Réalisé par Shusuke Kaneko
Avec
Tatsuya Fujiwara, Ken'ichi Matsuyama et Asaka Seto
Édité par Kazé Animation
On dit parfois que la plume est plus forte que l’épée. Cette
phrase trouve une signification littérale dans Death
Note, l’une des sagas les plus originales du manga
japonais, qui a connu une adaptation animée et désormais
filmique (un remake hollywoodien est aussi dans les starting
blocks).
Le Death Note est un carnet noir. Ou, plus précisement, le
pouvoir de vie et de mort sur chaque être humain sur
Terre. Il suffit d’y écrire un nom et d’avoir l’image de la
personne en tête, pour que celle-ci meure. La cause par défaut
du décès est la crise cardiaque, mais on peut être créatifs. À
partir du moment où un nom est écrit dans le carnet, il n’y a
plus de marche arrière, et plus rien ne pourra sauver la
victime d’une mort certaine.
Un exemplaire du Carnet de la Mort tombe entre les mains de
Light Yagami, un brillant étudiant promis à une carrière dans
la police japonaise et désabusé par le crime qui ronge la
société. Le Death Note remplace vite les manuels du code
pénal ; Light décide d’exécuter les criminels qui échappent à
la justice, dans l’espoir de bâtir un monde meilleur. Mais il
dévient en même temps le pire des dictateurs, un tueur en
série qui efface de la planète quiconque s’oppose à sa vision
du monde.
Un seul homme possède l’intellect nécessaire pour démasquer
Light Yagami : le mystérieux investigateur « L », qui cache sa
véritable identité. La partie d’échecs entre Light et L est
lancée, et chacun devra se surpasser en déductions et
manipulations pour découvrir l’identité de l’autre, dans un
jeu mortel où l’enjeu est le libre arbitre de l’humanité…
Le succès de Death Note s’explique avant tout par
l’intelligence et la subtilité du manga de Tsugumi Ohba.
Chaque lecteur ou spectateur est pris à témoin dans la
maestria de L et Light, qui s’affrontent à coups de neurones
pour concocter des pièges et manipulations plus diaboliques
les uns que les autres.
En même temps, Death Note déjoue facilement le
traquenard de « l’histoire de vigilantes » et s’interroge sur
les conséquences sociales et humaines du pouvoir absolu. Le
pouvoir corrompt plus vite lorsque son détenteur ne voit pas
le sang de ses victimes - juste l’encre noire qui lui a servi
à marquer leurs noms. C’est la thèse des 2 films, qui
ignorent les personnages et développements parallèles de
l’histoire, pour ne retenir que le résultat du passage du
héros et du méchant : le rêve fou d’un homme qui se croyait
Dieu et la détermination de son opposant, qui ne connaîtra
aucune limite pour l’arrêter.
Un simple surétui cartonné avec les 2 double DVD des films en
boîtier keep case traditionnel. Venant de la part de l’éditeur
qui nous a habitué aux plus belles pièces de collection du
DVD en France, l’assemblage est un peu juste.
Ca va nettement mieux avec l’exécution artistique, qui reprend
dans les menus l’imagerie de Death Note. Kaze a fait le bon
choix en composant ce bipack à partir des éditions collector
individuelles, qui offriront aux acheteurs un aperçu complet
des coulisses des adaptations filmiques en
« live action » de la saga.
Dommage pour la disparition des livrets des DVD unitaires.
La pièce de résistance de chaque film est un long
making of - respectivement de 50’ et 69’ (et en VOST).
Ce sont en fait de véritables carnets de tournage -
accessibles à la volée ou par chapitrage. Le premier
documentaire détaille également la conception par ordinateur
des Dieux de la Mort Ryuk et Rem (motion capture,
modélisations d’après le manga, etc.).
Le 1er film inclut aussi un module de Rushes (13’13”),
qui complémente le Making of.
Le reste des bonus se limite essentiellement à du
fan service : une conférence de presse, quelques
présentations des films aux avant-premières et une
petite interview parodique des acteurs qui jouent Light
Yagami et L. Ces éléments n’apportent pas un éclairage
complémentaire des 2 films, mais nous aideront à mesurer le
phénomène du concept de Death Note.
Sur les disques 1 de chaque film, on retrouve pour finir une
sélection de bandes-annonces Kaze et les crédits
des galettes.
Un bon encodage avec une colorimétrie qui respecte les tons atténués du film. Même si certains décors reprennent les conceptions graphiques du manga, les cinéastes ont opté pour une incrustation du récit dans le Japon au quotidien. La narration visuelle n’est plus la même : la série animée s’appuie sur des tons contrastés pour séparer le bien du mal, tandis que les films se concentrent sur les conséquences du Death Note, et sur ses victimes.
Juste des pistes 2.0 en VF et VO, mais avec une dynamique et
une précision qui dépassent la platitude de certains 5.1.
Notre préférence « artistique » va vers la version originale,
beaucoup plus dramatique que le doublage français. Les puristes
grinceront des dents en découvrant que sur le deuxième film,
le nom de Misa-Misa a été francisé en « Ming-Ming » !
Notons que les sous-titres sont imposés et qu’il n’est pas
possible de changer de langue à la volée.