L'Oiseau (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Yves Caumon
Avec Sandrine Kiberlain, Clément Sibony et Bruno Todeschini

Édité par ARTE ÉDITIONS

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Le 27/07/2012
Critique

Anne n’a pas d’amis, pas d’enfants, pas d’amants. Elle fait semblant de vivre. Un jour, un oiseau entre dans son appartement…

Sept ans après l’excellent et poétique Cache-cache, le cinéaste Yves Caumont revient avec un film plus grave et minimaliste, L’Oiseau, drame confidentiel porté par l’intense interprétation de Sandrine Kiberlain. S’il serait maladroit de révéler la cause de l’apathie du personnage principal sous peine de nuire à l’intérêt du film, L’Oiseau se révèle un film pudique (la caméra se place souvent à distance des personnages) et sobre dressant le portrait d’une femme qui souffre et qui a décidé de se laisser vivre, qui tente de passer inaperçue. Une ombre, un « fantôme des grandes villes » comme le dit Yves Caumon. Sandrine Kiberlain prête sa silhouette élancée à Anne, femme perdue qui se perd dans les rituels quotidiens qu’elle a mis en place pour faire semblant d’avoir un but, pour survivre. Avec une délicate attention portée aux non-dits, aux nombreux silences et en se focalisant sur le regard et les gestes de sa comédienne en état de grâce, Yves Caumon signe une histoire hypersensible, sensorielle et même souvent aérienne.

Présentation - 3,5 / 5

Le DVD à la sérigraphie soignée est glissé dans un boitier classique, lui-même contenu dans un surétui cartonné. Le menu principal est sobre, animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

Sandrine Kiberlain et le cinéaste Yves Caumon s’entretiennent durant 13 minutes sur le travail réalisé par la comédienne pour entrer dans la peau de son personnage. Tous deux reviennent sur leur collaboration et la façon dont le look du personnage principal a été créé (première approche pour Sandrine Kiberlain quand elle aborde un rôle).

Nous retrouvons ensuite deux très belles et courtes séquences non montées, « miroir » et « aube », présentées avec une légère musique. L’une de ces deux séquences propose notamment une fin alternative, montrant Anne après sa nuit passée avec Raphaël.

L’interactivité se clôt une galerie de projets d’affiches et la bande-annonce du film.

Image - 3,5 / 5

L’Oiseau a visiblement été tourné avec peu de moyens et le master édité par Arte Editions s’en ressent nettement car l’image demeure passable. Un bruit vidéo demeure constant, quelques artefacts de compression sont à signaler sur les déplacements de la caméra et un grain plus ou moins prononcé demeure notable sur les aplats, où l’on constate par ailleurs quelques points blancs subliminaux. La photo de Céline Bozon (L’Autre monde, Exils) fait la part belle aux teintes vertes et surtout bleutées, partis-pris esthétiques glacés qui ont ici du mal à passer le cap du petit écran. Si les séquences en extérieur sont plus claires et mieux définies, les contrastes manquent de précision, les noirs tirent sur le bleu et le piqué est sans cesse émoussé.

Son - 3,5 / 5

L’Oiseau est disponible en Dolby Digital 5.1 et stéréo. La première piste distille ses ambiances latérales avec une rare parcimonie et il faut attendre les rares séquences en extérieur pour qu’une atmosphère palpable parvienne se faire ressentir. En dehors de la composition de Thierry Machuel, des scènes dans le tramway ou dans la rue, c’est plutôt le calme plat, et le caisson de basses reste au point mort. N’hésitez pas à sélectionner la stéréo d’entrée de jeu puisque cette option acoustique se révèle dense, riche et dynamique. Signalons l’absence de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm