Claudine - L'intégrale (1978) : le test complet du DVD

Claudine, 16 ans, vit seule avec son père. Intelligente, effrontée, elle donne du fil à retordre à l’institutrice de la classe du brevet élémentaire de Montigny, un village bourguignon. Elle vivra comme un déchirement le déménagement à Paris. Mais elle s’accoutumera vite à la vie parisienne avant son mariage avec Renaud, aussi âgé que son père…

Danièle Thompson et Benoîte Groult ont, pour l’écriture du scénario et les dialogues, adapté assez librement les quatre romans quasi-autobiographiques de la série, Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage et Claudine s’en va, dont les premiers furent publiés, de 1900 à 1903, sous le nom de Willy, pseudonyme de plume de son mari.

La quadrilogie des Claudine fut, pour la première fois, portée à l’écran en 1917. Presque tous les autres romans de Colette ont aussi été transposés pour l’écran, grand ou petit : La Vagabonde, Le Blé en herbe… et jusqu’à Hollywood avec le Gigi de Vincente Minnelli. La dernière adaptation est le Chéri de Stephen Frears.

Une citation de Colette : « Il y a deux sortes d’amour : l’amour insatisfait qui vous rend odieux et l’amour satisfait, qui vous rend idiot » donne, à elle seule, le thème essentiel de la série : les amours légitimes ou illégitimes, traditionnelles ou saphiques, dans tous les cas débarrassées des tabous. Et aussi l’émancipation de la femme, qui imprègne toute la vie et tout l’oeuvre de l’écrivain.

Filmée un peu trop sagement par Édouard Molinaro, soutenue par la musique originale de Claude Bolling (qui a composé pour près d’une centaine de films ou téléfilms), la série doit beaucoup à la vivacité et à la beauté de Marie-Hélène Breillat qui réussit à nous faire croire, dans le premier volet, qu’elle a l’âge de l’écolière (peut-être l’actrice a-t-elle bénéficié de la complicité bienveillante du réalisateur, dont elle a été l’épouse…). Saluons également le soin apporté aux costumes (et chapeaux !) ainsi qu’aux décors.

Cette nouvelle édition de Koba Films vient s’ajouter au catalogue, riche de plus d’une centaine de titres, Mémoire de la télévision, grâce auquel, peu à peu, sortent de l’oubli des oeuvres qui ont jalonné l’histoire de notre télévision.

La présentation est plutôt rustique : quatre disques dans quatre keep-cases + un étui cartonné = 6 centimètres pris sur vos étagères ! Les menus sont agréables, avec vignettes animées et sonorisées. Chacune des quatre parties est divisée en huit chapitres.

Comme le plus souvent pour l’exhumation de téléfilms ou de séries, les suppléments se font rares, mais pas toujours absents. Ici, nous avons une biographie de Colette sur quatre pages, deux pages de citations et une filmographie sélective d’Édouard Molinaro, de Danièle Thompson, de Marie-Hélène Breillat, de Jean Desailly, de Georges Marchal et de Patrice Alexsandre.

L’image souffre d’une résolution insuffisante qui tend à rendre confus les arrière-plans. Les couleurs se sont légèrement affadies, notamment dans les scènes d’extérieur, qui paraissent légèrement surexposées. Hormis cela, les marques du temps restent discrètes : rayures et taches occasionnelles ne gênent pas trop la lecture ; fourmillement très tolérable.

Le son (DD 2.0) s’en sort plutôt mieux : un spectre étroit, assez pauvre en graves, très peu de souffle et de rares saturations. Ni les dialogues, ni la musique de Claude Bolling ne souffrent trop de ces quelques défauts.