La Désintégration (2011) : le test complet du DVD

Réalisé par Philippe Faucon
Avec Rashid Debbouze, Yassine Azzouz et Ymanol Perset

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 27/11/2012
Critique

Une cité dans l’agglomération Lilloise, aujourd’hui. Ali, Nasser et Hamza, âgés d’une vingtaine d’années, font la connaissance de Djamel, dix ans de plus qu’eux. Aux yeux d’Ali et ses amis, Djamel apparaît comme un aîné aux propos acérés et au charisme certain. Habile manipulateur, il endoctrine peu à peu les trois garçons, connaissant mieux que quiconque leurs déceptions, leurs failles et leurs révoltes face à une société dans laquelle ils sont nés, mais dont aucun des trois ne pense plus désormais faire partie.

Le précieux cinéaste Philippe Faucon revient avec une oeuvre épurée, viscérale, intelligente et indispensable avec La Désintégration. Habitué à évoquer des sujets aussi sensibles que la vie en banlieue, la jeunesse en rupture ou encore la guerre d’Algérie (La Trahison, le plus grand film sur le sujet), le réalisateur s’attaque au thème épineux et d’actualité d’un jeune homme d’origine maghrébine diplômé qui ne trouve pas de travail et dont la vulnérabilité à un discours d’endoctrinement va peu à peu l’isoler de sa famille et l’entrainer dans un repli communautaire radical et irréversible.

Co-écrit par le journaliste Mohamed Sifaoui, célèbre pour ses enquêtes sur le milieu islamiste, La Désintégration s’inspire de la vie de Zacarias Moussaoui, souvent appelé le 20ème pirate de l’air des attentats du 11 septembre, qui avant de s’engager dans la voie du djihad et d’être condamné à la perpétuité suite à son arrestation peu de temps avant les attaques de 2001, était un étudiant français né dans le Sud-Ouest de la France.

Sans concession, des dialogues percutants et une interprétation sensationnelle de réalisme (acteurs professionnels et amateurs) qui fait froid dans le dos jusqu’au dernier plan qui nous laisse littéralement sur le carreau, l’oeuvre de Philippe Faucon dissèque les raisons qui poussent un jeune des cités, bien éduqué, noté par ses professeurs et encouragé, à basculer vers le terrorisme. La Désintégration révèle notamment Rashid Debbouze (frère de), remarqué sur les planches en tant qu’humoriste. Il fallait un culot monstre de la part de Philippe Faucon pour offrir au comédien le premier rôle d’un premier long-métrage, qui plus diamétralement opposé au genre qui l’a fait connaître. Sur un sujet casse-gueule, Philippe Faucon signe un film essentiel et foudroyant.

Présentation - 3,5 / 5

Le menu demeure fixe, bien que musical. Le visuel est attractif et reprend celui de l’affiche du film.

Bonus - 3,0 / 5

Pyramide Vidéo propose d’écouter d’un côté le réalisateur Philippe Faucon (18’) et de l’autre le comédien Rashid Debbouze (16’) à travers deux entretiens passionnants, denses et spontanés, réalisés à l’occasion de la sortie du film dans les salles. Le cinéaste s’exprime sur la genèse du film (il vit en proximité avec des jeunes semblables à ceux montrés dans La Désintégration), le travail de recherche en amont (aux côtés de policiers, sociologues, professeurs), le casting, l’écriture précise autour des différents personnages afin de coller à la réalité et le choix du dénouement. Le tout étant illustré par des extraits du film et des photos de tournage.

La révélation du film évoque son parcours (ses débuts sur les planches), et surtout sa découverte du travail de comédien auprès de Philippe Faucon et des autres interprètes de La Désintégration. Rashid Debbouze raconte l’échange bénéfique avec ses partenaires et le plaisir de jouer face à des comédiens, professionnels ou non, à l’instar de Zahra Addioui qui incarne la mère d’Ali, bluffante de vérité.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

Image - 3,5 / 5

Philippe Faucon a de nouveau fait appel au chef opérateur Laurent Fenart pour signer la photo de La Désintégration. Les partis-pris sobres et froids sont respectés même si la définition est plutôt aléatoire. Les noirs sont tantôt denses tantôt bouchés, les contrastes dépendent des conditions de prises de vue et l’ensemble ne manque pas d’attrait.

Son - 3,5 / 5

Il ne faut pas attendre beaucoup de la piste Dolby Digital 5.1 qui délivre quelques effets latéraux, mais qui dans l’ensemble demeure canalisé sur les enceintes avant. Les dialogues sont clairs, l’intelligibilité jamais prise en défaut, la balance frontale est convaincante. La version stéréo suffit largement pour se plonger dans l’atmosphère du film avec une réelle dynamique et une fluidité de la première à la dernière image. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Sabrina Piazzi
Le 10 décembre 2012
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