Réalisé par Jean-Jacques Annaud
Avec
Jane March, Tony Leung Ka Fai et Frédérique Meininger
Édité par Pathé
Indochine, fin des années 20. Après avoir rencontré le
Chinois, un homme aussi riche que séduisant, une jeune fille
française va découvrir le plaisir de l’amour, et toutes ses
vertus…
Adapter un roman sur grand écran est souvent une tache
difficile. On dénombre beaucoup de ratages, ou de films ne
respectant pas l’oeuvre originale. Mais, le film de Jean-
Jacques Annaud est à ranger du coté des plus belles réussites.
On a l’impression que le livre de Marguerite Duras est tout
simplement passé du papier à la pellicule !
Annaud réalise un film passionnant, poignant, basé sur
l’amour, ses interdits, ses bienfaits et ses contraintes.
L’ingéniosité de sa mise en scène lui permet de créer, avec
facilité, une atmosphère des plus sensuelle comme, par
exemple, cette scène avec, pour seul cadre, deux mains qui se
caressent… Les décors qu’il choisit sont d’une beauté
éblouissante et transforment à merveille les paragraphes du
roman en séquences visuelles.
Jane March et Tony Leung sont envoûtants dans leurs rôles, et
en parfaite osmose avec l’ambiance créé par le film. On sent
une vraie complicité entre eux, sans laquelle, certaines
scènes auraient été impossibles à tourner.
Mais la véritable pièce maîtresse du film, est sans aucun
doute d’avoir confier la narration à Jeanne Moreau, et là
encore, on s’aperçoit du génie de Annaud. Sa voie cassée mais
pourtant si sensuelle et si troublante, nous raconte
l’histoire comme si c’était de réels souvenirs de sa propre
vie… Après avoir vu le film, on ne peut que constater,
qu’elle seule pouvait assumer cette lourde responsabilité…
On se retrouve donc devant un film à voir, et à aimer sans
limites.
Un joli packaging, reprenant l’aspect livre-blanc de l’oeuvre
de Marguerite Duras, renferme le disque somptueusement
sérigraphié en noir et blanc avec les visages des deux amants.
Le DVD s’ouvre sur des menus animés et musicaux sobres, mais
du plus bel effet.
Le Making of nous montre absolument tout ce que l’on a
toujours eu envie de voir sur « L’amant ».
D’abord, Annaud exprime son envie de développer un tel sujet
pour le cinéma, et des thèmes forts qu’il voulu intégrer au
projet. Ensuite, le making of démarre par la pré-production
avec une petite présentation de Gérard Brach, son ami et
scénariste, les repérages, et un entretien surprenant entre
Annaud et un vieil ami du Chinois. Vient ensuite le choix des
acteurs, avec des documents d’époque issus des castings, où
Jane March et Tony Leung se sont pratiquement imposés à
l’évidence aux yeux du réalisateur.
On continue avec un long briefing des techniciens, suivi par
la conception des costumes et la réalisation des décors. Une
fois ces étapes abordées, on termine par le tournage du film
avec les conseils de dernières minutes, les problèmes
technique, les comparaisons avec le story-board…
Tout ce qui nous est montré dans ce making of, ne fait
qu’illustrer au mieux, le travail méthodique et acharné dont
fait preuve Jean-Jacques Annaud sur chacune des ses
réalisations.
L’entretien entre Marguerite Duras et Jean-Jacques
Annaud est un véritable complément au film. Il débute par
un texte écrit par Annaud, où vous trouverez plusieurs
anecdotes surprenantes. et se poursuit ensuite par une
explication lucide et authentique de l’histoire, où ils
évoquent leurs opinions, souvent communes…
Les rushes sont des plans de trois scènes principales
du film, non retenus par le réalisateur.
La partie réservée aux Diaporamas n’est pas en reste,
et propose des images tirées du film, des photos de repérage,
toutes décrites pas de petits textes, et des photos de la
belle Jane March, tenant dans ses mains le livre de Marguerite
Duras.
Restent la bande-annonce offerte en 16/9, et avec la
possibilité de la visionner en VOST ou en VF.
Le gros point noir de l’image vient d’une compression mal maîtrisée. Même si elle donne des couleurs chaudes et une bonne définition, les défauts de compression sont trop voyants sur les arrière-plans. Le reste est bien restitué dans l’ensemble. Dommage, on était en droit d’attendre une compression parfaite.
La versions française en Dolby Surround 4.0 retranscrit bien
l’ambiance du film. Mettant en évidence la voie sublime de
Jeanne Moreau, elle ne délaisse pas la musique parfaitement
restituée par les voies arrière.
La piste en version originale en Dolby Surround 2.0, offre un
relief moins poussé. Les enceintes arrière se font moins
sentir, et la bande son perd de son intensité…
Ce n’est pas avec la piste française remasterisée avec le
procédé Arkamys en 5.1, qu’on adhérera à cette technique. Elle
n’apporte rien de plus par rapport à la piste en 4.0. Les
arrières, pourtant remixées en stéréo, sont même moins
précises !