Les Apprentis (1995) : le test complet du DVD

Réalisé par Pierre Salvadori
Avec François Cluzet, Guillaume Depardieu et Judith Henry

Édité par Les Films Pelléas

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Le 06/12/2012
Critique

Antoine est un écrivain raté et dépressif. Fred ne fait pas grand-chose de sa vie et semble s’en contenter. Tous deux partagent un appartement et vivent de petites combines foireuses. Les aventures et surtout mésaventures de ces deux copains un brin losers, leur permettront de s’apercevoir que l’amitié est bien la plus grande des richesses.

Fortement influencé par le cinéma italien qui passait en boucle dans sa maison d’enfance en Corse, Pierre Salvadori signe avec Les Apprentis, une chronique tendre, drôle et amère de deux marginaux malgré eux, un inconscient et un trop-conscient, qui tentent de garder la tête hors de l’eau malgré tous les remous et galères qui s’accumulent.

Gros succès populaire de l’année 1995 avec 600.000 entrées au compteur, Les Apprentis, co-écrit avec Philippe Harel, est aujourd’hui un film culte pour toute une génération de spectateurs qui a su s’identifier au duo vedette François Cluzet et Guillaume Depardieu (César du meilleur espoir masculin), tous deux magnifiques d’angoisse, de névrose, de poésie, prisonniers d’une existence précaire qu’ils tentent de contrer grâce à un système D que n’aurait pas renier les Pieds Nickelés. Les Apprentis n’a pas pris une ride et demeure un bijou précieux de la comédie française.

Présentation - 3,0 / 5

La jaquette reprend le visuel culte de l’affiche du film. En revanche, le menu principal, fixe et muet, auraient mérité un meilleur traitement. Les sous-menus, proposant quelques extraits du film, demeurent bien trop lents au niveau des transitions.

Bonus - 4,0 / 5

On commence par un commentaire audio dense, spontané et posé de Pierre Salvadori. Le metteur en scène revient sur tous les aspects de son second long métrage, ne manque pas d’arguments bien qu’il insiste sur la difficulté de commenter un film qui contient une grande part autobiographique. Notre interlocuteur se penche sur le défi du deuxième film pour le jeune cinéaste qu’il était alors, d’autant plus que son premier long métrage Cible émouvante avait été un échec retentissant dans les salles françaises. Pierre Salvadori évoque également sa collaboration avec les comédiens (notamment sa deuxième avec Guillaume Depardieu et Marie Trintignant), la psychologie des personnages, l’influence du cinéma italien. Le tout regorge d’anecdotes liées au tournage des Apprentis.

Nous trouvons ensuite trois excellentes scènes coupées (8’) disponibles avec ou sans le commentaire audio du réalisateur en option. Le négatif des rushes ayant malheureusement été détruit, les images proviennent des projections de travail filmées au camescope par Pierre Salvadori au moment du montage. Comme l’image et le son ne sont pas de bonne qualité, l’éditeur a sous-titré ces scènes écartées. On y voit entre autre Antoine et Fred invités dans un restaurant chic où, fauchés, ils parviennent tout de même à donner le change et même à emporter une cote de boeuf en la cachant dans la poche. Les deux autres scènes mettent en relief le malaise d’Antoine quand il écrit la nuit et tente de faire lire un extrait de sa pièce à Fred endormi, ou le même Antoine en prise avec son boss qu’il insulte gentiment et de manière calme.

S’ensuivent les retrouvailles de François Cluzet, Guillaume Depardieu, le producteur Philippe Martin et Pierre Salvadori (19’). En 2007, dans un bar où ils fument cigarette sur cigarette, les quatre amis se remémorent les souvenirs de tournage, leur collaboration, et la participation de Marie Trintignant.

Enfin, Les Films Pelléas nous propose un documentaire intitulé Pierre Salvadori - Portrait de famille (53’) résumant l’oeuvre du réalisateur (de Cible émouvante à Hors de prix) durant lequel interviennent le cinéaste, Guillaume Depardieu (très émouvant quand il évoque sa grande amitié et même son amour pour le metteur en scène), Jean Rochefort, le producteur Philippe Martin. De nombreux extraits de films et de tournage illustrent les propos entrecroisés. Les thèmes et personnages chers à Pierre Salavadori (les marginaux malgré eux, les scènes d’ivresse, l’amour et le couple), ses rencontres déterminantes (avec Guillaume Depardieu et Marie Trintignant) sont ici abordés. Un très bon moment.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

En dépit de divers points récalcitrants, le master des Apprentis est propre, ne manque pas d’attraits et s’en tire mieux que celui de Cible émouvante. Les contrastes sont certes un peu légers mais bien gérés, quelques artefacts de la compression demeurent notables, surtout sur les plans plus agités, les noirs sont un peu poreux et divers flous sporadiques s’invitent à la partie. Les couleurs sont plutôt jolies et le grain cinéma notable. Au final, la copie est stable et les conditions de visionnages sont suffisamment remplies.

Son - 4,0 / 5

Le mixage stéréo est étonnamment incisif et instaure un confort acoustique fort plaisant. Les voix sont solidement délivrées, la balance frontale dense et riche, et la piste très propre. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm