Les Monstres (1963) : le test complet du DVD

Un film à sketchs, dans la grande tradition de la comédie italienne. Une série d’histoires autour d’un thème : les monstres.

Dino Risi est le maître incontesté de la comédie italienne. Les Monstres s’inscrit au panthéon du cinéma transalpin et demeure le film à sketches de référence, même s’il faut bien l’avouer, certains sont moins inspirés que d’autres.

Entre Le Fanfaron et L’Homme à la Ferrari, Dino Risi souhaite décrire la monstruosité humaine quotidienne sous toutes ses formes. Lâche, corrompu, menteur, égoïste, malhonnête, cruel, abominable, pauvre, riche, voici l’homme dans toute sa splendeur. Tels deux caméléons, Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman se métamorphosent sous nos yeux, passent du rire aux larmes en un clin d’oeil. L’humour est noir, la satire grinçante, relevée, percutante, chacun en prend pour son grade jusqu’au segment final qui réunit les deux immenses comédiens pour un grand moment de cinéma. Alors certes, certains de ces sketches (ou tableaux) ont immanquablement vieilli, mais Les Monstres, co-écrit avec Ettore Scola, Furio Scarpelli, Agenore Incrocci, reste un immense film culte, dont la suite Les Nouveaux Monstres est par ailleurs encore plus réussie et désabusée.

SND reprend exactement le même menu principal fixe et musical que pour l’édition précédente sortie chez Aventi/Opening en 2004. Rien n’a changé, le contenu est le même, l’interface aussi. Seul le visuel de la jaquette est attractif car il reprend l’une des séquences les plus célèbres du film avec Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman.

Rien de neuf par rapport à l’édition de 2004 côté bonus. On y trouve quatre interviews, celle du réalisateur Dino Risi (21’, 2004), de l’acteur Vittorio Gassman (6’, 1999) et des scénaristes Furio Scarpelli (10’, 1999) et Ettore Scola (8’, 1999).

Dino Risi revient sur l’âge d’or de la comédie italienne à l’époque où la télévision n’avait pas encore prit le pas sur le septième art. Il évoque les grands acteurs et actrices comiques du cinéma transalpin, les thèmes abordés dans Les Monstres, l’usage des films à sketches ainsi que l’alchimie entre Gassman et Tognazzi.

Furio Scarpelli se remémore son arrivée dans le cinéma, l’utilisation du genre comique pour aborder des choses graves. L’interview part un peu dans tous les sens mais l’essentiel y est et demeure intéressant.

Vittorio Gassman évoque quant à lui ses débuts au cinéma en 1946, son amour pour le théâtre, son goût pour les transformations physiques (Les Monstres a représenté une étape importante dans sa carrière) alors qu’il détestait son visage, qu’il trouvait trop rigide et cireux, sa longue collaboration avec Dino Risi. Enfin, Gassman repense à son ami Tognazzi (disparu en 1990) avec nostalgie.

Enfin, Ettore Scola est interrogé sur les mêmes sujets que ses camarades : ses débuts au cinéma, les thèmes des Monstres, etc…

Les filmographies de Dino Risi, Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi complètent l’intéractivité.

L’édition est un petit peu décevante car SND n’a pas jugé bon de restaurer le film. En effet, il s’agit du même master que pour l’édition sortie en 2004, master français qui plus est, les sous-titres des sketches étant dans la langue de Molière. Le Noir et Blanc est clair, trop lumineux même, car on y perd en détails, les visages sont lisses et les contrastes trop légers. A noter quelques griffures et points blancs, des pertes de la définition, ainsi que quelques flous sporadiques et des noirs manquant de concision.

La version originale sous-titrée français et la version française sont au programme. Cette dernière se concentre trop sur les dialogues à défaut des ambiances annexes. Malgré tout le doublage est bon. La version originale est bien évidemment celle à privilégier car plus riche et aérée. Aucun craquement intempestif n’est à déplorer.