Les Mille et une nuits (1975) : le test complet du DVD

Fiore delle mille e una notte, Il

Réalisé par Pier Paolo Pasolini
Avec Ninetto Davoli, Franco Citti et Tessa Bouché

Édité par Carlotta Films

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Le 24/11/2002
Critique

Pier Paolo Pasolini a choisi une dizaine des Contes des mille et une nuits (que Sheherazade improvisait, nuit après nuit, afin de reculer le moment de son exécution) pour le dernier volet de la Pier Paolo Pasolini - La Trilogie de la vie : Le Décaméron + Les Contes de Canterbury + Les Mille et une nuits, terminé en 1974, après « Il decameron » (1970) et « The Canterbury Tales » (1971).

Dans un souk, un marchand d’esclaves vante la beauté et les talents (de masseuse) de Zumurrud pour faire monter les enchères. Mais la belle a choisi son acheteur, Nur er Din, un beau puceau sans le sou, à qui elle donne toutes ses économies pour qu’il puisse s’acquitter du prix. L’idylle tourne court, avec l’enlèvement de Zumurrud par un étranger aux yeux bleus. Nur er Din, s’il a perdu son pucelage, a gagné l’amour fou : il erre désormais comme une âme en peine à la recherche de l’aimée.

Après plusieurs mésaventures, la belle esclave traverse le désert, habillée en homme, jusqu’à une ville dont le roi vient de mourir sans postérité. Selon la coutume, le premier homme arrivant du désert doit porter la couronne. Ce qui vaut à Zumurrud une promotion inattendue et, aussi, son mariage à… la princesse Ayat !

A peine Shahzman tombe-t-il sous le charme d’une belle jeune fille à peine entrevue, que celle-ci est enlevée par un démon qui la garde prisonnière dans un profond tombeau. Le soupirant retrouve la malheureuse et assouvit sa passion. Ce que le démon supporte mal : il découpe en morceaux l’infidèle et transforme son rival en singe !

Il y a aussi l’infortune d’Aziz, interprété par Ninetto Davoli, qui sauve de justesse sa vie du courroux d’une amante jalouse, mais y perd les attributs de sa virilité à laquelle il semblait pourtant tenir comme à la prunelle de ses yeux !

Et encore plein d’autres aventures fantastiques, agrémentées de rencontres avec toutes sortes de personnages, dont un cheik qui préfère la banane à… la figue !

Des histoires imbriquées les unes dans les autres, racontées avec beaucoup d’humour. Des foules bigarrées. Les merveilleux décors naturels du Yémen, d’Éthiopie, d’Iran et du Népal. Un enchantement !

Et puis du suspense : Nur er Din retrouvera-t-il l’amour de sa vie, au terme de sa périlleuse errance ?

Présentation - 4,5 / 5

Un grand coup de chapeau à Carlotta Films pour la superbe présentation du digipack, illustré de photos dans un camaïeu de tons lie-de-vin, reprises sur la sérigraphie des disques et, avant tout, pour la qualité de la restauration !

Pas la moindre anicroche avec les menus, clairs et esthétiques. Le découpage en 10 chapitres, avec vignettes animées et sonorisées, permet d’accéder sans faillir au conte de son choix. On peut, à la volée, passer de l’italien au français, afficher ou masquer les sous-titres français.

Un magnifique hommage à Pasolini, dans une belle édition, du niveau de celle de Salò ou les 120 jours de Sodome, due au même éditeur.

La version anglaise s’impose, sans l’ombre d’un doute. C’est dans cette langue que le film a été tourné, y compris par les acteurs italiens.

Bonus - 3,5 / 5

L’ami pasolinien : Entretien avec Ninetto Davoli (10’38” - VOST). Cet entretien, tourné par Amaury Voslion, illustré de scènes du film, est l’élément essentiel des suppléments, un peu maigres il faut le dire.
Ninetto Davoli, un des amis et des acteurs fétiches de Pasolini (apparemment moins inspiré que pour ses entretiens sur les deux autres volets de la trilogie), nous raconte les repérages en compagnie de Pasolini, combien leurs rapports avec les autochtones furent faciles, qu’il fut souvent pris pour un Arabe, etc..

Diaporama de photos (1’53”). Une intéressante sélection de photos de plateau, en noir et blanc, parmi lesquelles quelques beaux portraits de Pasolini.

Scènes coupées (20’20”). Ce bonus n’était pas offert sur les deux autres disques du coffret. Rien de bien excitant, pourtant. Juste quelques scènes mises bout à bout et… muettes : Pasolini enregistrait les dialogues en studio, pas en direct.

Bande-annonce d’époque en VOST (4’33”).

Image - 4,5 / 5

Restauration correcte : la propreté de la photo (quelques taches, uniquement visibles sur les fonds très clairs), couleurs stables, délicatement rendues : ocre des habitations en pisée, bleu et jaune des façades des palais iraniens, or et argent des palais arabes, vert tendre des tamaris sur le sable rouge du désert. On en a plein les yeux !

La qualité de la restauration rend hommage au soin méticuleux qu’apportait Pasolini à la composition de l’image.

Son - 3,5 / 5

Le son mono d’origine est honnête, malgré quelques saturations occasionnelles, en particulier dans les graves.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S