Aux yeux de tous (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Cédric Jimenez
Avec Mélanie Doutey, Olivier Barthélemy et Francis Renaud

Édité par M6 Vidéo

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 31/08/2012
Critique

673 000 caméras de surveillance et des millions de webcams en France. Un hacker anonyme a piraté toutes les caméras de Paris et observe la ville à son insu. Petits délits et moments d’intimité volés, il voit tout. Jusqu’au jour où un attentat dévaste la gare d’Austerlitz. La police se met sur la piste d’un groupe satellite d’Al-Qaïda. Le hacker réussit, lui, à trouver les images de l’explosion et découvre que c’est un jeune couple qui a posé la bombe… A l’aide des caméras de la ville, il décide de traquer les coupables. Sans le savoir il va mettre le doigt dans un terrible engrenage.

Le jeune cinéaste et scénariste Cédric Jimenez a produit lui-même son premier long métrage Aux yeux de tous. Remarqué en 2007 pour avoir écrit et produit Scorpion de Julien Seri, il livre un thriller urbain personnel centré sur l’idée d’une société de plus en plus oppressante. Film atypique et ambitieux, Aux yeux de tous regorge d’obsessions personnelles, notamment celle où l’image de tous les jours est exhibée aux yeux des caméras. Pour ce faire, il filme toute son action à travers le prisme des caméras de surveillance et de webcams. Pour un coup d’essai, le metteur en scène fait preuve d’une solide maîtrise de cette étrange grammaire visuelle, fait fi d’un budget sûrement très serré et inscrit son film dans une société où l’image est omniprésente.

Ces partis-pris l’emportent malheureusement sur les personnages et la crédibilité de l’histoire. Les acteurs Olivier Barthelemy et Mélanie Doutey ne sont finalement que des marionnettes et s’effacent derrière la technique, quasi-irréprochable, et se révèlent noyés dans ce kaléidoscope d’images et de plans (950 !) truqués pour l’occasion.

Aux yeux de tous repose sur un procédé complexe et ambitieux, le rythme est vif mais l’ensemble, très froid, tend à s’essouffler durant une deuxième partie moins prenante. Dommage également que l’ensemble croule sous une musique électronique aussi envahissante qu’insupportable. Malgré ces points négatifs, souvent inhérents à une première oeuvre, Aux yeux de tous demeure prometteur et surtout courageux.

Présentation - 3,5 / 5

Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Après quelques bandes-annonces issues du catalogue de l’éditeur (que l’on peut passer sur un simple clic), le menu principal apparaît, légèrement animé, musical, mais vraiment cheap.

Bonus - 3,5 / 5

Un making of (22’) brut et dynamique nous dévoile l’envers du décor à travers de nombreuses images issues du tournage et de sa préparation, notamment concernant les scènes d’action et de l’explosion à la gare d’Austerlitz. Dommage que l’ensemble se révèle noyé sous une musique envahissante. Vous ne trouverez pas de commentaires de l’équipe et devrez vous diriger directement vers le module suivant pour tout savoir sur la production d’Aux yeux de tous.

Le réalisateur Cédric Jimenez et les comédiens Olivier Barthelemy et Mélanie Doutey s’expriment pendant plus d’une demi-heure sur Aux yeux de tous. Si les acteurs se disent fiers du film, c’est surtout le metteur en scène, scénariste et producteur qui monopolise l’attention, et demeure surtout aussi passionné que passionnant. Ce dernier passe en revue le casting, l’évolution des personnages, l’écriture du scénario, les thèmes explorés, le parallèle entre les évènements du film et les attentats de mars 2012 à Toulouse, et les partis-pris esthétiques. A ce titre, quelques comparatifs nous dévoilent l’image du film avant/après les retouches numériques, l’image ayant été salie volontairement, désaturée et déformée. Enfin le cinéaste ne mâche pas ses mots sur les critiques faites envers le cinéma de genre français, le mépris et le peu de courage des producteurs à investir dans ce cinéma particulier.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

Aux yeux de tous a été réalisé comme un film traditionnel au moyen de la caméra numérique Sony PMW-F3. Tout le travail a été réalisé en postproduction. L’image a été volontairement salie, déformée, le grain ajouté, les couleurs délavées, le N&B désaturé, selon les sources vidéo envisagées. M6 Vidéo respecte toutes les volontés artistiques du cinéaste et de son chef opérateur Léo Hinstin. Le master se révèle très impressionnant, le relief est probant sur les séquences tournées  » normalement « , le piqué est acéré, les détails précis, les contrastes très appréciables et la clarté indéniable. Ajoutez à cela une compression solide et vous obtenez une édition SD splendide.

Son - 4,0 / 5

Le mixage Dolby Digital 5.1 remplit aisément ses fonctions et distille de nombreux et saisissants effets latéraux. Comme pour l’image, le son a été retravaillé en postproduction, altéré, dégradé. Ces partis-pris sont une fois de plus conservés et le confort acoustique assuré. La musique électronique profite d’une spatialisation percutante, la balance frontale est constante, le caisson de basses est très souvent mis à contribution, à l’instar de l’explosion au début du film, les ambiances informatiques et naturelles. Par définition, la piste stéréo demeure frontale mais se révèle d’une redoutable efficacité. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

2,0
5
0
4
0
3
0
2
1
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Sabrina Piazzi
Le 4 octobre 2012
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia
Aux yeux de tous
Bande-annonce VF

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)