Réalisé par Simon West
Avec
Angelina Jolie, Jon Voight et Iain Glen
Édité par Paramount Pictures France
Une fille, deux Colts, des trésors à découvrir, et les arcanes
magies du Wonderbra. Le ton est donné : l’héroïne de la saga
des jeux vidéos d’Eidos et Core devient Angelina Jolie, dans
cette première escapade cinématographique de Lara Croft.
Une escapade qui gagne une fluidité impressionnante, mais perd
son âme. Simon West voulait transposer les pixels de Lara,
tout en s’éloignant des clichés indianajonesques. Mission
accomplie, mais où est le film ? A différence de son précédent
Les Ailes de l’enfer, le réalisateur nous rassure
que tout est « safe » : il n’y a pas de bobos, pas de cadavres,
pas de formes de Lara trop déshabillées, pas de méchants dans
le vrai sens du mot.
Ce qu’il y a en revanche, est une Angelina Jolie qui se donne
à fond pour restituer l’élasticité de sa contrepartie
virtuelle, et des scènes fragmentées à voir et revoir
séparément. Peut-être que l’objectif était ceci : faire un
film dont on visionne et apprécie les pièces détachables,
mais pas son ensemble..
D’habitude minimaliste avec ses sujets, Paramount trouve ici
l’occasion de se déchaîner. Un packaging très lisible et
réussi, et on atteint vite les menus animés avec des images de
synthèse vertigineuses, qui reprennent les principaux thèmes
du récit.
« Tomb Raider » a été tourné avec le DVD à l’esprit : on le voit
avec la multitude de bonus et plus-produits proposés dans le
lot. L’intégralité du contenu de l’édition Z1 a été reprise et
localisée en français, avec en prime une VF 5.1 bien
détonnante.
La mission est claire : puisque le film a déçu le public,
Paramount essaie de se auto-compenser avec un DVD plus ludique
de la pellicule de Simon West. On peut juste regretter que
l’esprit original des jeux vidéos (la fouille des lieux) a été
mis de coté : l’accès au contenu est facile, trop facile. Même
la quête du bonus caché n’est pas digne d’un énigme
laracroftien…
Certes, ils sont Studio-approved, mais ils tous là, dissimulés
dans les globes de « l’orrery » (la machine à contrôler le temps
du film). Seul leur ordre et descriptions sont un peu
fouillés, ce qui amènera les utilisateurs à se demander par
quoi commencer..
Pour découvrir le DVD dans un ordre logique, on peut commencer
par « Fouillez dans l’univers de Tomb Raider ». Ce making
of de 25’ (en VOST, à l’instar de tous les autres bonus)
donne un aperçu itinérant des dessous du tournage - en
transitant par la Thaïlande ou l’Islande… ce qui montre à
quel point les extérieurs ont été mal exploités dans le film.
Le réalisateur Simon West explique les principales facettes du
tournage dans son commentaire audio. Le ton est assez
distancé, comme s’il lisait un texte plutôt que de réagir à
chaud. On n’apprendra guère sur son style de mise en scène,
mais quelques anecdotes sont intéressants.
On savait qu’il fallait le physique du rôle pour incarner la
star virtuelle, et « L’ingéniosité de Lara Croft » (7’) donne un
aperçu de l’entraînement intensif d’Angelina Jolie.
Cette featurette peut être vue en back-to-back avec celle des
cascades. Tant qu’à faire, il aurait été judicieux de
réunir les deux dans un unique document..
Les 4 scènes coupées (ou des prises alternatives, dans
certains cas) n’apportent pas grand chose au récit, et on
comprend bien pourquoi elles furent supprimées. Même constat
pour le générique alternatif, beaucoup trop sombre et
confus, sans compter le fait qu’il est hors sujet (pas de
trace de pyramides dans le film !). Le tout est présenté au
format 16/9.
Pour tous ceux qui sortent maintenant du frigo-cryogénique, le
mini-documentaire « Etes-vous joueur ? » (8’) est la pour
rappeler les origines de Lara Croft. Les anecdotes sont
parfois croustillants, et en jugeant par le look des créateurs
du jeu, on comprend à quel point la saga est devenue un
trademark « corporate », qui n’a plus grand chose à voir avec
l’esprit ludique du jeu…
L’un des atouts du DVD est la section effets spéciaux,
constituée par 8 mini-featurettes qui analysent les
scènes-clé du film. Un bonus intéressant dans son ensemble -
dommage juste qu’on ne puisse pas voir le tout dans un seul
coup.
Le tour du DVD se termine par le clip vidéo des U2,
« Elevation ». Enfin, pas tout à fait, il manque encore le
bonus caché. Dans l’écran des suppléments, il suffit de
mettre en surbrillance les trois signes serpentins au-dessous
du lien vers le menu, pour accéder à une conversation père-
fille de 2’ entre Thaïlande Jolie et Jon Voight. Pas de
bandes-annonces dans le disque, ce qui est plutôt étonnant.
Les possesseurs de DVD-Rom pourront également accéder à
d’autres goodies, comme une démo jouable, ou l’évolution du
personnage de Lara Croft. L’installation du player InterActual
2.0 est requise pour visionner certains contenus.
L’encodage est parfait, ce qui n’est pas étonnant pour une production de cette envergure. On voit bien à quel point le film est patiné, contrôlé, paramétré. On rêverait de moins de précision et plus d’humanité, mais c’est une autre histoire.
Fusillades, poursuites, statues de pierre qui s’animent : l’exploitation des pistes 5.1 est totale, avec une très grande amplitude des timbres, et des effets qui fusent dans tous les sens. Un spectacle pour les oreilles, avec jeu égal de la VO et la VF.