Pearl Harbor (2001) : le test complet du DVD

Édition Collector

Réalisé par Michael Bay
Avec Ben Affleck, Josh Hartnett et Kate Beckinsale

Édité par Touchstone Home Video

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Le 19/12/2001
Critique

On peut le dire, « Pearl Harbor » est un film qui n’aurait pas pu être mis en chantier après le 11 septembre 2001. En effet, la grosse machine Bruckheimer-Bay esthétise la guerre au possible et la rend, par conséquent, irréelle.

Cinématographiquement parlant, le film est excellent. Ce long (très long) métrage bénéficie d’une réalisation dynamique et moins épileptique que le précédent opus de Michael Bay, Armageddon. Vous passerez trois agréables heures de visionnage, bien que le début ait un peu de mal à décoller (pour un raid aérien ça le fait pas). Nous avouerons, sans honte, avoir beaucoup aimé.

Mais d’un point de vue éthique, on pourra reprocher au réalisateur (il n’a pas encore l’étoffe d’un cinéaste) de mettre en scène des gravures de mode ; tous les acteurs sont trop beaux, trop parfaits (hormis Red, un aviateur laid et bègue, le meilleur second rôle, et sûrement le meilleur acteur du film) aux réactions trop héroïques. Les Américains seraient-ils tous un modèle de perfection ? Où est l’Américain obèse, le pleutre, le raciste ? Bien sûr, c’est une liste de lieux communs, mais quinze lieux communs créent une photographie bien plus réaliste de la société américaine de cette époque que les héros au menton carré que nous sert le film.

En fin de compte, l’emploi de Ben Affleck, véritable Américain à la mâchoire carrée, s’avère peu payant. Certes, il est beau dans son uniforme d’aviateur, mais quel jeu subtil ! Il fronce les sourcils, louche et garde la bouche ouverte : il est en colère… ou alors il vient de comprendre un truc, ou essaye t-il de lire son rôle sur le prompteur, bref c’est le contexte qui permet de déchiffrer ce qu’il tente d’exprimer et non son talent d’acteur.

Bien sûr, la discrimination raciale n’existait pas dans l’armée américaine, et si les blacks sont cantonnés au rôle de cuistots, tout le navire est fier d’eux. Une courte scène fait comprendre que Miller (Cuba Gooding, jr) est un peut aigri par le fait qu’il n’ait jamais eu l’occasion de manier un fusil, mais dans une scène suivante, il félicite son capitaine mourant de l’avoir bien formé (à servir le café, tu parles !).

On notera aussi que, selon Michael Bay, Hawaï n’est peuplé que d’Américains blancs. A aucun moment on ne distingue le moindre autochtone. Il transforme l’île paradisiaque en lieu interchangeable avec la Floride ou la Californie. Plus qu’une enclave américaine ; c’est un bout de l’Amérique WASP qui y est mis en scène.

Le point de vue japonais est quelque peu (mal)traité. En fait, on ne voit du Japon que des réunions de guerre, des généraux belliqueux et des aviateurs kamikazes avant l’heure. Auxquelles on oppose la vie à Pearl Harbor, candide et insouciante, où les militaires ne pensent qu’à surfer et tomber les filles. Quelle justesse dans les propos.

Michael Bay est un bon faiseur, et tous ses films traduisent son désir de cinéma, mais la réflexion sur le pouvoir des images lui fait cruellement défaut : il ne sait finalement pas faire la différence entre la commémoration des morts et la réalisation d’une pub pour une grande marque de cola.

Présentation - 4,5 / 5

L’Edition Collector est vendue entourée d’un fourreau cartonné dans lequel un carré découpé permet de voir l’affiche du film : un « zéro » dans la fumée, surmonté des visages des trois personnages principaux. Le recto se contente de résumer le film et récapitule la liste (très courte) des bonus. L’ensemble est plutôt esthétique.

A l’intérieur du boîtier on trouvera deux disques joliment sérigraphiés, et un petit livret récapitulant les chapitres en français et en anglais, plus une note sur le THX nous souhaitant un bon film, chose plutôt agréable.

Les menus sont inspirés par ceux de Il faut sauver le soldat Ryan ou de Gladiator, à savoir des extraits du film bordés de noir et nappés d’une musique doucereuse, de petites lettrines discrètes apparaissent au bas de l’image pour indiquer les différents menus. Tout dans la sobriété. Chaque section est conçue dans cet esprit sur les deux disques de l’Edition Collector.

Bonus - 2,5 / 5

Collector, voilà un terme qui a souvent été usurpé au profit du simple argument marketing. On est loin de l’extraordinaire édition de Blanche Neige et les Sept Nains, qui montre ce dont les décideurs de Buena Vista sont capables lorsqu’ils veulent s’en donner les moyens.

Ici, ce n’est pas le cas. L’éditeur a préféré décliner à l’infini les packagings et les noms d’édition : Pearl Harbor seul, auquel on rajoute un second DVD et il devient l’Edition Collector ; à laquelle on rajoute un DVD du National Geographic pour devenir l’Edition Commémorative. On n’en finit plus. Mais aucune des trois n’est digne ne serait-ce que de The Thing, qui offrait une richesse exceptionnelle sur un seul disque. Alors, de là à supporter la comparaison avec Star Wars - Episode I : La Menace fantôme ou avec Le Retour de la momie !

Enfin, sur le premier disque on trouvera un Optimizer THX. Ne comptez pas sur un commentaire audio. Sinon, il faut se reporter au second disque pour les autres menus.

Le gros morceau de ces bonus est un Making of (50 minutes) un peu lisse, où l’on apprend que tout le monde est super et que tout a marché comme sur des roulettes parce que (l’a-t-on déjà dis ?) tout le monde est super sympa et super compétent et super quelque chose. Dépassement de budget ? Connais pas. Succès mitigé à sa sortie ? Puisqu’on vous dit que tout le monde est sympa, ça ne vous suffit pas ?

Une bonne idée toutefois, le concepteur de ce reportage a pensé à interroger des anciens combattants dont le témoignage apporte une réelle note d’intérêt. On peut ainsi se faire une bonne idée du travail fourni pour la reconstitution.

Le point de vue japonais est un court (très court) reportage de moins de deux minutes sur la justesse que l’on peut attribuer aux scènes japonaises. Inutile de dire qu’il n’y avait pas de quoi faire plus de deux minutes, ou alors il aurait fallu mentir.

Un clip vidéo, à l’eau de rose, vient essayer d’étayer le disque, mais c’est tellement cul-cul la praline qu’on passe assez vite à autre chose. Le son est un 5.1 peu crédible, et l’image est 4/3 malgré un format cinémascope.

La sempiternelle bande-annonce qui n’est ni en 16/9 ni en 5.1, vient clôturer le tout. Et on reste sur sa faim.

Image - 5,0 / 5

Magnifiques ! Quelles couleurs ! Un des plus beaux spectacles disponibles en DVD. Une précision vraiment incroyable, une finesse du détail redoutable. Ainsi, lors du raid aérien sur Pearl Harbor, votre regard ne sait jamais où se porter tant les détails sont foison. On ne regrette qu’une chose : ne pas pouvoir disposer d’un diffuseur plus grand pour pouvoir le visionner. Pensez à rajouter un vidéo-projecteur sur la liste que vous enverrez au Père Noël !

Son - 5,0 / 5

Une bonne VF dans l’ensemble, bourrée d’effets. Mais si on la compare à la VO (chose qui n’est pas facile car il n’est pas possible de changer de langue à la volée), on remarquera que les voix originales se fondent mieux dans l’ambiance générale (c’est ce que l’on appelle une vérité de La Palice), et, surtout, que cette dernière est plus riche en basse, ce qui change pas mal les choses en fait. Ainsi, lorsqu’un avion vous survole, dans la VF il semble passer au-dessus de vous, alors qu’en VO il semble vous frôler littéralement.

Bien sûr, le gros morceau du film (si j’ose dire), c’est le raid aérien sur Pearl Harbor (d’un autre côté, c’est ce qui est indiqué dans le titre) ; et c’est près de trente minutes d’effets à gogo, une vrai démonstration de puissance du multicanaux. Cela justifierait presque le troc de votre système Pro-logic pour un système 5.1. Ça décoiffe !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Samsung 16/9 70 cm
  • Sharp DV-560S
  • Pioneer 609 RDS
  • Pack JBL SCS 75
Note du disque
Avis

Moyenne

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5
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ouioui
Le 15 février 2015
Pas de commentaire.
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bertrand
Le 6 mars 2005
que du plaisir ; je vous assure ce film est a classer parmis vos prochains achat.
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CEDRIC
Le 6 novembre 2003
Pas de commentaire.

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