Silent Running (1972) : le test complet du DVD

Réalisé par Douglas Trumbull
Avec Bruce Dern, Cliff Potts et Ron Rifkin

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 01/04/2002
Critique

Dans l’avenir, la quasi-totalité de la végétation a disparu de la surface terrestre. Seuls quelques vaisseaux spatiaux sont devenus les garants des dernières plantes, cultivées en apesanteur dans d’énormes serres. Procédé plutôt onéreux, qui s’attire le courroux des grandes multinationales. Déjà sur Terre l’on parle de détruire ces bribes de végétation dans l’indifférence générale. Freeman Lowell (Alan Ladd, pas très convaincant), désespéré par une telle perspective, tentera son va-tout pour sauver le reste des arbres : détourner un vaisseau au prix de la vie de ses occupants.

« Silent Running », pour qui ne l’a pas vu, a su conserver une force intacte de conviction et ce même si souvent le discourt écolo-catastrophiste semble un peu excessif. Conte naïf et suranné, « Silent Running » souffre d’un emportement immodéré de la part du réalisateur (emportement propre au début des années 70 : c’est en effet un reproche que l’on peut également faire à « Soleil Vert »).

Mais on aurait tort de penser que Trumbull n’a pas apporté une note de réflexion sur la destruction des écosystèmes : certes la quête du profit à tous crins est nuisible, mais en faisant de son héros un extrémiste à moitié fou, il laisse suinter l’idée que l’avenir de la planète ne réside pas forcément dans les hommes quels qu’ils soient.

Fort de ce constat pour le moins pessimiste, c’est tout naturellement vers les machines que le regard de Trumbull se porte. Vers les majestueux vaisseaux tout d’abord, qu’il filme avec une maestria et une admiration non dissimulée ; quoi de plus normal lorsqu’on sait que Trumbull est le responsable des meilleurs FX des années 70 (2001 : L’Odyssée de l’espace, Rencontres du troisième type, Star Trek : Le film et Blade Runner).

Mais c’est surtout avec les trois petits drones responsables de l’entretien du vaisseau que le cinéaste s’est surpassé. Soudain, de cet amoncellement de ferraille que sont les petit robots surgit une humanité inattendue : alors que le « héros » humain n’éprouve aucune gêne à tuer trois personnes, les drones se recueillent sur la dépouille d’un des leurs. On s’attache tellement aux petits drones que la dernière image du film vous noue la gorge (et ça, il faut le voir, ce n’est pas moi qui vous la racontera) et vous laisse un terrible sentiment de solitude.

Finalement, on apprécie le film pour ce qu’il est : une fable écologiste fort efficace. Pour Trumbull, les hommes sont incapables de mener leurs idées à bien.

Présentation - 2,5 / 5

Une présentation tristounette préside à cette édition vraiment bas de gamme. Le boîtier Amaray est bien moins avenant que la jaquette Zone 1, dont l’affiche était une réussite. Le menu s’ouvre sur le vide intersidéral, et, pour une fois, la forme rejoint le fond, car ce DVD se révèle plein de vide avec ses écrans fixes et muets et une pauvreté d’édition heureusement compensée par un prix qui vous redonne le sourire.

Bonus - 1,0 / 5

On pourrait filer la métaphore sur le néant intersidéral, mais à quoi bon ? On n’en sortirait plus. Faisons sobre mais efficace : la partie suppléments de ce DVD est plus désertique que la planète Mars (finalement j’ai craqué). On se voit offrir une misérable bande-annonce de qualité médiocre.

Que fait-on des sempiternelles notes de production, ou des filmographies qui représentent le minimum syndical pour une édition DVD ?

Image - 3,0 / 5

Une copie sans taches ni rayures, qui aurait gagné à être présentée en 16/9 anamorphique, pour une meilleure définition, et pour pouvoir profiter des sous-titres. Défaut auquel on pourrait ajouter un ensemble parfois un peu fade. Mais le plus rageant est le fait que le film semble recadré (en effet, le titre du film est « mangé » des deux côtés de l’écran).

Son - 3,0 / 5

Une fois n’est pas coutume, c’est la VF qui remporte la palme du son, car la VO, étouffée et peu détaillée, n’offre pas vraiment le minimum requis. On s’étonnera même d’entendre une plus grande variété de bruits d’ambiance sur la VF, alors que d’habitude c’est l’inverse. En fait, il semblerait, à entendre les voix françaises, que le doublage ait été exécuté dans les années ‘80 (on reconnaît notamment très bien la voix française de Bill Paxton) alors que le film est de 1971 ; peut-être trouvera-t-on là l’explication à ce mystère ?

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Samsung 16/9 70 cm
  • Sharp DV-560S
  • Pioneer 609 RDS
  • Pack JBL SCS 75
Note du disque
Avis

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Je donne mon avis !

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Stéphane Leblanc
Le 26 août 2016
Un film de SF culte méconnu du grand public. Une fable spatio-écologique qui prend aux tripes, tant par l'interprétation de Bruce Dern que par la maestra des effets spéciaux assuré par Douglas Trumbull (qui avait déjà fait des merveilles sur 2001, l'odyssée de l'espace). À (re)découvrir d'urgence.
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Franck Brissard
Le 19 août 2016
Pas de commentaire.
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ookami-no-rei
Le 13 décembre 2010
Je suis plutôt d'accord avec la critique de José Aguiar, je me suis fait la même opinion du film et ai ressenti à peu près les mêmes émotions; notamment sur la superbe séquence finale...
En revanche je ne suis pas du tout d'accord avec son avis concernant la bande-son; la VF est à fuir comme la peste, car en plus d'être mal doublée sur le plan technique (synchronisation des lèvres, qualité d'enregistrements des voix fr) elle fausse complétement certain dialogue, voir même le sens de certaine scène à cause d'une lamentable traduction ou de certaines phrases qui ne sont même pas doublées; j'ai en tête le moment où le botaniste Alan fait un bref descriptif de l'état de la planète Terre dans leurs présent, dans la VO il y d'écrit un endroit horrible façon "THX 1138" : "où que l'on aille, la température est de 24°. Tout est pareil. Tous les gens sont exactement pareils. Vous trouvez que c'est une vie ?" puis son collègue lui demande : "Alors pourquoi tu veux y retourner ?" et il répond : "Parce que ça peut encore changer."
Dans la VF cela donne ceci : "Sur la terre en général la température est d'environ 24°... Oui, voilà ce que j'aime, et la plupart des gens sont calmes et paisibles." puis son collègue lui rétorque : "Ben si c'est tellement chouette pourquoi t'y r'tourne pas ?" Alan réponds alors : "il est trop tard pour changer."
Et ce n'est qu'un échantillon... sur l'ensemble du film c'est déplorable, le message s'en trouve complétement faussé; imaginez Yoda qui expliquerai à Luke : "la Force c'est quelque chose que t'as dans les muscles, de la simple matière brut, comme toi" pour la VF de Silent Running c'est le même effet...
Pour ce qui est des sons, le volume est plus haut sur la VF, mais sur la VO, bien que moins détaillé il semble plus naturel...

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