Quelques heures de printemps (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Stéphane Brizé
Avec Vincent Lindon, Hélène Vincent et Emmanuelle Seigner

Édité par Diaphana

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Le 22/02/2013
Critique

À 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l’un vers l’autre ?

Avec Je ne suis pas là pour être aimé et Mademoiselle Chambon, Stéphane Brizé s’est vite imposé comme l’un des cinéastes français les plus doués, intéressants et passionnants de sa génération. Quelques heures de printemps confirme une fois de plus l’immense sensibilité de ce talentueux réalisateur, qui retrouve pour l’occasion l’exceptionnel Vincent Lindon. Drame intense centré sur la douloureuse relation qu’entretiennent une mère et son fils, Quelques heures de printemps évoque également l’épineux sujet du droit à mourir dans la dignité, par assistance médicalisée, sans aucun pathos. Stéphane Brizé ne délivre pas de message sur cette pratique, réalise encore moins une oeuvre politiquement engagée et ne défends aucune thèse. À l’instar du Le Chat de Pierre Granier-Deferre auquel on en peut s’empêcher de penser, le film est rude, austère, très difficile, les dialogues s’apparentent à de véritables coups de poings dans l’estomac, le metteur en scène fait la part belle au silence, aux hésitations et aux délicats plans-séquences afin de capter des instants de vérité et d’intercepter la petite réflexion ou le geste infime qui fait voler en éclat la relation déjà précaire de cette mère malade (Hélène Vincent, intense) et de son fils tout juste sorti de prison pour trafic de drogue. On en ressort bouleversé et apaisé.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est très beau, animé et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Le réalisateur Stéphane Brizé livre un superbe et indispensable commentaire audio, dense, spontané, posé, qui revient sur tous les aspects de Quelques heures de printemps : le casting, les thèmes - inspirés par le documentaire Le Choix de Jean montrant les derniers mois de la vie d’un homme atteint d’une maladie incurable, qui avait décidé de mourir avant d’arriver en phase terminale - et les partis-pris, la musique (issue de la bande-originale de L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) , la photo, le montage. Regorgeant d’anecdotes de tournage, ce commentaire évoque également le travail de Vincent Lindon, encensé par Stéphane Brizé et nous sommes bien d’accord avec lui. Une très belle et essentielle leçon de cinéma.

Nous retrouvons encore Stéphane Brizé dans un entretien de 26 minutes, qui non seulement complète parfaitement le commentaire audio précédent, mais demeure également essentiel pour en savoir encore plus sur Quelques heures de printemps. La genèse du film, les thèmes, la relation mère/fils, le casting, les lieux de tournage, la préparation des comédiens, le découpage, la photo, la musique, tous les éléments glanés à travers cette interview s’additionnent habilement à ceux déjà entendus auparavant.

Outre la bande-annonce et les credits du DVD, l’éditeur joint les vidéos du casting des comédiens (22’) montrant un travail réalisé par Stéphane Brizé avec Hélène Vincent (la mère), Olivier Perrier (Monsieur Lalouette), Ludovic Berthillot (Bruno), Sylvie Jobert (l’employée de Pôle Emploi) et Sylvie Kahn (la cancérologue).

Image - 4,0 / 5

Stéphane Brizé et son chef opérateur Antoine Héberlé (Mademoiselle Chambon) ont opté pour des prises de vue réalisées grâce à la caméra numérique Arri Alexa. Si nous aurions préféré redécouvrir ce très beau film en Blu-ray, le master SD se révèle impeccable et révèle une gestion solide des contrastes. Certes, quelques sensibles fourmillements s’invitent à la partie et le piqué manque parfois de mordant, mais la réussite technique est au rendez-vous, la colorimétrie est lumineuse et les détails appréciables.

Son - 3,5 / 5

Stéphane Brizé est adepte des non-dits et des silences. Autant prévenir d’emblée que ce n’est pas avec Quelques heures de printemps que vous pourrez faire une petite démonstration acoustique. Le mixage Dolby Digital 5.1 apparaît donc anecdotique, d’autant plus que la spatialisation manque d’envergure (où sont les ambiances naturelles et les effets annexes ?). L’ensemble se concentre essentiellement sur la scène frontale. Si les dialogues sont clairs et nets, n’hésitez pas à opter directement pour la piste Stéréo, dynamique, riche et nettement suffisante pour un film de cet acabit. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm