timothy Bottoms, Ellen Burstyn et d'autres. La ville est un personnage à part entière, elle cache des secrets, des solitudes et des hypocrisies dans cette amérique profonde figée dans ses traditions (football, exploitation du pétrole...). Un film majeur à découvrir.

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