Réalisé par John Moore
Avec
Owen Wilson, Gene Hackman et Joaquim de Almeida
Édité par 20th Century Fox
Chris Burnett, un jeune lieutenant des forces armées
américaines, se voit confier une mission de reconnaissance à
la veille de Noël. Accompagné de Stackhouse, il doit survoler
une zone démilitarisée de l’ex-Yougoslavie. Là, les deux
hommes découvrent l’existence d’une fosse commune. Burnett la
photographie, mais les troupes serbes au sol déclenchent des
tirs de DCA. L’avion, touché par un missile SAM, s’écrase. Les
deux pilotes s’en sortent indemnes, mais les représailles
continuent et Stackhouse se fait tuer.
Pas besoin d’y aller par quatre chemins, ce film est un pur
produit patriotique qui nous vient droit des USA. Il ne faut
donc pas s’étonner si notre héros (ici Owen Wilson, très bon
acteur) peut traverser toute une région en guerre comprenant
une foule de soldats munis d’Ak-47, sans se prendre la moindre
égratignure… A partir de ce principe, les situations
grotesques (le héros échappant à un feu nourri de plusieurs
dizaines d’hommes) s’enchaînent.
Mais à quoi bon lutter, ce film, avec sa réalisation un brin
original, ses multiples effets pyrotechniques, sa musique
dynamique, ses rebondissements dignes d’un épisode de
MacGyver, reste un bon divertissement, qui ne marquera pas le
spectateur, mais lui fera passer certes, un agréable moment,
pour peu qu’il soit tolérant avec les purs produits
hollywoodiens… Car oui, « En territoire ennemi » n’est pas
vraiment un documentaire sur le conflit en ex-Yougoslavie.
Il ne faut pas exagérer ! Même si le film a connu un succès
mitigé en salle, on a ici une interactivité digne des débuts
du DVD. Les menus qu’on attendait un tout petit peu animés
restent inlassablement fixes, et seule la musique du film
vient égayer notre navigation. Tout est très simpliste
(des montages photos en arrière-plan, un menu « chapitres » très
fade) et on voit que cette partie a été assez bâclée par les
éditeurs.
Comme d’habitude, impossible de changer de langue à la
volée, mais ça ne surprend plus beaucoup. Dommage donc que ce
film aux nombreux effets spéciaux ne nous permette pas de nous
en mettre plein les yeux dès l’insertion du disque dans le
lecteur.
Succès mitigé oblige, cette édition ne regorge pas de
suppléments :
Dès qu’on insère le disque on a droit à une petite
introduction Bientôt en vidéo » avant le menu principal,
qui nous offre 4 bande-annonces de « From Hell », « Une virée en
enfer », « L’amour extra large » et « Petite crapule et grand
voyou ». Heureusement il est possible de passer cette séquence
de 6 minutes en faisant une simple pression sur la touche
« menu ».
Sous le très prétentieux Making of, se cache en fait,
une courte featurette de 6’ environ qui explique le choix de
faire appel aux conseillers de l’US Navy pour retranscrire à
l’écran la réalité sur la vie dans un porte-avion. On voit
aussi l’entraînement d’Owen Wilson qui monte dans un avion à
réaction pour les besoins du film, afin de découvrir ce qu’il
devra faire semblant de piloter. Tout ceci reste quand même
assez court et très promotionnel. Devinez par ailleurs qui a
sponsorisé le programme..
Les 7 scènes inédites et scènes modifiées (commentées)
auraient pu former le bonus le plus intéressant de cette
édition, mais il n’en est rien. Ce ne sont presque que des
scènes modifiées (seulement 1 ou 2 scènes vraiment inédites)
allongées seulement de quelques plans vaguement gore, avant
que les producteurs décident que le film devait sortir aux US
avec un rating grand public… Les commentaires restent
intéressants à écouter.
La prévisualisation de la séquence d’éjection d’environ
5 min est en fait, toute la scène centrale du film où l’avion
est attaqué par deux missiles SAM, mise en forme avec des
story-boards mélangés à des images de synthèse et des
doublages primaires. Ceci permet de se faire une idée des
premiers choix visuels des auteurs, et de comparer avec le
résultat final qui est assez proche. Le commentaire
n’apporte, ici, pas grand chose.
Le commentaire audio du réalisateur et du monteur,
enfin, nous apporte beaucoup d’éléments sur les choix de
réalisation, la mise en scène, le montage.. et on voit aussi
le grand respect que John Moore a pour ses acteurs qu’il met
constamment sur des piédestaux. Un peu plus de précisions
scénaristiques ou historiques auraient été les bienvenues dans
ce commentaire. L’autre commentaire audio des deux
producteurs est beaucoup plus pragmatique et parle de tournage
et d’argent. Le défaut est que souvent les discussions de John
David et Wick Godfrey sont des discussions générales qui n’ont
pas beaucoup de rapports avec la scène du film en cours de
diffusion sous leurs yeux. Reste à dire que parfois les deux
commentaires disent la même chose au même endroit du film…
Le master utilisé étant récent, l’image est de qualité, même si on peut déplorer quelques artefacts de compression, notamment dans les plans larges qui filment le ciel dans les séquences aériennes. On prend un réel plaisir à admirer le travail du directeur de la photo qui retranscrit bien la froideur et la saleté des pays de l’ex-Yougoslavie, et les multiples mouvements de caméras du réalisateur pendant les phases d’actions sont très bien rendus à l’écran.
Comme on pouvait s’y attendre, c’est le point fort de cette
édition, et les trois pistes proposés sont très réussies. La
piste VO 5.1 est dynamique et utilise les surrounds avec brio
pendant les phases d’actions assez nombreuses dans ce film. La
piste VF 5.1 est un peu moins réussie car l’enceinte centrale
à tendance souvent à prendre le dessus sur les enceintes
latérales, mais cela reste tout de même une piste de qualité.
Enfin, la VF DTS est beaucoup plus enveloppante que son
homologue en 5.1. La dynamique est bien plus présente et les
effets lors des scènes d’action sont bluffantes. Une piste VO
DTS aurait été un plus très appréciable, mais marketing
oblige, les fans de DTS devront se contenter du doublage
Français.