Réalisé par John Woo
Avec
Chow Yun-Fat, Danny Lee et Sally Yeh
Édité par HK Vidéo
John est un tueur professionnel aguerri qui travaille en solo.
Lors de l’exécution d’un contrat, il blesse accidentellement
aux yeux une jeune chanteuse, Jenny. Rongé par les remords,
John n’a de cesse de se racheter. Il accepte d’éliminer un
parrain des Triades afin de réunir la somme nécessaire à la
transplantation de cornée dont Jenny à besoin. L’affaire
tourne mal et John se retrouve à la fois poursuivi par ses
employeurs et par un policier acharné, l’inspecteur Li. Dans
la course-poursuite qui s’engage, les deux hommes apprendront
pourtant à se respecter au point de s’allier…
Ce film, interdit aux moins de 16 ans, est très ambigu. A la
fois noble dans ses sentiments (une personne qui fait du mal
et qui essaye de se racheter, une amitié qui se créé entre
deux ennemis), mais aussi qui présente beaucoup de scènes
violentes, filmées durement, qui donnent lieu à des gunfights
incroyables.
Le réalisateur prend un malin plaisir à nous faire apprécier
le héros (Chow Yun-Fat, dans un très grand rôle) alors que son
métier, lui, n’est pas très appréciable. La mise en scène
dynamique de John Woo fait de ce film une pièce majeure du
cinéma asiatique. A noter que le thème musical présent dans le
long-métrage et bien plus longtemps dans notre tête, est très
réussi…
D’emblée, la présentation du coffret est excellente. Un
boîtier cartonné contenant 4 volets renferme les deux DVD de
l’édition. Une fois un des deux disques rentré dans le
lecteur, une introduction reprenant des éléments clés du film
nous accueille pour laisser place à des menus fixes, à part
pour le menu chapitres, mais sonorisés (par l’excellent thème
du film).
Les menus sont identiques aux deux DVD, ils ont la même
qualité esthétique, ce qui est un très bon point de la part
d’un petit studio comme HK Vidéo. Petit bémol, le second DVD
présente une version cantonaise du film, avec des sous-titres
français placés sur un rectangle gris, horrible, qui gâche un
quart de l’image, qui a pour but de cacher les sous-
titres incrustés dans l’image originale (là au moins, c’est
réussi)…
Il est quand même possible d’enlever les sous-titres Français
et de profiter du film avec des sous-titres anglais et chinois
bien mieux inclus dans le film (l’un en dessous de l’autre)…
Cette édition mérite amplement son appelation collector. Le
plus gros supplément, qui occupe un DVD complet, est le
director’s cut du film, avec 20 minutes de scènes
supplémentaires. En plus de ce gros supplément qui plaira aux
fans de John Woo (dont moi), il y a 9 bandes-annonces
de plusieurs films Hong-Kongais tirés de la collection d’HK
Vidéo, sortis ou à paraître.
Le premier DVD, qui est quand même le principal de cette
édition, offre un making of d’une demi-heure, subdivisé
en quatre chapitres. On apprend vraiment beaucoup de choses
sur le film, grâce surtout aux interviews de John Woo et du
producteur du film. Le documentaire aborde l’influence du
cinéma Français sur John Woo pour la réalisation du film
(Jean-Claude Melville en particulier), et aussi l’isolement
dans lequel le réalisateur se trouvait en tournant ce long-
métrage, face à l’incompréhension de ses collègues pour savoir
où il voulait en venir… Ce supplément aurait du être
complété d’un commentaire audio, mais ce n’est pas le
cas.
Une galerie de photos pas indispensables, des
filmographies et trois bandes-annonces de durées
variables, avec des montages différents, viennent compléter ce
disque. Finalement, on appuie sur le bouton d’arrêt du lecteur
DVD avec satisfaction, et la certitude d’avoir réalisé un très
bel achat..
Ce qui est clair, c’est que l’image de ce DVD aurait été
considérée comme bâclée pour une production Hollywoodienne
tournée à la même époque. Néanmoins, vu l’apparent dédain que
les studios asiatiques ont pour la conservation de leurs
masters, on ne s’étonne pas, malgré le grand professionnalisme
de HK Vidéo, que l’image est assez sale, et présente souvent
des défauts de compression, des tâches ou des rayures, au fil
de la projection.
A côté de ça, les contrastes sont bien employés, et la
définition reste correcte. Dommage que le film présent sur le
second DVD (director’s cut) soit encore plus mal conservé que
la première version, ce qui donne une image clairement moins
belle et fouillie.
Ici, pas de versions multicanaux, les pistes audio sont
uniquement en Mono d’origine. C’est un choix de HK Vidéo
qui semble judicieux, même si il aurait été intéressant de
voir ce que donne le film en 5.1.
Les trois versions Cantonaises (une piste sur le DVD 1 et une
autre sur la version longue du DVD 2) et Françaises sont tout
de même réussies, bien qu’on remarque vite la différence avec
les versions collector remixées en multicanaux des vieux films
américains qui sortent aujourd’hui. La dynamique est très
limitée et il y a aussi pas mal de défauts caractéristiques
d’une piste mono (souffle, légères saturations).