La Yuma (2009) : le test complet du DVD

Réalisé par Florence Jaugey
Avec Alma Blanco, Rigoberto Mayorga et Gabriel Benavides

Édité par Jour2Fête

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Le 08/06/2012
Critique

Managua, aujourd’hui. Yuma veut être boxeuse. Dans son quartier pauvre, les gangs luttent pour le contrôle de la rue. Chez elle le manque d’amour dicte sa loi. Le ring, l’énergie, l’agilité des pieds et des mains, sont ses rêves et sa seule option.

Une rue, un vol, une rencontre, Yuma connaît Ernesto étudiant en journalisme. Un garçon qui vient de l’autre côté de la ville. Ils sont différents mais tombent amoureux, attirés l’un par l’autre comme deux pôles opposés. Cependant, les inégalités qui les séparent les transforment rapidement en adversaires. Le crime et la pauvreté les mettent face à un Nicaragua divisé en classes sociales violemment contrastées.

Cela faisait près de vingt ans qu’un film s’était tourné au Nicaragua pour la dernière fois. En plaçant son histoire dans la capitale Managua, la réalisatrice Florence Jaugey désire montrer le Nicaragua d’aujourd’hui, loin des images de la guerre, des catastrophes naturelles ou des révolutions qui avaient fait tomber ce pays dans l’oubli. Documentariste, Florence Jaugey signe une oeuvre de fiction bien ancrée dans le réalisme contemporain et dresse le portrait d’une jeune boxeuse, désireuse de s’en sortir et de quitter cette ville qui ne lui offre pas de grandes perspectives.

Installée depuis plus de vingt ans au Nicaragua, la réalisatrice s’inspire de faits vécus ou entendus (le match de base-ball entre policiers et voyous) et signe un film coloré, vif, sans esbroufe, permettant aux spectateurs de connaître ou d’apprendre à se familiariser avec la langue, les coutumes, la vie sociale et les espoirs d’une population souvent oubliée. Il lui aura fallu près de dix ans pour concrétiser son projet, trouver les financements, constituer son équipe technique.

Malgré la simplicité de son histoire et ses échos avec Million Dollar Baby et Girlfight, La Yuma porte un véritable message d’espoir, notamment destiné à la jeunesse du pays qui représente 70% de la population au Nicaragua. Interprété par des comédiens amateurs, le film de Florence Jaugey interpelle, divertit, évite tout misérabilisme et bénéficie surtout de la solide et énergique interprétation d’Alma Blanco qu’on aimerait revoir sur le grand écran.

Présentation - 4,0 / 5

Le superbe slim digipack renferme le DVD à la sérigraphie sobre. Les visuels sont soignés, le menu principal, fixe, coloré et musical est attractif. Quelques extraits du dossier pédagogique, disponible sur le site de l’éditeur Jour2fête, sont disponibles dans un court livret.

Bonus - 3,5 / 5

Deux petits modules de 2’40” chacun montrent rapidement quelques images du tournage où règnent la solidarité et l’enthousiasme de l’équipe qui ont permis à La Yuma de voir le jour. Il s’agit des scènes du match de baseball et du combat de boxe. Ces modules ne sont pas sous-titrés.

L’éditeur joint ensuite un entretien spontané et dense de la réalisatrice Florence Jaugey au cours duquel elle revient sur sa découverte du Nicaragua en 1983, alors qu’elle était comédienne sur le film El señor Presidente de Manuel Octavio Gómez. Un véritable coup de foudre qui l’a conduite à venir s’installer là-bas où elle a ensuite fondé une famille ainsi qu’une société de production. Florence Jaugey évoque ensuite la situation de son pays d’adoption, ses révolutions et contre-révolutions, la condition du cinéma nicaraguayen (qui avait disparu depuis vingt ans) et ce qui l’a menée à réaliser La Yuma. Elle en vient alors aux conditions de financement et de tournage du film, évoque quelques anecdotes notamment liées au casting composé essentiellement de comédiens amateurs. Simple et décontracté, cet entretien ne manque pas non plus d’humour notamment quand la cinéaste indique que La Yuma a réalisé plus d’entrées qu’Iron Man 2 au Nicaragua.

L’interactivité se clôt sur deux bandes-annonces.

Image - 4,5 / 5

Armée de sa caméra DV Sony XDCAM, la réalisatrice peut compter sur ce master pour voir ses volontés artistiques entièrement respectées. La colorimétrie affiche une densité et une vivacité exceptionnelles, le relief est omniprésent et la clarté souvent aveuglante. La copie jouit d’un superbe traitement, consolidée par une compression sans faille, les détails abondent et permettent d’admirer les visages si joliment mis en valeur par Florence Jaugey. Du point de vue technique, il ne manque pas grand chose, à part peut-être du point de vue des séquences nocturnes qui apparaissent plus douces, pour que la note soit maximale.

Son - 4,0 / 5

Point de doublage français mais qui s’en plaindra ? La Yuma nous permet d’écouter les accents typiques et la musicalité de cette langue si rare. La balance frontale de la stéréo s’en donne à coeur joie, la musique bénéficie d’une large ouverture des enceintes et les dialogues sont saisissants.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 7 novembre 2014
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La Yuma
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