Liaison fatale (1987) : le test complet du DVD

Fatal Attraction

Édition Collector

Réalisé par Adrian Lyne
Avec Michael Douglas, Glenn Close et Anne Archer

Édité par Paramount Pictures France

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 19/09/2002
Critique

Adrian Lyne qui, curieusement, n’a réalisé que huit films à ce jour, dont le torride « 9 1/2 Weeks » (9 semaines 1/2, 1986) et l’inclassable « Jacob’s Ladder » (L’échelle de Jacob, 1990), nous offre ici une variation haletante sur le thème classique de la jalouse psychopathe, illustré notamment par « The Amy Fisher story » (Andy Tennant, 1993), par « Play Misty for Me » (Un Frisson dans la nuit, la première réalisation de Clint Eastwood, 1971), ou encore par le troublant Sea of Love (Mélodie pour un meurtre) (aussi connu sous le titre « Mélodie pour un meurtre » de Harold Becker, 1989) et, last but not least dans une énumération bien loin d’être exhaustive, par le remarquable Basic Instinct de Paul Verhoeven (1992), avec le même Michael Douglas.

Dan Gallagher, avocat new yorkais, mène une vie paisible avec sa femme Beth et sa fille Ellen, enfin… jusqu’à ce week-end totalement débridé passé avec Alex, qu’il avait rencontrée peu avant dans une soirée, puis revue dans une réunion de travail.

Si ce n’était pour Dan qu’une folie passagère, Alex l’entend autrement : elle le relance sans cesse, appelle en pleine nuit et finit par lui annoncer qu’elle est enceinte, qu’elle veut garder « leur enfant » et, ni plus ni moins, « entrer dans sa vie ». Dan doit mettre les points sur les « i » et lui dire que tout est fini.

Alex devient alors menaçante et va s’en prendre à la famille de Dan. Elle entre subrepticement dans sa maison pour… faire bouillir (littéralement !) le lapin d’Ellen ! Dan prévient la police, qui refuse d’intervenir, ses accusations ne reposant que sur ses dires.

Quand Alex va jusqu’à enlever Ellen à la sortie de l’école, c’en est trop pour Dan, qui se rue chez elle et se retient à peine de l’étrangler (dans une scène remarquablement filmée !).

Ce n’était pourtant pas suffisant pour l’intimider : elle s’introduit à nouveau chez Dan, un couteau à la main et commence à poignarder Beth. Dan arrive juste à temps pour la sauver, noie Alex dans la baignoire. Enfin… presque ! puisqu’il faudra que Beth lui loge une balle en plein coeur pour « refroidir » (définitivement, cette fois) sa folie meurtrière.

Ironique en diable, la dernière image du film est une photo où la famille paraît destinée à un bonheur que rien ne semblait pouvoir troubler…

Présentation - 4,0 / 5

Une jaquette élégante, dont le motif est repris dans la sérigraphie. Toutes les informations utiles figurent au dos de la jaquette. Les menus, qui peuvent s’afficher en français, sont joliment présentés, sur fond blanc, et d’utilisation aisée.

On change de langue et de sous-titres à la volée, sans achoppement, tant pour le film que pour les sous-titres des suppléments, disponibles en quatre langues. On n’en voudra donc pas trop à Paramount d’avoir omis de sous-titrer la bande-annonce.

Bonus - 4,5 / 5

Presque une heure et demie de bonus sur la réalisation du film, les anecdotes du tournage et l’impact de sa sortie. A noter que les sous-titres ne sont jamais imposés. Tout vaut la peine d’être regardé, même si certaines courtes redites auraient pu nous être épargnées.

Bande-annonce (1’22” - VO)
Aucun sous-titre disponible.

Commentaire audio du réalisateur Adrian Lyne (VOST)
Très simples, à l’image du réalisateur, qui nous apprend que la première partie du film a été tournée dans l’appartement qu’habitait Kim Basinger dans 9 semaines 1/2. On reste parfois sur sa faim, dans les scènes les plus remarquables du film, là où on n’aurait aimé des commentaires plus centrés la technique de réalisation. Mais, ne boudons pas notre plaisir : la qualité des commentaires incite à aller jusqu’au bout… pour peu qu’on en ait le temps.

A tout jamais fatale (28’16” - VOST)
Les producteurs nous avouent le manque d’enthousiasme des studios de la Paramount pour un sujet où le héros trompe sa femme, pourtant adorable, dans les premières dix minutes du script et comment il leur avait fallu rencontrer pas moins de 26 réalisateurs avant de s’assurer de la totale adhésion au projet d’Adrian Lyne. Celui-ci est obsédé par l’idée que Michael Douglas et Glenn Close n’apparaissent pas tant comme des stars célébrées, mais plutôt comme des gens ordinaires, comme vous et moi… j’ai osé le dire ! Résultat, après la sortie du film, Glenn Close apparut, dans la presse populaire, comme la femme… la plus haïe des USA. Quelle consécration ! Ce qui ne l’empêcha pas de faire la une du Time avec Michael Douglas.

Impact culturel : le phénomène du film (9’59” - VOST)
Difficile, en effet, de se souvenir ou d’imaginer, aujourd’hui, l’impact qu’eut le film, un peu partout, particulièrement aux USA, où il déclencha l’ire des mouvements féministes, qui lui reprochaient de donner de la femme d’affaires célibataire une image détestable. Tout ça peut, avec le recul du temps, prêter à sourire ou agacer, suivant l’humeur du moment !

L’envers du décor : les coulisses (19’39” - VOST)
Le directeur de la photo, le maquilleur, la costumière, le décorateur, sont unanimes à dire qu’Adrian Lyne, en dépit de ses penchants pour l’improvisation (voilà comment épingler en termes choisis un manque total d’organisation !), était attentif à tous les détails. On nous raconte aussi comment le tournage de la « deuxième fin », alors que tout le film avait été réalisé en décors naturels, avait obligé à reconstituer en studio la salle de bain de la maison des Gallagher, qui n’était plus disponible.

Les répétitions de Michael Douglas et Glenn Close (7’09” - VOST)
Ce court extrait nous confirme le perfectionnisme du réalisateur : la première scène, où Michael Douglas et Glenn Close ont leur première entrevue orageuse fait ressortir la parfaite maîtrise de leur rôle par les deux acteurs ; dans la seconde scène, dramatique elle aussi, un inconnu, dont on ne voit jamais le visage, donne la réplique à Anne Archer/Beth Gallagher lorsque Dan lui confesse son infidélité passagère.

La fin originale du film, présentée par le réalisateur (8’37” - VOST)
Probablement le meilleur morceau des suppléments. Dans la première version, des policiers venaient arrêter Dan, soupçonné d’avoir sauvagement assassiné Alex, retrouvée dans sa salle de bain, la gorge tranchée. C’était la fin « à la Madame Butterfly », romantique à souhait, mais qui aurait fait tomber soudainement une tension bien entretenue pendant tout le récit. La fin nettement plus cathartique de la baignoire et du couteau de cuisine, un tantinet grand-guignolesque a, opportunément été préférée, malgré la forte résistance de Glenn Close, mise en valeur par la première version. Elle aurait certainement été plus persuasive encore si elle avait su ce que la fin alternative lui réservait : pas mois d’une vingtaine d’immersions dans la baignoire… les yeux grand ouverts, de surcroît !

Image - 3,5 / 5

Une compression parfaite : image piquée et très propre. Le rendu des couleurs laisse toutefois à désirer : les tonalités sont un peu ternes, avec des blancs tirant nettement sur le gris-bleu, dans les scènes de nuit comme dans les scènes de jour.

Son - 3,5 / 5

La piste originale, en anglais, est en Dolby Digital 5.1. Elle est claire, mais manque de profondeur. Un plus sensible, toutefois, par comparaison avec la piste Dolby Surround de la version doublée en français.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S