Le Policier (2011) : le test complet du DVD

Yaron se trouve au coeur d’un groupe de policiers d’élite, appartenant à une unité anti-terroriste israélienne. Ses compagnons et lui sont l’arme, le fusil pointé par l’Etat sur ses adversaires, « l’ennemi arabe ». Yaron adore l’unité, la camaraderie masculine, son corps musclé, sa beauté.

Yaron est très excité, sa femme, enceinte est sur le point d’accoucher ; il pourrait devenir père d’un moment à l’autre. Sa rencontre avec un groupe peu commun, violent, radical, le confrontera à la guerre des classes israélienne et à celle qu’il livre à l’intérieur de lui-même.

Dans son premier long-métrage, le réalisateur et scénariste Nadav Lapid fait preuve d’une efficacité héritée de son expérience de caméraman pour des documentaires. Le Policier, prophétisait alors les mouvements contestataires qui dénonçaient la situation sociale du pays, au point de déclencher les passions au moment de sa sortie en Israël, là où les inégalités sont parmi les plus fortes du monde occidental. Par ailleurs, le film avait été au préalable interdit aux moins de 18 ans, mais la commission de censure avait du se rétracter après les protestations de l’opinion publique. L’interdiction a tout de même été maintenue pour les moins de 14 ans.

Le Policier confronte deux groupes, le conflit national contre le conflit socio-économique interne. Les conflits sociaux entre les classes sont occultés par le conflit contre les seuls ennemis désignés, autrement dit les Palestiniens. Cependant, la rage et le sentiment d’abus demeurent notables. La figure du policier représente les heurts avec l’ennemi palestinien, une menace omniprésente. Face aux autorités, symbole de virilité et de l’envie de se battre, se dresse un petit groupe de jeunes contestataires (naïfs mais très violents), prêts à tuer ou à se faire tuer pour libérer leur société d’une oppression que la majorité des citoyens tolère.

Film engagé, qui a des choses à dire, Le Policier peine toutefois à trouver un ton suffisamment convaincant, surtout dans une première partie à l’intérêt limité et à l’ennui poli, centrée sur le flic membre d’un groupe de policiers d’élite appartenant à une unité antiterroriste israélienne. L’esthétique est cependant soignée, la cadre recherché, le récit intéressant, mais une distance se fait entre les personnages et les spectateurs. Du coup, on se sent peu impliqués dans cette histoire, également marquée par un rythme en dents de scie.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Outre la bande-annonce du film et les credits du DVD, nous trouvons un petit making of de 14 minutes durant lequel intervient le réalisateur Nadav Lapid sur ce qui l’a poussé à réaliser Le Policier. Naturellement, il revient sur les agitations sociales survenues en Israël, la création des personnages, les répétitions, le tout étant illustré par quelques images du tournage. On aurait aimé des propos un peu plus longs…

Nous avons affaire à une très belle image, précise, lumineuse et au piqué acéré. La colorimétrie sableuse est scintillante, le relief palpable, les noirs denses et les détails abondants. Tourné en numérique, Le Policier aurait pu bénéficier d’une édition HD, mais ce master SD s’en sort avec tous les honneurs.

Le film n’est disponible qu’en version originale Dolby Digital 5.1 sous-titrée en français. Les dialogues sont solidement délivrés par la centrale, la balance frontale est riche et les ambiances naturelles ne manquent pas sur les enceintes arrière, notamment durant les séquences se déroulant en extérieur. Notons que l’essentiel de l’action se focalise toutefois sur la scène avant.