Réalisé par Rob Reiner
Avec
James Caan, Kathy Bates et Frances Sternhagen
Édité par MGM / United Artists
Misery, c’est le nom de l’héroïne de toute une série de romans
à l’eau de rose qui ont fait la renommée de Paul Sheldon.
Celui-ci vient de taper le mot fin du dernier épisode, dans
son chalet du Nevada. Sur le chemin du retour, il est pris
dans une tempête de neige ; sa voiture quitte la route et
tombe dans un ravin.
Il se réveille contusionné, les deux jambes cassées, dans la
maison isolée d’Annie Wilkes, une infirmière qui lui a
prodigué les soins d’urgence ; elle l’assure qu’une ambulance
le conduira bientôt à l’hôpital, dès que les routes seront à
nouveau praticables.
Annie avoue à Paul qu’elle est son admiratrice numéro un (« I
am your number one fan », fameuse réplique du film) et redouble
d’attentions à son égard. Aucune raison d’inquiétude…
jusqu’au jour où Annie laisse brutalement éclater sa
réprobation quand Paul tente de justifier les quelques jurons
qui émaillent sa prose.
C’est un violent accès de colère qui suivra lorsqu’Annie
apprendra que Misery meurt dans le dernier chapitre du
manuscrit.
Finie la douceur : Annie est résolue à tout mettre en oeuvre
pour ramener Paul dans le droit chemin. Alors qu’il est
toujours cloué au lit, elle le contraint à brûler
l’inadmissible manuscrit et à se remettre devant sa machine à
écrire pour ressusciter l’héroïne et lui faire vivre de
nouvelles aventures romantiques…
Rob Reiner, venait de trouver la renommée avec
Princess Bride (1987) et
Quand Harry rencontre Sally (1989). Il confirme avec
« Misery » un grande maîtrise du récit d’ambiance
hitchcockienne, pimenté de deux scènes d’une rare violence et
fournit à Kathy Bates (pourtant casse-pieds à l’ocasion !)
l’opportunité d’un remarquable numéro d’acteur qui, avec
l’oscar de la meilleure actrice, allait lui ouvrir toutes
grandes les portes de Hollywood.
La qualité de l’image et du son n’appelle aucun reproche
majeur.
Les menus, rouges et noirs, sont correctement agencés et
disponibles en anglais, en italien et en français.
La sérigraphie du disque est d’une sobriété adaptée aux
circonstances : toute en blanc (comme la neige), éclaboussée
de quelques taches rouges (comme du sang) !
Un livret de 8 pages à l’intérieur du boîtier keep-case, le
tout conditionné dans un beau cartonnage glacé, au dos duquel
figurent toutes les informations utiles.
Découpage en 32 chapitres (sur 8 pages), repérés par des
vignettes animées en noir et blanc. Pour le film, choix entre
trois versions audio (anglais, français, italien) toutes au
format Dolby Digital 5.1 et les trois mêmes langues, plus le
hollandais, pour les sous-titres. On peut changer de version
audio ou de sous-titres à la volée.
Tous les suppléments sont disponibles en version originale
sous-titrée, sauf les deux bandes-annonces.
Commentaires du réalisateur ou du scénariste (William
Goldman), intéressants dans l’ensemble, en anglais, avec le
choix de quatre langues pour les sous-titres.
Misery Loves Company (VOST, 4/3, 29’51”) est le plus
notable des suppléments. Il enchaîne interviews du
réalisateur, du scénariste, du directeur de la photo (Barry
Sonnenfeld) et des acteurs, et tournage de quelques bouts de
scènes. Rob Reiner nous explique, notamment, projection à
l’appui, tout le soin qu’il a mis à filmer et monter la scène,
particulièrement réussie, où Paul, dans sa chaise roulante,
regagne péniblement sa chambre juste avant le retour d’Annie,
filmée en parallèle.
Marc Shaiman’s Musical Misery Tour (VOST, 4/3, 14’28”)
est l’autre bonus intéressant de cette édition. Le compositeur
compare la musique d’un film à celle de l’accompagnement d’un
chanteur : « Mélodie, accords et texture orchestrale doivent
s’accorder au personnage et à ses changements d’humeur ». Il a
fait son chemin, depuis, en signant, entre autres, la
remarquable musique des deux Addams Family » (La famille Addams
et Les Valeurs de la Famille Addams), de Sleepless in
Seattle (Nuits blanches à Seattle), de Ghosts
of Mississippi (Les fantômes du passé) et de Saving Private
Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan).
Galerie de photos de plateau (4’33”) classées en huit
séries ; les photos défilent automatiquement.
Bande-annonce (2’09”, 1.85) et pré-bande-annonce
(54 », 4/3), l’une et l’autre en VO ; le petit effort d’un
sous-titrage aurait été apprécié !
La résolution de l’image est remarquable : avec un arrêt sur l’image (et un bon écran), on peut lire (à 1 h 13’) les petits caractères des coupures de presse qu’a exhumées le sheriff local ! Les couleurs sont fines. Pas de défauts de compression.
Le son est assez clair, mettant en valeur une belle musique originale. Pas d’effets spectaculaires (ce n’est pas un film d’action), mais une image sonore d’une bonne profondeur. Un bémol pour les voix du doublage en français, au timbre très étouffé (une raison supplémentaire pour choisir la version originale).