Réalisé par Adrian Lyne
Avec
Michael Douglas, Glenn Close et Anne Archer
Édité par Paramount Pictures France
Adrian Lyne qui, curieusement, n’a réalisé que huit films à ce
jour, dont le torride « 9 1/2 Weeks »
(9 semaines 1/2, 1986) et l’inclassable « Jacob’s
Ladder » (L’échelle de Jacob, 1990), nous offre ici une
variation haletante sur le thème classique de la jalouse
psychopathe, illustré notamment par « The Amy Fisher story »
(Andy Tennant, 1993), par « Play Misty for Me »
(Un Frisson dans la nuit, la première réalisation de
Clint Eastwood, 1971), ou encore par le troublant
Sea of Love (Mélodie pour un meurtre) (aussi connu sous le titre « Mélodie pour
un meurtre » de Harold Becker, 1989) et, last but not least
dans une énumération bien loin d’être exhaustive, par le
remarquable Basic Instinct de Paul Verhoeven (1992),
avec le même Michael Douglas.
Dan Gallagher, avocat new yorkais, mène une vie paisible avec
sa femme Beth et sa fille Ellen, enfin… jusqu’à ce week-end
totalement débridé passé avec Alex, qu’il avait rencontrée peu
avant dans une soirée, puis revue dans une réunion de travail.
Si ce n’était pour Dan qu’une folie passagère, Alex l’entend
autrement : elle le relance sans cesse, appelle en pleine nuit
et finit par lui annoncer qu’elle est enceinte, qu’elle veut
garder « leur enfant » et, ni plus ni moins, « entrer dans sa
vie ». Dan doit mettre les points sur les « i » et lui dire que
tout est fini.
Alex devient alors menaçante et va s’en prendre à la famille
de Dan. Elle entre subrepticement dans sa maison pour… faire
bouillir (littéralement !) le lapin d’Ellen ! Dan prévient la
police, qui refuse d’intervenir, ses accusations ne reposant
que sur ses dires.
Quand Alex va jusqu’à enlever Ellen à la sortie de l’école,
c’en est trop pour Dan, qui se rue chez elle et se retient à
peine de l’étrangler (dans une scène remarquablement
filmée !).
Ce n’était pourtant pas suffisant pour l’intimider : elle
s’introduit à nouveau chez Dan, un couteau à la main et
commence à poignarder Beth. Dan arrive juste à temps pour la
sauver, noie Alex dans la baignoire. Enfin… presque !
puisqu’il faudra que Beth lui loge une balle en plein coeur
pour « refroidir » (définitivement, cette fois) sa folie
meurtrière.
Ironique en diable, la dernière image du film est une photo où
la famille paraît destinée à un bonheur que rien ne semblait
pouvoir troubler…
Une jaquette élégante, dont le motif est repris dans la
sérigraphie. Toutes les informations utiles figurent au dos de
la jaquette. Les menus, qui peuvent s’afficher en français,
sont joliment présentés, sur fond blanc, et d’utilisation
aisée.
On change de langue et de sous-titres à la volée, sans
achoppement, tant pour le film que pour les sous-titres des
suppléments, disponibles en quatre langues. On n’en voudra
donc pas trop à Paramount d’avoir omis de sous-titrer la
bande-annonce.
Presque une heure et demie de bonus sur la réalisation du
film, les anecdotes du tournage et l’impact de sa sortie. A
noter que les sous-titres ne sont jamais imposés. Tout vaut la
peine d’être regardé, même si certaines courtes redites
auraient pu nous être épargnées.
Bande-annonce (1’22” - VO)
Aucun sous-titre disponible.
Commentaire audio du réalisateur Adrian Lyne (VOST)
Très simples, à l’image du réalisateur, qui nous apprend que
la première partie du film a été tournée dans l’appartement
qu’habitait Kim Basinger dans 9 semaines 1/2. On
reste parfois sur sa faim, dans les scènes les plus
remarquables du film, là où on n’aurait aimé des commentaires
plus centrés la technique de réalisation. Mais, ne boudons pas
notre plaisir : la qualité des commentaires incite à aller
jusqu’au bout… pour peu qu’on en ait le temps.
A tout jamais fatale (28’16” - VOST)
Les producteurs nous avouent le manque d’enthousiasme des
studios de la Paramount pour un sujet où le héros trompe sa
femme, pourtant adorable, dans les premières dix minutes du
script et comment il leur avait fallu rencontrer pas moins de
26 réalisateurs avant de s’assurer de la totale adhésion au
projet d’Adrian Lyne. Celui-ci est obsédé par l’idée que
Michael Douglas et Glenn Close n’apparaissent pas tant comme
des stars célébrées, mais plutôt comme des gens ordinaires,
comme vous et moi… j’ai osé le dire ! Résultat, après la
sortie du film, Glenn Close apparut, dans la presse populaire,
comme la femme… la plus haïe des USA. Quelle consécration !
Ce qui ne l’empêcha pas de faire la une du Time avec Michael
Douglas.
Impact culturel : le phénomène du film (9’59” - VOST)
Difficile, en effet, de se souvenir ou d’imaginer,
aujourd’hui, l’impact qu’eut le film, un peu partout,
particulièrement aux USA, où il déclencha l’ire des mouvements
féministes, qui lui reprochaient de donner de la femme
d’affaires célibataire une image détestable. Tout ça peut,
avec le recul du temps, prêter à sourire ou agacer, suivant
l’humeur du moment !
L’envers du décor : les coulisses (19’39” - VOST)
Le directeur de la photo, le maquilleur, la costumière, le
décorateur, sont unanimes à dire qu’Adrian Lyne, en dépit de
ses penchants pour l’improvisation (voilà comment épingler en
termes choisis un manque total d’organisation !), était
attentif à tous les détails. On nous raconte aussi comment le
tournage de la « deuxième fin », alors que tout le film avait
été réalisé en décors naturels, avait obligé à reconstituer en
studio la salle de bain de la maison des Gallagher, qui
n’était plus disponible.
Les répétitions de Michael Douglas et Glenn Close (7’09” -
VOST)
Ce court extrait nous confirme le perfectionnisme du
réalisateur : la première scène, où Michael Douglas et Glenn
Close ont leur première entrevue orageuse fait ressortir la
parfaite maîtrise de leur rôle par les deux acteurs ; dans la
seconde scène, dramatique elle aussi, un inconnu, dont on ne
voit jamais le visage, donne la réplique à Anne Archer/Beth
Gallagher lorsque Dan lui confesse son infidélité passagère.
La fin originale du film, présentée par le réalisateur
(8’37” - VOST)
Probablement le meilleur morceau des suppléments. Dans la
première version, des policiers venaient arrêter Dan,
soupçonné d’avoir sauvagement assassiné Alex, retrouvée dans
sa salle de bain, la gorge tranchée. C’était la fin « à la
Madame Butterfly », romantique à souhait, mais qui aurait fait
tomber soudainement une tension bien entretenue pendant tout
le récit. La fin nettement plus cathartique de la baignoire et
du couteau de cuisine, un tantinet grand-guignolesque a,
opportunément été préférée, malgré la forte résistance de
Glenn Close, mise en valeur par la première version. Elle
aurait certainement été plus persuasive encore si elle avait
su ce que la fin alternative lui réservait : pas mois d’une
vingtaine d’immersions dans la baignoire… les yeux grand
ouverts, de surcroît !
Une compression parfaite : image piquée et très propre. Le rendu des couleurs laisse toutefois à désirer : les tonalités sont un peu ternes, avec des blancs tirant nettement sur le gris-bleu, dans les scènes de nuit comme dans les scènes de jour.
La piste originale, en anglais, est en Dolby Digital 5.1. Elle est claire, mais manque de profondeur. Un plus sensible, toutefois, par comparaison avec la piste Dolby Surround de la version doublée en français.