Réalisé par Elie Chouraqui
Avec
Pédro Alves, Lisbet Guldbaek et Daniel Lévi
Édité par Mercury Records
Une comédie musicale ? Un opéra rock ?… pas tout à fait.
Des mots comme Péplum, superproduction au message universel
définiraient mieux ce spectacle musical.
Pourtant, derrière tout ce déploiement assez tape-à-l’oeil,
que nous reste-t-il ? Les chansons du trio Obispo-Florence-
Guirao ?
Enlevez les « tubes » radiophoniques savamment matraqués, les
autres titres parviennent difficilement à se faire une place
au soleil…
Avec un sujet si propice à l’émotion, Obispo, Chouraqui et
leurs amis semblent avoir voulu tellement nous époustoufler,
nous en mettre plein la vue que cette même émotion, tant
attendue, n’est pas vraiment au rendez-vous…
Cette surabondance de costumes clinquants, de décors
pharaoniques, de danseurs virevoltants masque mal certains
creux musicaux… des morceaux écrits apparemment dans
l’urgence d’une commande opportuniste surfant sur le succès -
amplement mérité - de Notre Dame de Paris. Les chanteurs et
chanteuses de ce spectacle se débattent trop souvent avec un
orchestre qui joue trop fort et surtout qui semble, à certains
moments, hors ton et hors mesure… un problème de balance
avant le concert ? Tout cela n’a pas empêché le succès annoncé
d’être au rendez-vous…
Pour terminer, j’emprunterai ces quelques mots d’Yvette
Guilbert, une chanteuse très connue en France au début du
siècle dernier et qui a écrit un livre intitulé « L’art de
chanter une chanson ». Voici ses mots… ses commandements :
pour être artiste, connais ton prochain comme toi-même, pour
avoir du génie, aime-le comme toi-même, pour être immortel,
adore Dieu, chante ses louanges, admire ce qu’il a créé. Nous,
arrachons-nous à l’argent, à l’étroitesse de la pensée,
libérons-nous de tout ce qui n’est pas l’enfantement de la
beauté, le travail sera notre luxe…
Présentée dans un boîtier Amaray classique, la jaquette
mentionne au verso le chapitrage des chansons (29 au total),
les différentes pistes sonores (DD 5.1, PCM stéréo), la
présence de sous-titres (en français, en anglais, en
espagnol), l’utilisation du noir et blanc et la durée
approximative du spectacle. Elle indique également l’existence
de suppléments réellement présents sur ce DVD.
En ouvrant le boîtier, on découvre un disque sérigraphié.
L’image est un 16/9 anamorphique. Les menus sont musicaux et
animés. Ils sont assez fluides et proposent une navigation
claire qui conserve l’esprit de ce concert. En résumé, il
s’agit là d’un produit plutôt soigné.
Commençons tout d’abord par un making-of intitulé « Les
coulisses de la préparation du spectacle ». Ce document,
qui survole les périodes d’enregistrement, d’élaboration des
costumes, de répétitions pour arriver au soir de la Première
publique évoque bien plus qu’il n’explique ce qu’a été
l’élaboration d’un tel projet. Une petite dizaine de minutes
et c’est fini… Décevant !
Encore plus décevante est cette présentation du
casting. Alors qu’il aurait été sympathique de voir les
premiers essais des chanteurs et danseurs, on nous sert une
galerie de portraits sans aucun commentaire ni explication…
Vous pourrez toujours vous rattraper en visionnant les clips
des quatre extraits sortis en single et terminer par un spot
promotionnel pour le cinéma.
A l’arrivée, le travail d’agrémentation réalisé pour cette
édition DVD est assez bâclé.
De ce côté, il n’y a rien à reprocher à cette édition. Un 16/9 anamorphique, c’est très appréciable sur un DVD musical ! Pourquoi ne sont-ils pas tous filmés de cette façon ? En ce qui concerne les couleurs, tout est parfaitement étalonné, joliment contrasté et précis.
Cela s’annonce bien… Dès les premières mesures orchestrales
qui introduisent le spectacle, on se dit que l’on va assister,
chez soi, à une expérience acoustique exceptionnelle, tant
l’ensemble est vraiment fin et dynamique…
Malheureusement, on va vite opter pour la simple piste PCM
Stéréo car les voix, concentrées uniquement sur l’enceinte
centrale, semblent par instants en total décalage avec les
accompagnements musicaux et notamment les arrangements de
cordes qui envahissent un peu trop les enceintes arrière.