Un jour de chance (2011) : le test complet du DVD

La Chispa de la vida

Réalisé par Álex de la Iglesia
Avec José Mota, Salma Hayek et Blanca Portillo

Édité par M6 Vidéo

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Le 22/05/2013
Critique

Ancien publicitaire à succès désormais sans emploi, Roberto ne supporte plus d’être au chômage. Désespéré, il veut faire une surprise à sa femme en l’invitant dans l’hôtel qui fut le théâtre de leur lune de miel. Mais l’établissement a laissé place à un musée, sur le point d’être inauguré et présenté à de nombreux journalistes. Au cours de sa visite, Roberto fait une grave chute et se voit immobilisé au sol, une barre en fer plantée dans le crâne. En quelques minutes il devient l’attraction numéro 1 des médias présents et comprend que cet accident pourrait finalement lui être très profitable…

Le réalisateur espagnol fou, expert de l’humour noir et grinçant est de retour avec une satire politique portant sur le pouvoir médiatique où chaque protagoniste, politicien, médecin, avocat, secouriste, y voit l’occasion de briller et de servir son intérêt personnel sous les caméras des charognards.

Comme souvent chez Álex de la Iglesia, l’argent, le pouvoir, la notoriété sont au centre d’Un jour de chance, comédie brutale et cinglante, inspirée du film Le Gouffre aux chimères de Billy Wilder (1952) dans lequel un journaliste sans scrupules (Kirk Douglas) profitait de l’accident d’un indien coincé au fond d’une galerie effondrée pour créer un véritable scoop sur lequel il serait le seul sur le coup. Afin de faire durer le suspens, le journaliste s’arrangeait avec le shérif local afin de retarder le sauvetage.

Avec sa virtuosité coutumière (malgré un espace confiné), un montage alerte et une photographie à couper le souffle, Álex de la Iglesia signe un film ovni, redondant, attachant, virulent, émouvant, drôle et toujours attachant, comme au bon vieux temps de la comédie italienne qui a également et visiblement inspiré le réalisateur ibérique. Merveilleux directeur d’acteurs, il offre à Salma Hayek un de ses meilleurs rôles. La comédienne mexicaine se révèle magistrale dans ce rôle qui s’impose au fil des évènements. Elle tient la dragée haute à José Mota, acteur comique très populaire en Espagne, qui signe de son côté une remarquable performance malgré sa quasi-inaction pendant 1h30.

Si quelques baisses de rythme à mi-parcours, une avalanche de dialogues, une musique pompeuse et quasiment omniprésente ont tendance à irriter quelque peu, Un jour de chance interpelle tout du long puisqu’à travers le portrait sous tension d’un homme désespéré prêt à utiliser son agonie pour se faire un maximum d’argent, c’est celui de tout un pays en crise et au bord du gouffre qui est ici dressé avec intelligence, maestria et une savoureuse amoralité.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette est nettement plus attractive que l’horrible affiche française du film. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

En plus de la bande-annonce en français, nous ne trouvons qu’un petit entretien d’à peine sept minutes du réalisateur Álex de la Iglesia (en spanglish la plupart du temps), enregistré lors de la présentation d’Un jour de chance au 62e festival du film de Berlin. Le metteur en scène espagnol revient sur le fait de passer d’un genre à l’autre afin d’éviter d’être catalogué, l’envie constante de prendre des risques, son rapport au public, ses thèmes récurrents. Álex de la Iglesia évoque également son désir de réaliser un film de pirates avec une histoire de trésor caché sur une île. Comme son prochain opus, Les Sorcières de Zugarramurdi se révèle être une comédie-horrifique, nous espérons que son projet n’est que partie remise. En revanche, nous étions en droit d’attendre d’autres suppléments plus conséquents.

Image - 4,5 / 5

Si Un jour de chance ne bénéficie pas d’éditions HD, le DVD concocté par M6 remplit et dépasse même les espérances. Ce superbe master SD jouit de contrastes riches et denses, une colorimétrie étincelante, une clarté évidente et des détails à foison notables aux quatre coins du cadre large. Le piqué est constamment affûté, y compris sur les nombreuses scènes sombres, les partis-pris chatoyants de la magnifique photo du chef opérateur Kiko de la Rica (collaborateur habituel d’Álex de la Iglesia) ne cessent de flatter les yeux et se trouvent habilement restitués. Du très bel ouvrage.

Son - 3,5 / 5

M6 ne lésine pas sur les moyens et livre pas moins de quatre pistes sonores, deux pistes Stéréo et deux Dolby Digital 5.1 en espagnol et en français. Si sans surprise la version originale l’emporte sur son homologue du point de vue spatialisation et homogénéité, l’immersion est complète dans les deux cas, les effets latéraux foisonnent, la balance frontale est ardente et les dialogues magistralement délivrés par l’enceinte centrale. En ce qui concerne les Stéréo, les deux mixages s’en donnent à coeur joie et feront le bonheur de ceux qui ne seraient malheureusement pas équipés sur les enceintes arrière. Le caisson de basses n’est également pas oublié dans cette cacophonie médiatique, d’autant plus que la musique de Joan Valent demeure quasiment omniprésente pendant 1h30.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm