Réalisé par Mike Figgis
Avec
Saffron Burrows, Salma Hayek et Stellan Skarsgård
Édité par H2F
Chassés-croisés à Hollywood… Jusqu’à là, le scénario sent le
déjà vu. Mais, attention, ne zappez pas dès les premières
mesures car une nouvelle expérience s’ouvre à vous. Un écran
divisé en quatre parties égales… autant d’histoires qui se
jouent en temps réel : pari osé mais totalement maîtrisé par
le réalisateur de Leaving Las Vegas, Mike Figgis.
« Timecode » est une expérience cinématographique unique en son
genre qui joue avec nos sens. Le film parfait ? Peut-être…
Bien évidemment si la trame scénaristique ne varie pas -
quoique… - chaque visionnage du film est différent. Par
quels moments de l’histoire serons-nous inconsciemment attirés
? Aurions-nous décidé de porter notre attention sur les mêmes
cases la fois suivante ? Bien sûr, le réalisateur est un petit
malin. Il sait habilement nous guider ou plutôt nous détourner
grâce à certains effets « sournois » - une scène sexy avec Salma
Hayek est, il faut l’avouer, difficile à ne pas regarder !
Certes, pour réussir un tel projet, il fallait une maîtrise
totale du story-board, qui, en réalité, ne tenait que sur un
simple papier ! Mike Figgis a dispatché dans Los Angeles
quatre équipes qui ont filmé les scènes en simultanée et où
les acteurs, à la demande du réalisateur, ont alors improvisé
leur rôle suivant une trame scénaristique flexible et
évolutive.
Reconnaissons que les premières minutes du film sont
difficiles à suivre. Notre esprit s’affole surtout lorsqu’il
s’agit de choisir la case à regarder alors qu’il se passe des
choses dans les trois autres. Néanmoins, l’énorme travail
effectué sur le son multicanal nous oriente aisément.
Pour la petite histoire, en l’espace de deux semaines, le film
a été tourné vingt-trois fois dans son intégralité ! La
version projetée correspond à la dernière prise… Un
investissement donc pour les acteurs du film mais qui, au vu
du résultat, ont eu raison de croire au projet de Mike Figgis
!
Présentée dans un boîtier Amaray en plastique blanc, cette
édition s’ouvre sur un splash screen et un menu 4/3 sonorisé
et animé. Les sous-menus suivent la même voie.
L’ensemble de l’oeuvre n’est pas chapitré. « Timecode » ne se
joue qu’en un seul acte. C’est un parti pris assez logique
mais gênant. En effet, puisque ni les langues ni les sous-
titres ne sont zappables à la volée, lorsque l’on repasse par
le menu audio et l’on change de langage, le film redémarre
automatiquement depuis le début.
Ce long-métrage présenté, en DD 5.1, comporte des sous-titres
français imposés sur la VO. Enfin, on sera séduit par un
disque à jolie sérigraphie.
Une édition sur ce point inférieure à son homologue nord-
américaine.
Exit l’option permettant de sélectionner la case qu’on voulait
écouter, exit aussi la première prise du film.
L’édition Zone 2 conserve un making of « Journal du
réalisateur » relativement intéressant dans lequel Mike
Figgis joue de la trompette… mais surtout s’explique sur son
projet en compagnie des acteurs du film. On y découvre, entre
autres choses, le papier qui servait de simple base
scénaristique au film.
Le commentaire audio de Mike Figgis, sous forme
d’entretien, nous révèle quelques anecdotes savoureuses sur le
tournage.
Enfin, trois bandes-annonces nous sont offertes :
« Timecode », Un Jeu d’enfants, et New Year’s Day.
Un écran divisé en quatre parties égales, un tournage en DV… Du très beau travail, tout simplement.
On comprend aisément l’importance de la piste sonore au regard
d’un tel projet. Elle est davantage explicative que simplement
décorative.
VF et VO, toutes deux en DD 5.1, ont pour point commun une
localisation multicanaux extrêmement précise. On apprécie une
excellente répartition des dialogues de chaque case, des
bruitages et de la musique. Un léger avantage tout de même à
la VO, un « poil » plus ronde. Seul petit regret, on aurait
souhaité une plus grand dynamique au niveau des dialogues.
Toutefois, c’est un parti pris artistique. Lors de la sortie
en salles du film, le rendu sonore était déjà le même.