L'Hiver dernier (2011) : le test complet du DVD

Quelque part sur un plateau isolé. Johann a repris la ferme de son père. Il y consacre tout son temps et toute son énergie. Aux portes de l’hiver, l’équilibre fragile de son exploitation est menacé. Johann se replie sur lui-même, fuit les êtres qui l’entourent. Prisonnier de son héritage, il continue à accomplir les mêmes gestes et tente d’aimer comme il peut l’univers dans lequel il vit, au moment même où ce monde est sur le point de disparaître.

Etrange film que cet Hiver dernier, sorte de western contemplatif et inclassable, premier long métrage réalisé par John Shank, cinéaste américain ayant fait ses classes dans le théâtre et le cinéma à Bruxelles.

Le rapport à la terre, l’omniprésence des éléments (le feu, l’eau, le vent), l’ennemi qu’on ne voit pas mais que l’on ressent, le combat du personnage principal prêt à défendre sa terre et ses bêtes, les magnifiques et grandioses paysages (hommages explicites à La Balade sauvage et Les Moissons du ciel de Terrence Malick), un monde agricole devenu obsolète qui laisse sa place à un autre, sont autant de thèmes liés à l’univers du western et que l’on retrouve tout au fil du film. Le lonesome cowboy est incarné par Vincent Rottiers, l’un des grands comédiens français de demain, qui ne fait que confirmer et d’imposer son charisme et son immense talent de film en film.

Oeuvre dépouillée (les dialogues sont rares), perdue dans le temps, soutenue par une magnifique photographie et une partition enivrante, L’Hiver dernier ne laisse pas indifférent, même si de trop nombreuses longueurs ralentissent l’histoire laissant, il faut bien l’avouer, place à l’ennui.

France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions. Le menu principal est animé et musical.

Côté interactivité, le making of habituel est très intéressant, bien que court (16’). Il donne la parole à Vincent Rottiers qui revient sur sa préparation au rôle et son rapport au personnage. Le chef opérateur Hichame Alaouié discute des repérages des lieux de tournage et de sa collaboration avec le réalisateur John Shank.

L’éditeur propose ensuite de découvrir le deuxième court-métrage du réalisateur, Les Mains froides (16’), un très joli film racontant l’histoire d’un enfant s’occupant d’animaux dans une ferme par tous les temps, qui peut être vu comme l’enfance du personnage joué par Vincent Rottiers dans L’Hiver Dernier.

Enfin, la bande-annonce du film est disponible.

Ce master SD fait ce qu’il peut pour restituer les magnifiques paysages mis en valeur par la photo du film et renforcés par la beauté du cadre large, même si le résultat n’égale évidemment pas une édition HD. Quelques artéfacts de compression de-ci de-là, divers fourmillements notables dans les scènes sombres et une gestion aléatoire des contrastes n’entachent pas pour autant le master, qui dans l’ensemble tient bien la route.

Les pistes stéreo et DD 5.1 sont au programme. Cette dernière parait bien timide et étouffée sur les dialogues mais se montre en revanche plus éveillée lorsqu’il s’agit de distiller des ambiances naturelles spatialisées sur les frontales. Vent, orage, pluie : les éléments naturels sont exsudés sur toutes les enceintes. Le caisson de basses se réveille un peu lors de la séquence de l’incendie.