Réalisé par Marco Ferreri
Avec
Ugo Tognazzi, Marina Vlady et Walter Giller
Édité par TF1 Studio
En posant une dernière fois pour le photographe en Sainte
Vierge dans sa robe nuptiale, la chaste Regina cachait bien
son jeu : « Un air de sainte nitouche et au lit, c’est une
bombe ! La fine del mondo ! » confie Alfonso à son associé.
Le pauvre Alfonso se retrouve, du jour au lendemain, l’otage
de sa femme et de sa belle famille, une galerie de personnages
pittoresques, avec la tante Mafalda, enfermée dans ses souvenirs
et les photos jaunies (dont celle de l’oncle Giovanni prise au
moment où il avait été dépecé par les Chinois !). Il y a aussi
Igi, frère de Regina, un grand benêt, le père Mariano, à la
main très caressante et deux autre vieilles tantines bigotes.
Très vite dans l’incapacité d’assouvir l’appétit sexuel de sa
jeune épouse, même après s’être gavé d’oeufs durs réputés
aphrodisiaques (surtout après avoir été bénis par Mariano !),
il a recours à des injections d’hormones qui hâteront sa perte.
Puis un jour, Regina l’accueille en tricotant : elle est
enceinte et ne veut plus être touchée. « Ça pourrait le blesser »
dit à son mari celle qui s’est soudain métamorphosée en abeille
reine, « ape regina ».
Marco Ferrerri est, en 1963, au début de sa carrière, après
trois films tournés en Espagne, notamment El cochecito,
édité dans Marco Ferreri - Coffret - La petite voiture + La semence de l’homme + Pipicacadodo qui est indisponible
à l’heure actuelle. Dès ses premiers films, il dépeint, sur le ton
de la comédie et de la dérision, l’amour et la haine, la domination
et la soumission, les rapports difficiles entre les hommes et les
femmes, entre l’individu et la société, les excès ou déviances qui
peuvent conduire au désespoir, voire à la mort, comme celle du
malheureux Alfonso, dévoré par son épouse mante religieuse.
Les piques contre le regard de la religion sur les relations
sexuelles sont nombreuses : Regina (personnage auquel convient
parfaitement la froide beauté de Marina Vlady), encore sa
fiancée, lui présente Sainte Lia, protectrice des jeunes
filles à qui la barbe a soudainement poussé, faisant fuir
celui qui s’apprêtait à lui ravir sa virginité ! Plus tard,
elle montrera à Alfonso, encore vaillant, la chemise de nuit
de sa grand-mère, sur le plastron de laquelle ont été brodés
un angelot et la pieuse devise, poétique trouve-t-elle : « Je
ne le fais pas pour me faire plaisir, mais pour plaire à Dieu ».
Des 33 films qu’a réalisés Marco Ferreri, quatre seulement
sont encore aujourd’hui disponibles en DVD. À la suite de cet
autre volet de la nouvelle collection Passion cinéma (voir la
critique de Possession), une bonne
partie du vide serait comblée par l’édition ou la réédition de
titres comme El cochecito, La donna
scimmia, Marcia nuziale, Dillinger è morto,
La Grande bouffe, Ciao maschio, La casa del sorriso…
Menus très simples.
Choix entre version doublée en français et version originale,
avec sous-titres français optionnels.
On peut activer ou désactiver les sous-titres à la volée, mais
il faut revenir au menu pour changer de version.
12 chapitres.
Plutôt maigrichons ces suppléments.
Deux courts entretiens de Marina Vlady, interrogée par Pierre
Tchernia (extrait de l’émission « Le dernier des cinq » du 20
mai 1973, 1 min. 30), puis de Marco Ferreri (extrait de
l’émission « Édition spéciale » du 15 mai 1973, 1 min. 30) qui
rapproche les thèmes de El cochecito et
de L’ape regina (Le lit conjugal), le tout en noir et blanc et 4/3.
Bande-annonce en 16/9, en italien, sans sous-titres.
La photo en noir et blanc est pratiquement sans taches, avec
un léger grain. Elle manque un peu de contraste.
Remastérisation efficace !
Mono 2.0 pour les deux versions.
Le son est clair, avec très peu de souffle.