La Prima cosa bella (2010) : le test complet du DVD

Été 1971. Anna, jeune mère ravissante et frivole, remporte le concours de beauté d’une station balnéaire. Son tempérament inconséquent et jouisseur rend sa vie de famille quelque peu chaotique. 30 ans plus tard, toujours marqués par cette vie haute en couleurs, Anna et ses enfants, réunis à son chevet, sauront-ils se réconcilier ?

Onzième long métrage de Paolo Virzi en 16 ans, La Prima cosa bella est un film centré sur les valeurs simples et essentielles, les liens familiaux. Histoire chaleureuse impeccablement interprétée et réalisée, cette petite chronique ne révolutionne certes pas le cinéma mais touche le spectateur par sa simplicité et la pudeur des personnages confrontés à des souvenirs qu’ils préféraient avoir oublié. Ce voyage dans le passé, cette confrontation avec ce et ceux qu’ils avaient laissé va finalement les réconcilier avec leur passé et avec eux-mêmes.

Si le réalisateur a posé ses caméras dans sa ville natale de Livourne, il y fait également tourner sa femme, la comédienne Micaela Ramazzotti, découverte dans le très réussi Question de coeur de Francesca Archibugi, qui impose facilement une force de caractère doublée d’une grande sensibilité, un charme et un naturel confondant, qui lui ont valu le Donatello de la meilleure actrice en 2010.

Interprétant le même rôle mais avec trente ans de plus, Stefania Sandrelli, l’une des icônes du cinéma italien des années 60-70 fait le lien avec Nous nous sommes tant aimés d’Ettore Scola qui a grandement influencé Paolo Virzi. La comédienne donne la réplique au génial Valerio Mastandrea, aperçu dans Le Caïman de Nanni Moretti mais révélé en France en 2007 dans Ciao Stefano, qui a lui aussi remporté la précieuse statuette du meilleur acteur pour La Prima cosa bella.

Le parfum de nostalgie des années 70 qui émane de La Prima cosa bella ne laisse évidemment pas de marbre et malgré un rythme plutôt lent, tous les personnages demeurent attachants, le metteur en scène évite tout pathos, le montage croisant le présent avec le passé est très réussi et l’histoire, récompensée par le Donatello du meilleur scénario va droit au coeur des spectateurs.

Malgré des suppléments limités, saluons le très beau menu principal animé et musical, lumineux et délicat.

Hormis la bande-annonce et des liens internet, seul un petit making of de 12 minutes nous éclaire un peu sur le tournage de La Prima cosa bella. Ce module se compose d’entretiens rapides avec les acteurs et le réalisateur du film, d’images des prises de vue et d’un gros plan réalisé sur la reconstitution des années 70.

Cette édition restitue les beaux partis pris esthétiques originaux concoctés par le chef opérateur Nicola Pecorini. Les séquences du passé se distinguent par de superbes couleurs vives, ambrées, harmonieuses et chatoyantes tandis que les scènes du présent sont caractérisées par des teintes plus froides, bleutées et plus ternes. Le relief est impeccable, la copie immaculée, la clarté de mise et seul le piqué qui n’est pas aussi tranchant qu’espéré, fait réellement la différence avec une édition Haute Définition.

Passons rapidement sur la version française Dolby Digital 5.1 qui, si elle s’avère particulièrement soignée du point de vue spatialisation pâtit d’un doublage horripilant et artificiel, reposant particulièrement sur les voix des comédiens trop mis à l’avant sur l’enceinte centrale. La version originale DTS 5.1 est évidemment à privilégier d’autant plus qu’elle apparaît fluide et idéalement spatialisée. Dommage cependant que les voix manquent de punch car la balance frontale est dynamique et les effets latéraux ne manquent pas avec les ambiances naturelles et la musique très présente de Carlo Virzi. Une piste stéréo italienne d’excellent acabit est également disponible.