Réalisé par Joseph M. Newman
Avec
Jeff Morrow, Faith Domergue et Rex Reason
Édité par Swift Productions
Lorsque le scientifique Charles Meacham, spécialisé en transmutation, reçoit d’étranges condensateurs miniaturisés et un guide de montage, sa curiosité le pousse à suivre les instructions. Il construit un « interociteur », appareil de vidéotransmission sophistiqué. Le professeur Exeter y apparait, l’invitant à venir travailler sur un projet spécial. Il ne se doute pas que cet étrange personnage vient de la planète Métaluna, en guerre contre les Zahgons…
METALUNA FOREVER
Au panthéon des classiques de la SF des années 50, le film qui vient se classer juste derrière Planète interdite est bel et bien Les survivants de l’infini (This Island Earth - 1955). Oeuvre-source de toute une lignée d’invasion extra-terrestres, de mutants à gros cerveaux et autres messages anti-nucléaires ou anti-communistes, le film de Joseph M. Newman (terminé par Jack Arnold) peut se targuer d’avoir autant terrorisé qu’inspiré des générations de spectateurs et cinéastes. Entre les invasions franchement belliqueuses et les films pacifistes de l’époque, Les survivants de l’infini vient se caler quelque part au milieu avec sa population extraterrestre « chassée » de sa propre planète et qui voudrait trouver asile sur la Terre, d’où « l’île » du titre original.
Il est évidemment totalement incongru de mesurer Les survivants de l’infini avec la SF d’aujourd’hui. Il faut absolument se souvenir du contexte pour se rendre compte de l’impact visuel du film avec son Technicolor surréaliste et ses effets spéciaux qui mixaient toutes les techniques connues de l’époque, des peintures sur verre aux incrustations en passant par les maquillages des Métaluniens et du fameux mutant à grosse tête.
Bien sûr, le film se met en place très lentement et il faut attendre le dernier quart d’heure pour avoir son lot d’action spatiale… mais là aussi, les budgets de l’époque imposaient une certaine retenue menant à un bouquet final qui marquait profondément le spectateur. Pour ma part, je me revois encore tremblant devant mon petit écran de « La dernière séance » ou du « Cinéma de minuit », face à ce mutant peu recommandable qui fut longtemps mon seul souvenir de ce film. Efficace, non ?
Surétui au verni sélectif, sérigraphie de qualité, menus animés, sonorisés et en 16/9ème… le deuxième titre de la collection « Il était une fois Hollywood » est prometteur. Mais la technique ne suit pas, les bonus pas franchement non plus… Dommage.
Passons rapidement sur les 3 bio-filmographies un peu courtes
et sur la présentation de 3 autres titres du catalogue Swift
pour nous concentrer sur ce qui aurait du être un morceau de
choix, à savoir, l’intervention de Mr Patrick « Cinéma de minuit »
Brion, spécialiste s’il en est !
Véritable encyclopédie vivante, auteur de nombreux livres sur
différents genres du cinéma, Patrick Brion semble ici pris au
dépourvu, bafouille, tousse (merci le montage), s’emmêle les
pinceaux et part dans tous les sens… quel dommage ! Une
préparation plus importante, un montage plus serré et surtout
quelques illustrations auraient pu donner un peu de tonus à
ces 17 minutes très brouillonnes…
Ouch ! Entre un fourmillement omniprésent et une compression assez violente, il ne reste pas grand chose pour le plaisir des yeux… grande diagonale d’écran s’abstenir. De plus, le master utilisé est très bizarrement cadré, dès le début du film, au logo Universal, on voit bien que le haut et le bas de l’image ont été raccourcis. Une rapide comparaison avec le DVD zone 1 termine de nous convaincre que l’image a été violemment recadrée.
La VO s’en sort plutôt bien malgré son âge et ne présente pas de problème particulier. La VF, en revanche, est comme souvent, plutôt plate et semble même avoir été refaite récemment sans grande conviction…