Tango libre (2012) : le test complet du DVD

Réalisé par Frédéric Fonteyne
Avec François Damiens, Sergi López et Jan Hammenecker

Édité par France Télévisions Distribution

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 30/07/2013
Critique

JC, gardien de prison, est un homme sans histoire. Sa seule fantaisie consiste à suivre un cours de tango un soir par semaine. Un jour, il y rencontre une nouvelle venue, Alice. Le lendemain, il la retrouve avec surprise au parloir de la prison, elle rend visite à deux détenus : l’un est son mari, l’autre son amant…
Étrangement attiré par cette femme libre qui ne vit selon aucune règle, JC finit par transgresser tous les principes qui gouvernaient sa vie jusqu’alors…

Huit ans après La Femme de Gilles, le réalisateur Frédéric Fonteyne revient derrière la caméra avec Tango libre, écrit et interprété par sa compagne Anne Paulicevich, récompensé par le Prix spécial du jury à la Mostra de Venise en 2012. Sur le fil ténu entre le drame et la comédie, le cinéaste belge signe un film presque inclassable, jamais vraiment réaliste (voir la fin invraisemblable), pas tout à fait fictionnel, qui doit beaucoup à son montage enlaçant les scènes comme les pas sur un air de tango, mais aussi et surtout aux comédiens, en particulier Jan Hammenecker et surtout Sergi López qui retrouve Frédéric Fonteyne treize ans après Une liaison pornographique. De son côté, François Damiens apparaît plus en retenue, presque effacé serait-on tenté de dire, mais en même temps le comédien n’est guère aidé par son personnage qui observe plus qu’il n’agit, tandis que l’impression de l’avoir déjà vu dans la peau d’un type comme celui de JC, célibataire timide, mal dans sa peau et maladroit, demeure tenace.

Comme l’indique le réalisateur, le tango et le cinéma ont un point commun. Ils dévoilent des choses sur les corps qu’on n’aurait pas vues sans eux. Tango Libre n’est pas seulement un film sur l’amour de la danse argentine, mais sur ce qu’elle dissimule ou véhicule, la passion, la trahison, la violence des corps, le sexe puisque le personnage incarné par Anne Paulicevich passe d’un partenaire à l’autre, son mari, son amant et le gardien de prison, sans aucune ambigüité. Si le film peine à trouver un rythme de croisière suffisamment accrocheur, la caméra virevolte pour éviter l’ennui dans cette prison (réelle) où les prisonniers apprennent quelques pas de danse sous l’oeil parfois médusé des gardiens. Nous retiendrons notamment un superbe prologue, une excellente b.o. (dont le Wasteland de Woodkid), des scènes de danse très bien filmées et un ton joliment singulier qui donnent à Tango libre une identité propre et singulière.

Présentation - 3,5 / 5

France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

Nous disposons d’un très beau making of (37’) composé d’images de tournage (dans une véritable prison polonaise), des précédents films de Frédéric Fonteyne, mais surtout de très beaux propos du réalisateur, de la comédienne et scénariste Anne Paulicevich (également compagne du metteur en scène), de l’assistant-réalisateur Manu Kamanda, de la directrice de la photographie Virginie Saint-Martin, du producteur Patrick Quinet et d’autres fidèles collaborateurs du cinéaste depuis son premier long métrage Max et Bobo (1997). C’est l’osmose d’une équipe entière, l’aventure humaine et la grande sensibilité des protagonistes qui sont ici mises en avant.

En plus de la bande-annonce, l’éditeur joint également 8 minutes de scènes coupées ou ratées, durant lesquelles nous pouvons voir Anne Paulicevich prise d’un fou rire face à François Damiens qui reste imperturbable. Ceci explique peut-être cela.

Image - 4,0 / 5

France Télévisions Distribution prend soin du master de Tango libre et nous livre une copie propre et immaculée du film de Frédéric Fonteyne. D’emblée, le cadre large offre une profondeur de champ indéniable, le relief est fort appréciable, les contrastes à l’avenant, les teintes froides idéalement restituées et le piqué probant sur les gros plans. A l’exception de sensibles artefacts de compression et flous sporadiques sur les déplacements rapides de la caméra, la définition demeure pointue.

Son - 3,5 / 5

Bien qu’instaurant un environnement musical plutôt plaisant, ce mixage demeure souvent linéaire, les dialogues manquent de punch et l’ensemble de relief. Heureusement, quelques petites ambiances naturelles et effets latéraux se font entendre sur les rares séquences en extérieur. La stéréo est du même acabit et convient amplement au visionnage de Tango libre. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Rezo Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm