30 Rock - Saison 6 (2011) : le test complet du DVD

Avec Tina Fey, Alec Baldwin et Tracy Morgan

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 15/04/2013
Critique

La chute d’audience du programme télévisé The Girlie Show-TGS a obligé sa créatrice, Liz Lemon, à avaler des couleuvres. Jack Donaghy, le nouveau directeur de la chaîne, pour attirer une « jeune audience masculine », lui impose de donner la vedette au très macho Tracy Jordan. L’émission est rebaptisée TGS Tracy Jordan. Les chiffres de l’audimat montent, le moral de Liz Lemon baisse…

30 Rock, c’est 30 Rockefeller Plaza, l’adresse des studios de la chaîne NBC-Universal à Manhattan. Tina Fey a créé cette série en 2006, après avoir été, depuis 1997, coscénariste, puis head writer de Saturday Night Live-SNL, un programme de variétés lancé en 1975 qui s’apprête à diffuser sa 744e émission au moment où nous écrivons ces lignes. SNL a moissonné d’innombrables prix, dont une impressionnante collection d’Emmy Primetime awards.

Tina Fey a attiré l’attention de la planète entière par ses parodies de Sarah Palin, l’encombrante colistière de John McCain, candidat républicain à l’élection présidentielle de 2008. Elle est la femme à tout faire dans sa nouvelle création : elle dirige l’écriture du scénario et rares sont les plans dont elle est absente. Si 30 Rock reprend l’idée de SNL d’inviter des guest stars, c’est moins systématiquement et la place qui leur est réservée est en général plus discrète, parfois limitée à un caméo.

L’essentiel de la série est l’observation de l’équipe du TGS Tracy Jordan, brochette d’une dizaine d’individus « différents » qui forment un microcosme qui a toutes les allures d’une maison de fous. Tous les coups sont permis pour tenir la place de vedette de l’émission entre Tracy Jordan, incarné par le comique Tracy Morgan, et Jenna Maroney/J-Mo, interprétée par Jane Krakowski, la très inventive secrétaire de la série Ally McBeal. Il y a aussi Kenneth Parcell, le groom efféminé, désespérément puceau, particulièrement mis en valeur dans cette nouvelle saison dans une compétition sans merci avec une nouvelle venue, Hazel Wassername (remarquablement campée par Kristen Schaal), qui lui savonne méchamment la planche. Et, dominant le tout, l’incessant combat, feutré ou violent, entre Liz Lemon et Jack Donaghy (joué par Alec Baldwin au mieux de sa forme), dirigeant manipulateur qui s’est fait une expérience dans la fabrication des fours à micro-ondes, jamais à court d’idées farfelues pour soutenir ou développer l’activité de la chaîne, la dernière étant la croissance par intégration verticale avec le lancement de la fabrication de canapés (indissociables des écrans de télé). Le made in USA est catastrophique pour les vertèbres ! Il cherche aussi à cacher une liaison coupable avec sa belle-mère (Mary Steenburgen) pendant l’absence de son épouse, retenue comme otage en Corée du nord !

Si chaque épisode peut, à la rigueur, être vu séparément, on gagnera cependant à garder le fil de l’arc narratif pour suivre la progression des relations entre les personnages.

La marque de la série est la succession d’idées farfelues qui viennent aux personnages. Liz Lemon a trouvé comment s’assurer une place confortable dans le métro aux heures de pointe : habillée et maquillée comme un souillon, elle laisse généreusement s’échapper d’un sac ouvert l’odeur de sueur qu’exhalent ses affaires de gym. Pour rester dans le domaine olfactif, Tracy Jordan, qui a perdu l’odorat quand il était petit après s’être glissé un corps étranger dans le nez, a créé un parfum dans lequel domine le brocoli. Guéri (l’est-il vraiment ?), il découvre que Liz Lemon lui rappelle l’odeur de son père.

Une rareté dans cette saison 6, le tournage en direct de l’épisode 19, avec des parodies de soap opéras en noir et blanc avec Tina Fey, fichu sur la tête pour l’incarnation de la ménagère de cinquante ans. Tout au long de cet épisode, l’équipe vante à Jack Donaghy les avantages du direct : tout peut arriver avec le direct. La preuve : Paul McCartney traverse le plateau à la recherche des toilettes ! Mais le boss reste inflexible : trop cher ! Il envisage même de limiter à 15 jours la durée du tournage de la prochaine saison.

Avec les répliques inattendues sur les choses de la vie qui crépitent comme des salves de mitraillette, cette désopilante mise en abyme de la télé (les sondages réalisés par Jack Donaghy montrent que les idiots font 90% de l’audience !) offre un divertissement de qualité qui se donne parfois des airs de comédie musicale. Les piques lancées aux célébrités du showbiz et de la politique font mouche. Le vocabulaire cru vise souvent au-dessous de la ceinture : il faut bien appeler un chat un chat !

Une excellente récréation qui ne ressemble à rien de connu, diffusée en France par Canal +, Direct Star et Comédie+.

Édition - 7 / 10

Même présentation depuis la saison 1 : les 22 épisodes de 21 minutes tiennent sur trois DVD logés dans deux slim boxes insérées dans un étui cartonné, avec les principaux personnages en premier plan devant le Rockefeller Center.

Menus minimalistes sur la musique jazzy qui illustre aussi les génériques.

Version originale et doublage français, sous-titres français ou néerlandais.

Au rayon des suppléments (1.78, DD 2.0, VO avec sous-titres français optionnels), quatre courtes scènes coupées sur chaque disque (durée totale : 6’51”).

Le reste est sur le disque 3. Dans les coulisses du Mariage en direct, le fameux épisode tourné en direct (7’07”), puis Cheyenne Jackson et Jane Krakowski répètent pour le Mariage en direct, une chanson chacun, accompagnés par l’orchestre du Saturday Night Live (8’22”).

Enfin, Mariage en direct, version côte est (22’28”) constitue le plat de résistance, un peu réchauffé toutefois tant les différences avec l’autre version sont ténues.

Pas de grands plans de paysages, tout étant tourné en studio. Mais l’image est impeccable, avec un excellent piqué, des couleurs vives et un bon rendu des visages.

Le son DD 2.0 stéréo de la version originale est clair et dynamique. Le format DD 5.1 est limité au doublage en français qui place, comme souvent, les dialogues peu trop en avant, mais étoffe la musique. Ce choix de priver la version originale du son multicanal est regrettable.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm