La Fête du feu (2006) : le test complet du DVD

Chaharshanbe-soori

Réalisé par Asghar Farhadi
Avec Hedieh Tehrani, Taraneh Alidoosti et Hamid Farokh-Nejad

Édité par Memento Distribution

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Le 02/12/2011
Critique

L’immense succès d’Une séparation au cinéma (plus de 900.000 entrées en France) a permis de redécouvrir La Fête du feu, l’un des premiers films d’Asghar Farhadi sorti en 2007, qui imposait déjà le réalisateur iranien comme un auteur indispensable à suivre de très près. Dans ce troisième long métrage, la douleur des sentiments, la complexité des relations entre les hommes et les femmes sont au coeur du récit et instaurent une ambiance digne d’un film à suspense. Memento Films se charge de la sortie de La Fête du feu en DVD.

Ce mardi est « Chahar shanbeh souri », une fête du feu plurimillénaire. Rouhi, une jeune aide-ménagère qui vit un bonheur complet et va bientôt se marier, est employée pour la journée chez un jeune couple. Elle découvre un foyer en pleine crise, dont la femme soupçonne son mari de la tromper avec une voisine…

Alors que la fête éponyme bat son plein et fait entendre de multiples petites explosions dans les rues de Téhéran, Asghar Farhadi se focalise sur l’appartement d’un couple en pleine crise vu à travers le regard d’une étrangère. A travers ce conflit intérieur, le réalisateur dresse un constat pessimiste de la classe moyenne (la plus présente dans le pays), en dévoilant qu’il ne faut pas se fier aux apparences et que chaque jugement n’est jamais absolu.

Avec une mise en scène implacable, un scénario brillant et le jeu intense de ses merveilleux comédiens, La Fête du feu, tout comme Une séparation et A propos d’Elly du même réalisateur, implique le spectateur qui s’identifie immédiatement aux personnages féminins et masculins et c’est là toute la force du cinéma d’Asghar Farhadi.

Qu’importe la nationalité, la religion, la classe sociale, l’âge et le sexe, l’être humain, autant dans ce qu’il a de bon que de mauvais, tient la place prépondérante dans le trio de films cités et chaque spectateur peut se mettre à la place de tous les personnages puisque tous les points de vue sont adoptés, sans pour autant que le réalisateur ne porte un seul jugement sur eux. Considéré comme le  » Cassavetes iranien « , Asghar Farhadi signe avec La Fête du feu un film simple en apparence mais transcendé par la prestation spontanée des comédiens qui donnent corps et vie à leurs personnages. Le quasi huis-clos renforce ces impressions d’étouffement, d’angoisse et de perditions ressenties tout du long. Ce cloisonnement des affrontements instaure un suspense progressif basé uniquement sur l’accusation d’un adultère qui gangrène petit à petit toutes les relations, qu’elles soient amoureuses, familiales et même ponctuelles, tandis que les explosions du nouvel an iranien se font entendre dans les rues et font écho à ce qui se joue dans l’appartement principal. Comme un carcan, l’étau se resserre autour des personnages jusqu’aux révélations finales qui ne laisseront aucun des personnages indemnes.

Prix Spécial du jury pour le Meilleur Scénario en 2006 au Festival des 3 Continents de Nantes, bien que découvert après Une séparation pour la plupart des spectateurs, La Fête du feu installe d’emblée Asghar Farhadi dans la cour des grands.

Présentation - 2,0 / 5

Le menu principal fixe et musical reprend le style de l’affiche et ses couleurs. On aurait aimé quelque chose de plus soigné et d’un peu plus emballant que ce menu clair mais triste.

Bonus - 2,5 / 5

Outre la filmographie du réalisateur, un lot de bandes-annonces et un pot-pourri de critiques presse du film, un entretien entre le cinéaste, critique de cinéma à Positif et journaliste N.T. Bing et Asghar Farhadi est également au programme. Dans ce module dense et indispensable, notre interlocuteur s’exprime sur la signification de la fête du feu, une célébration en l’honneur du nouvel an iranien qui se déroule le dernier mardi de l’année. Asghar Farhadi explique que cette fête permet au peuple d’exprimer son mécontentement et ses réserves envers le pouvoir et dresse un parallèle entre les explosions entendues dans la ville (feux d’artifices, pétards) avec l’état psychologique éruptif des personnages de son film. Les personnages sont passés au peigne fin tout comme les thèmes du film, le choix du cadre et du montage.

Image - 3,0 / 5

Le master présenté contient son lot de poussières, de scories et de défauts de pellicule comme si le film datait déjà d’une vingtaine d’années alors qu’il date bel et bien de 2007. Les couleurs sont ternes, les points blancs et noirs mouchètent souvent l’écran, un grain persiste, les contrastes manquent de solidité et nous notons divers fourmillements sur les arrière-plans. Les quelques séquences sombres ou nocturnes apparaissent spongieuses, le teint des interprètes blafard et la dernière bobine tend à faire ressortir tous les défauts constatés.

On ne sait pas où l’éditeur a dégoté cette copie à la colorimétrie variable et délavée, mais nous espérions un peu mieux pour découvrir La Fête du feu. Cependant, la clarté est de mise, les blancs sont lumineux et la copie semble trouver un équilibre convenable à défaut d’être exemplaire.

Son - 3,5 / 5

Proposé en persan 2.0 sous-titré en français, La Fête du feu bénéficie d’un mixage honnête et suffisant, mais qui manque parfois de clarté. Quelques dialogues saturent ou résonnent, les ambiances sonores annexes comme les petites explosions symbolisant la fête éponyme sont omniprésentes et bien rendues.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Multimédia
La Fête du feu
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