Réalisé par Patrice Leconte
Avec
Josiane Balasko, Michel Blanc et Marie-Anne Chazel
Édité par Studiocanal
Jean-Claude (Michel Blanc), en tenue de sports d’hiver blanche
et jaune d’oeuf, écrasé par le poids d’une paire de skis et
d’un énorme sac, court tant qu’il peut dans les couloirs du
métro ; il arrive juste à temps pour prendre le train de Bourg
Saint-Maurice à la gare… Saint-Lazare !
Au même moment, Bernard et Nathalie Morin (Gérard Jugnot et
Josiane Balasko), engoncés dans leur manteau de fourrure,
expulsent sans ménagements les occupants de l’appartement dont
ils sont propriétaires à temps partagé. Ils ont, cependant, la
délicatesse de leur rendre leur jeu de scrabble en le jetant
par la fenêtre.
Il y a encore Christiane l’esthéticienne (Dominique Lavanant)
venue avec Marius, son « nouvel » amant sexagénaire à la tête
chenue (Maurice Chevit), perruquier de son état et amateur de
plaisanteries faciles (« le comble pour un perruquier, c’est
de manquer… de toupet ! »), et Gilbert, présentateur
météo à la télé (Bruno Moynot).
Et puis ceux du cru : Jérôme, le médecin (Christian Clavier)
et sa femme Gigi (Marie-Anne Chazel), tenancière d’une
crêperie où elle s’obstine à refuser de servir de simples
crêpes au suc’. Sans oublier Popeye (Thierry Lhermitte),
outrageusement cocufié, hâbleur, pique-assiette… « le
garçon qui gagne à ne pas être connu ».
Toute cette équipe (celle du Splendid) va enchaîner gags
visuels et plaisanteries, plutôt efficaces, à défaut d’être
sophistiquées, sous l’oeil déjà expert de Patrice Leconte, qui
signe là son troisième long métrage, après « Les vécés étaient
fermés de l’intérieur » (1975) et Les Bronzés
(1978).
Ça ne fait pas dans la dentelle, mais ça déclenche le rire !
L’édition comprend deux disques sérigraphiés (un pour le film,
un autre pour les suppléments) livrés dans un boîtier keep-
case, accompagné d’un livret de 80 pages, le tout conditionné
dans un cartonnage décoré de l’affiche du film. La
restauration « haute définition » due au laboratoire VDM est à
l’abri de tout reproche.
La navigation dans les menus des deux DVD, sonorisés avec
certaines des plus célèbres réparties, ne présente aucune
difficulté. Le film est divisé en douze chapitres avec
vignettes animées et intitulés. Une version doublée en anglais
(qui vaut son pesant de moutarde !) est accessible à la volée.
Et puis, amateurs de bonus, retenez votre souffle : la suite
va vous laisser pantois !
Un livret de 80 pages joliment illustré de dessins et
de photos du films, en six chapitres, plante le décor,
présente les personnages, les acteurs, le réalisateur,
l’histoire du Splendid et le générique du film.
Le karaoké vous permet, si l’envie vous en prenait, de
lire des déroulants et de « doubler », tour à tour, Michel
Blanc, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Josiane Balasko,
au long de sept scènes :
1. Florilège, suite des plus fameuses répliques du film
(3’54”)
2. L’arrivée de Nathalie et de Bernard (3’03”)
3. L’arrivée de Christiane (1’17”)
4. Au refuge (2’11”)
5. Les joies du hors piste (4’26”)
6. Au bout du rouleau (2’00”)
7. La fougne (1’27”) : là, vous pourrez prêter votre voix au
paysan et donner la délicieuse recette locale à base de vieux
fromages macérés pendant trois saisons dans du gras… avec
des couennes ! Le tout accompagné, cela va de soi, par
l’originale liqueur d’échalotes rehaussée au jus d’ail…
L’après-ski des bronzés (18’46” en format 4/3) contient
extraits de scènes et interviews de Marie-Anne Chazel, Gérard
Jugnot, Maurice Chevit et de Patrice Leconte. On y apprend que
la troupe du Splendid avait hésité à faire une suite aux
Bronzés, malgré un très bon accueil réservé par le public. Et
aussi, comment d’autres paroles ont été substituées à celles
de la célèbre chanson de Line Renaud et Loulou Gasté,
simplement pour éviter le paiement de droits. C’est ainsi que
Michel Blanc, oublié la nuit sur un télésiège ne chante plus,
pour tenter de se réchauffer : « Etoile des neiges, mon
coeur amoureux.. « , mais : « Quand te reverrai-je, pays
merveilleux… », sur une mélodie originale… du même
tabac, composée par Pierre Bachelet !
Patrice Leconte raconte (9’20” en format 4/3), avec la
simplicité et la bonne humeur qui le caractérisent, comment le
premier montage du film, d’une durée de 2 h 15 a été réduit
aux 83 minutes de la version commerciale. Il nous dit aussi
que l’intérêt « relatif » des scènes coupées ne justifiait pas
leur reprise dans les bonus du DVD. Il nous rappelle aussi les
difficultés du tournage en montagne, pas seulement pour le
transport du matériel, mais aussi en raison du froid et de
l’instabilité de l’éclairage.
Dans les archives vous trouverez la filmographie
détaillée (par ordre alphabétique ou presque) de Michel Blanc,
Josiane Balasko, Maurice Chevit, Marie-Anne Chazel, Christian
Clavier, Bernard Jugnot, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot,
Dominique Lavanant et Patrice Leconte, présentée sur
déroulant, et une galerie de photos (une petite
vingtaine).
Pour finir, deux bandes-annonces du film (4’56”).
Pas de grandes raisons de se plaindre. Quand même, on reste
parfois sur sa faim avec la banalité de certains des
suppléments.
Contrastes éclatants entre le grand bleu du ciel, les tenues multicolores des skieurs et les immensités blanches. Comme le dit un membre de la fine équipe : « La montagne, avec tout ce blanc, ça fait propre ! » Eh bien, nous en dirons autant de l’image obtenue après remastérisation !
Le son est resté en mono, comme à l’origine. Tout est clair,
sans qu’aucun grésillement ni ronflement parasite ne vienne
troubler le silence des cimes !
Une curiosité : le doublage en anglais, navrant au point
d’être hilarant. Ça vaut vraiment le détour !