Le Fanfaron (1962) : le test complet du DVD

Sorpasso, Il

Réalisé par Dino Risi
Avec Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant et Catherine Spaak

Édité par M6 Vidéo

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Le 21/01/2013
Critique

Bruno rencontre Roberto. Pendant tout le week-end, ils ne vont plus se quitter. Bruno, très volubile, désinvolte, charmeur et fanfaron, entraîne son nouvel ami à bord de sa voiture de sport pour une série d’aventures insolites.

Le Fanfaron, réalisé par Dino Risi en 1962, demeure l’un des films emblématiques de l’âge d’or du cinéma transalpin. Succès international (malgré des critiques peu enthousiastes au départ) qui a influencé moult cinéastes (dont Dennis Hopper pour Easy Rider !), ce chef d’oeuvre d’humour et d’émotions, co-écrit par Ettore Scola et interprété par deux géants, Vittorio Gassman (le playboy) et Jean-Louis Trintignant (le jeune étudiant candide et mélancolique qui va s’ouvrir à la vie le temps d’un week-end), demeure une oeuvre libre, cynique, provocante, hilarante et grave, et n’a pas pris une seule ride.

Dans Le Fanfaron, road-movie initiatique où les deux protagonistes sont lancés à fond la caisse dans leur Lancia Aurelia B24 au klaxon joyeux sur les routes de l’Italie de l’après-boom économique, on admire Vittorio Gassman dans son rôle de mec tour à tour attachant, sympa, intrigant, déjanté, mais aussi irresponsable, agressif, rustre, enjôleur et sans scrupule. En un mot, un italien. Cette grande histoire d’amitié naissant sous le soleil de Ferragosto et menée à cent à l’heure par le maestro Dino Risi, s’inscrit au Panthéon du genre. Le dénouement laisse toujours aussi pantois et dresse un constat amer sur les désillusions de la décennie de l’après-guerre.

Présentation - 3,0 / 5

M6/SNC ne s’embête pas et reprend exactement le même menu principal fixe et musical que l’édition Opening sortie en 2004. Le visuel de la jaquette est attractif. La sérigraphie orange et grise du DVD reprend celle commune à tous les disques de la collection des Maîtres italiens.

Bonus - 4,0 / 5

Nous trouvons ici les trois entretiens déjà présents lors de la précédente édition : Dino Risi (20’), Vittorio Gassman (4’) et Annette Stroyberg (10’). Le réalisateur du Fanfaron, interviewé par Jean Gili en 2004, évoque la genèse du film, le casting (Alberto Sordi avait été envisagé mais avait refusé par peur d’être éclipsé par le second rôle), et le succès international du film.

Dommage que les propos de Vittorio Gassman (enregistrés à Rome en juin 1999) soient réduits à 5 minutes car on écouterait le comédien pendant des heures. Notre interlocuteur se penche sur le pouvoir du cinéma italien des années 50-60 de résoudre avec un rire, souvent noir, les situations les plus dramatiques. Vittorio Gassman évoque ensuite sa collaboration avec Dino Risi (« le cinéaste avec lequel je me suis le plus amusé »), le sens d’observation du metteur en scène, sa curiosité, et déclare que s’il devait ne garder qu’un seul film, ce serait Le Fanfaron.

On se demande pourquoi l’éditeur a repris l’interview de la comédienne Annette Stroyberg (décédée en 2005) réalisée par Henri-Jean Servat. En effet, même si on y évoque principalement sa rencontre (et son coup de foudre) avec Vittorio Gassman, nous sommes ici plus dans l’ordre du people que du cinéma et consacrer un module de dix minutes marqué par des propos du genre « il était merveilleusement beau », « je n’étais pas insensible à son charme », « quel homme c’était », n’était pas indispensable.

Néanmoins, SNC/M6 Vidéo a l’heureuse idée de proposer un superbe documentaire consacré à la carrière de Jean-Louis Trintignant en Italie, tout naturellement intitulé Trintignant l’italien (53’). A peine entamée sa carrière cinématographique, Jean-Louis Trintignant commence à tourner en Italie. Son premier film italien sera Un été violent (1959) qu’il tourne avec Valerio Zurlini. Sa filmographie italienne se poursuit avec les plus grands réalisateurs : Dino Risi, Ettore Scola, Bernardo Bertolucci. Ces cinéastes témoignent ici, certains via quelques images d’archives, d’extraits (Le Fanfaron, L’Amour à cheval, Le Conformiste, Le Désert des Tartares), de leur attachement à l’acteur. Quant à Jean-Louis Trintignant, il raconte, sans langue de bois, ses tournages transalpins, ses rapports avec les cinéastes, les acteurs, et sa rencontre avec « les 4 Colonels » : Marcello Mastroianni, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman. Ce documentaire a été réalisé à l’occasion de l’hommage rendu au cinéaste lors du Festival du cinéma italien d’Annecy en 2009 où Ettore Scola présidait.

Image - 3,5 / 5

Nous nous trouvons en face du même master précédemment édité par Opening en 2004. Les scories subsistent, points noirs et blancs, tâches, griffures, les fourmillements demeurent également présents tout du long mais la copie est lumineuse et les noirs souvent denses. La gestion des contrastes est agréable, le grain occasionnel est heureusement préservé et le piqué joliment acéré. Malgré des scènes moins bien définies et des accrocs constatés sur ce master français (les credits sont écrits dans la langue de Molière), cela ne gâche en rien le visionnage et les conditions sont donc joliment remplies pour revoir ce bijou de l’âge d’or du cinéma italien.

Son - 3,5 / 5

La version française, où Jean-Louis Trintignant se double lui-même, met trop en avant les voix, souvent au détriment des effets annexes et de la musique. Toutefois, contrairement à la piste italienne, aucun souffle n’est à déplorer sur ce mixage qui demeure propre. Evidemment, nous ne saurons que trop vous conseiller de vous reporter tout de même sur la piste italienne, plus riche, plus homogène et naturelle, d’autant plus que la voix de Vittorio Gassman demeure inimitable. De plus, la composition jazzy du prolifique Riz Ortolani y est puissamment délivrée.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm